L'archimandrite

La liberté n'est jamais acquise, elle est une perpétuelle reconquête. Quand je vois l'imbécile "nouvel ordre mondial" prôné par les pharisiens glabres d'outre-Atlantique et les excités barbus d'Arabie (qui, les uns et les autres, prétendent régenter nos mours, nous dicter ce que nous devons penser, croire, écrire, manger, fumer, aimer) étendre son ombre sur la planète, j'ai l'impression d'avoir labouré la mer, écrit et agi en vain. Pourtant, je m'opiniâtre. Qu'il s'agisse de la résistance au décervelage opéré par les media, de la résistance à l'omniprésente vulgarité des mufles, de la résistance aux prurigineux anathèmes des quakeresses de gauche et des psychiatres de droite, Séraphin, c'est la fin !, où sont assemblées des pages écrites de 1964 à 2012, témoigne que je demeure fidèle aux passions qui ont empli ma vie d'homme et inspiré mon travail d'écrivain ; que, jusqu'au bout, je persiste dans mon être.

Séraphin, c'est la fin !

"Pour fêter mes trente ans de vie littéraire (Le Défi a paru en 1965), voici Le Dîner des mousquetaires, un recueil de deux cents chroniques jusqu'alors jamais réunies en volume, et introuvables. La singularité de ces textes est que, quel que soit le journal où ils paraissent, j'y demeure totalement moi-même ; j'y manifeste une opiniâtre fidélité à mes passions, ainsi qu'à l'idée que je me fais de mon destin. Ces deux cents chroniques expriment une pensée politique, mais aussi une sensibilité religieuse, une esthétique, une morale, un style de vie. Je pourrais dire, plus courtement : un style". Gabriel Matzneff.

Le dîner des mousquetaires

" Au loin on distinguait le Calvaire, mais le chemin du Golgotha n'était autre que la via Veneto, violemment éclairée par les projecteurs de cinéma et de télévision.
La sedia s'était transformée en une superbe limousine blanche, décapotable, qu'encadraient les gardes suisses chevauchant des motocyclettes de la police. Debout, une guirlande de fleurs autour des reins, l'archimandrite saluait, envoyait des baisers, mais dans le même temps il songeait : Ainsi ils m'ont fait pape ! C'est une bonne idée, mais il va falloir que j'annule le huitième concile oecuménique ! ".
Gabriel Matzneff a la première vertu du romancier, qui est qu'il attache les gens, qu'on se prend à ses personnages et qu'il a ce qu'on appelle en peinture de la patte ; c'est-à-dire qu'il est un écrivain qui exprime les choses d'une façon originale, saisissante e t qui retient. " Henry de Montherlant, France-Culture.

«Un chagrin d'amour, cause du suicide de son cousin Cyrille ? Nil n'y a jamais cru, mais cela s'est passé il y a si longtemps, il n'y pense plus. Le seul chagrin d'amour qui l'occupe, c'est le sien : la belle Constance vient de le plaquer. N'était cette rupture, dans son cercle amical, tout va bien. Grâce à la loi votée à Paris, Nathalie et sa jeune amante Lioubov projettent de se marier au consulat général de France à Naples ; Mathilde, dont le premier long métrage, Les Pantoufles de Don Alfonsetto, reçoit une accueil enthousiaste de la critique italienne, et Raoul, son ex demeuré proche, seront leurs témoins ; le bruit court que le hiéromoine Guérassime, qui exerce son apostolat à Venise, à Naples et au monastère Saint-Barsanuphe, dans le Gard, sera prochainement sacré évêque. Qu'enferme le dossier constitué au lendemain de la Libération par l'avocat Davydoff qui soudain perturbe cette harmonie ? Quels cadavres oubliés ressuscite-t-il ? Quel est le secret qui fut jadis la vraie raison du suicide de Cyrille et, en 2014, bouleverse la vie de Nil ? Quel rôle a joué dans celle de leur famille le Hauptsturmführer SS Brunner ? Quels sont ces péchés d'autrui surgis du passé dont on veut que Nil porte le poids ?» Gabriel Matzneff.

La Lettre au capitaine Brunner

Les jeunes filles, les popes barbus, les voyages, l'amour, l'amitié, la solitude, le temps qui fuit, c'est l'univers passionné et nostalgique de Gabriel Matzneff que ses lectrices et ses lecteurs retrouveront dans Super flumina Babylonis.
Un livre sensuel, parfois mélancolique, souvent drôle ; un livre à l'image de l'auteur et de sa vie contrastée, salamandrine.

Super fulmina Babylonis

«Entre les créateurs de la trempe de Matzneff et les rabougris mentaux, fétichistes de l'actualité, il y a la même différence qu'entre les jeunes princes mongols de la cour de Gengis Khan et les évêques gâteux de l'Église de Rome. Par la gloire lente de ses pudeurs, par sa respiration calme et ses éclairs, Comme le feu mêlé d'aromates est, à lui seul, beaucoup plus important que l'ensemble de la pensée dite philosophique en France depuis la Libération.» Dominique de Roux.

L'archimandrite

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