Fondé sur le rêve et les pouvoirs de l'imagination, le Symbolisme a pris pour mot d'ordre la phrase du poète Jean Moréas : " Vêtir l'idée d'une forme sensible ". Né en France et en Belgique aux alentours de 1885, ce phénomène international va bientôt essaimer des pays germaniques à la Scandinavie, de la Méditerranée aux pays slaves.

Le symbolisme

Andre Naggar. Images Mentales

Odilon Redon. 1840-1916, Le Prince Des Reves

" IL ME PARUT D'ABORD que ces grandes figures étaient comme des danseurs arrêtés dans un instant de suspension. Mais pourquoi l'attitude de ces figures évoquerait-elle une danse et non la pose figée d'un modèle ? Quelle qu'en soit la raison, Hanneke Beaumont possède un sens évident quoique inexplicable des possibilités expressives de la position corporelle même si le spectateur ne le perçoit que progressivement. On ne saurait ignorer l'intensité et l'intention particulières qui viennent éclairer chacune de ces têtes, et l'on finit par reconnaître que la singularité et l'asymétrie apparentes dans tout visage individuel ont été détruites pour mieux souligner leurs qualités expressives. Certaines figures paraissent saisies, d'autres encore perplexes, toutes paraissent emplies d'une intensité émotive qui demeure malgré tout posée et retenue mais qui rayonne doucement à travers leurs visages et leurs membres. "
Extrait du texte de Michael F. Gibson.

Hanneke Beaumont

" Vêtir l'Idée d'une forme sensible ", c'est ce que propose, en 1886, le poète Jean Moréas dans son " Manifeste du Symbolisme. " C'est en effet en France et en Belgique, berceaux du Symbolisme littéraire, que la peinture baptisée du même nom est née à son tour, s'engouffrant dans la brèche ouverte par les poésies de Baudelaire ou de Mallarmé, par les opéras de Wagner. Renonçant à représenter les apparences, les peintres symbolistes vont chercher à exprimer " l'Idée ", donnant une place importante à l'imaginaire. Le " Rêve " est leur seul credo. Leur haine fanatique, celle du naturalisme impressionniste, du réalisme, du scientisme. Le principe majeur du Symbolisme, celui des correspondances, est de parvenir à une harmonie entre tous les arts ou même de réaliser l'œuvre d'art totale (Gesamtkunstwerk) dont rêvait Richard Wagner. Ce que l'on redécouvre aujourd'hui, après un temps de désuétude, c'est que le mouvement symboliste est non seulement incontournable dit fait qu'il se répandit comme un feu à travers le monde, essaimant de la Russie à l'Amérique, du Nord au Midi. Mais qu'il est aussi et surtout à l'origine de toute une série de mutations sans lesquelles l'art moderne ne serait pas ce qu'il est devenu. En effet le Symbolisme est à la base de la mutation expressionniste, et l'on sait ce que les leaders du groupe " Die Brücke " ou les participants de " Der Blaue Reiter " doivent à Ensor, Munch, Hodler, Vallotton, Klimt ou Spilliaert, tout autant que les Fauves qui procèdent non moins de Sérusier que de Gauguin. La marque symboliste est très nette sur le Futurisme italien. Quant à Marcel Duchamp, qui allait bouleverser tout l'art moderne, il se montre au départ surtout sensible à l'exemple de Redon. C'est sous l'influence de Böcklin que De Chirico accèdera à une peinture onirique dans laquelle les Surréalistes allaient bientôt voir l'exemple même de ce qu'ils attendaient de la peinture et qu'ils avaient trouvé déjà chez certains phares du Symbolisme. On peut même parler de Symbolisme hyperréaliste si l'on se réfère aux ancêtres que sont au milieu du XIXe siècle les Préraphaélites qui n'hésitent pas à mettre au service de très nobles pensées une technique à l'exactitude quasi photographique. Enfin, la mutation qui s'opérera du Symbolisme à l'Abstraction est particulièrement spectaculaire, en particulier du fait qu'elle s'opère sous la bannière de représentants, symbolistes à l'origine, aussi célèbres que Kandinsky, Malevitch ou Mondrian. De sorte qu'il n'est pratiquement pas de courants de l'art du XXe siècle qui ne tirent leur origine des exemples du Symbolisme. De même qu'à la redécouverte des œuvres des symbolistes on s'aperçoit qu'aujourd'hui encore, nombre d'artistes contemporains descendent en ligne plus ou moins droite de ce mouvement. Par conséquent, une affaire à suivre...

Le Symbolisme

Ce livre s'adresse à tous ceux qui supportent mal que leur vie soit	ou puisse être dénuée de sens. Il étudie le besoin de transcendance dans toutes les cultures et montre que c'est là une nécessité pour que l'individu demeure en interaction permanente avec son héritage et la communauté qui l'a vu naître - ce qu'il nomme l'obligation d'être un être de culture. A partir d'une démarche anthropologique, il met en évidence le besoin de symbolisation du monde vécu. Utilisant les dernières recherches en paléontologie et éthologie humaine, il passe en revue les rituels devenus rites qui sont à la base du système religieux. Rituels qui petit à petit sont légitimés par la culture et dont les mythes essaient alors de rendre compte. Il montre que l'homme est contraint de se représenter des choses qui avant lui allaient de soi et de s'interroger sur les pourquoi de ces choses. L'essentiel de la culture reposerait ainsi sur le répertoire des gestes du rituel animal que le processus culturel a été amené à interpréter. Elle constituerait de ce fait un commentaire du corps humain, sexué et mortel, cerné dans les comportements usuels de la tribu, puis de la société. L'ordre emblématique se met en place et " le sens de la vie " se met en place avec lui. Gibson étudie également l'origine du langage et s'interroge sur la transcendance, " rêve collectif de la communauté ". Il évoque enfin la possibilité d'une resymbolisation du monde, pour sortir de la " crise des arts et des esprits " que nous connaissons actuellement.

Ces Lois Inconnues. Pour Une Anthropologie Du Sens De La Vie

Fondé sur le rêve et les pouvoirs de l'imagination, le Symbolisme a pris pour mot d'ordre la phrase du poète Jean Moréas: "Vêtir l'idée d'une forme sensible". Né en France et en Belgique aux alentours de 1885, ce phénomène international va bientôt essaimer des pays germaniques à la Scandinavie, de la Méditerranée aux pays slaves.

J'ai entrepris de peindre une série de tableaux ayant pour thème la main, la main isolée, vue pour elle-même. Depuis des siècles, les mains jouent un rôle d'auxiliaires dans la peinture. Même si, parfois, ce rôle est important.
Il s'agissait, pour moi, de les libérer du corps, d'en faire des personnages autonomes, à part entière, un motif occupant seul et sous réserve l'espace du tableau.
Isia Leviant

Le symbolisme

Résumé

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