Cent points de vue sur le langage

La réflexion philosophique, dont l'ouverture à l'univers dans lequel nous nous découvrons - avec une acuité proportionnelle à un étonnement renouvelé - n'a pas de limites, n'en est que plus tributaire des sciences et des techniques, des arts et de multiples activités qui régissent plus ou moins fructueusement notre expérience. Or, au sein des sciences humaines, privilégiées pour éclairer une condition que nous ne saurions cesser d'interpréter, peu d'oeuvres du dernier siècle auront enrichi en le précisant notre être-au-monde, comme la théorie linguistique de Gustave Guillaume, assez solitaire, et les recherches multiformes de Jean Piaget - où la psychologie de l'enfant a souvent occulté la visée épistémologique et son enracinement biologique (cf Biologie et connaissance, 1967) et ses prolongements pédagogiques, voire éthiques. Le Cinquantenaire et le Trentenaire de leur disparition appelaient un hommage d'autant plus impératif qu'ils sont restés marginaux ou ignorés dans les milieux philosophiques, malgré la centralité de leurs élucidations. Leur commune orientation génétique et structurale n'ayant suscité aucun échange, pendant la contemporanéité de publications d'un tiers de siècle (1923-1960), mesurer leur complémentarité s'impose d'autant plus. S'ils peuvent aider à repenser la condition humaine, c'est qu'ils auront contribué à dissiper le "mystère de la pensée". L'un cherchant à habiliter les caractères systématique et cinétique des langues, irremplaçables moyens de penser ; l'autre dans un vis-à-vis cognitif et opératoire de Freud, en relavant sur les plans épistémologique et logique, notamment, l'élan révolutionnaire de la seconde modernité, autour de l'évolutionnisme. Mais les thèmes majeurs du constructivisme, du schème et de la symbolisation - et plus largement du temps et du langage - auront sans doute aidé à spécifier les mutations autorisées par la révolution critique. Entre l'Instant du je parle et un décentrement exigible pratiquement (éthique) comme théoriquement (épistémique), c'est bien la condition humaine dans son ensemble qui est concernée. Si repenser cette Condition s'impose en permanence, il importe de ne pas manquer des oeuvres qui, par-delà toute mode, proposent à notre expérience des fondations résistant à d'inéluctables vicissitudes.

Repenser la condition humaine - Hommages à Gustave Guillaume et Jean Piaget

Sur le fond d'une longue tradition religieuse qui, en Occident, a largement accaparé la problématique du Mal, peu de philosophes auront autant contribué à sa reprise anthropologique qu'André Jacob dans les écrits recueillis dans ce livre. Ceci bien que, à partir du siècle des Lumières, des essais aient vu le jour, sans toutefois qu'une nouvelle systématisation philosophique prenne pleinement corps. D'autre part, le versant universitaire de l'enseignement et de la recherche philosophiques appelant à cultiver les grands thèmes de la réflexion sur la condition humaine, il a semblé à l'auteur de la première importance de rassembler une mise au point sur l'une des questions fondamentales de la philosophie, telle celle du Mal. Souvent courts, ces textes sont susceptibles d'en livrer l'essentiel à l'attention d'étudiants exigeants, quoique parfois pressés, voire ayant à faire face à la pluralité des disciplines ou des concours. On ne devra pourtant pas se masquer la théorisation, précédemment esquissée dans d'autres ouvrages, dont on espère que ces éclairages actualisés et concis (suivis d'un glossaire et d'une bibliographie renouvelée) faciliteront l'accès.

Penser le mal aujourd'hui - Contribution à une anthropologie du mal

Alienation et decheance - post-scriptum a une theorie du mal

Par-delà les traditions germanique - dès le XIX? siècle - et anglo-saxonne - au XX? - qui ont différemment donné ses lettres de noblesse à la philosophie du langage, celle-ci est investie par une révolution sans précédent : depuis que, conjointement, la crise et l'interférence des cultures et l'avènement d'une sémiotique ont remis en question le rapport de l'homme au langage. André Jacob, agrégé de philosophie, docteur ès Lettres (avec Temps et langage, 1967), qui enseigne la philosophie du langage - et l'éthique - à l'Université de Paris X depuis 1966, a cherché dans ce cinquième ouvrage à mettre en place problèmes et doctrines qui rendent actuel ce champ de réflexion. Mais même en s'ouvrant à tous les courants, rapporter le langage à la vie, aux institutions, à la science, à l'art, à la mystique et finalement à l'action, implique un choix : cette Introduction est sans doute aussi une philosophie du langage.

Introduction à la philosophie du langage

Ce volume relaie, par de nombreuses mises au point du dernier quart de siècle la problématique éthico-temporelle du précédent volume L'Homme entre temps et éthique. En déterminant diversement le passage d'une morale plus ou moins dogmatique reçue à une exigence éthico-politique à mettre en oeuvre, on aura pu contribuer à habiliter les implications génético-structurales d'une philosophie véritablement pratique.

En quête d'une philosophie pratique Tome 2 ; de la morale à l'éthico-politique

Je m'appelle Emilio Ospina Rodriguez. J'ai quinze ans. À treize ans, j'ai été enlevé de mon village par un commando de l'Armée révolutionnaire de Colombie. Je suis devenu un enfant soldat.

Le journal de guerre d'Emilio

"On ne saurait perdre de vue une vocation relationnelle du langage, qui cherche à donner sens à la vie : conversion de tous les instants, par rapport à des ""absolutisations"" porteuses de mort, dont on est saturé. Comment ne pas lutter pour substituer justesse et justice à l arbitraire et à la violence ! L irréversibilité du devenir, prise en charge par le langage, peut sans doute donner lieu à des commencements renouvelés."

Temps et langage Tome 2 ; essai sur les structures du sujet parlant

Les oeuvres du linguiste Gustave Guillaume et du psychologue Jean Piaget nourrissent cet essai
et lui donnent une orientation transdisciplinaire marquée, originale dans le paysage philosophique
français. S’appuyant sur l’approche structural du premier et génétique du second, André Jacob
propose une théorie du devenir humain au croisement du langage et du biologique. Cette approche
permet de saisir l’unité plurielle de notre espèce et constitue une critique de la métaphysique et de
tout anthropocentrisme. Un ouvrage novateur d’une rare hauteur de vue.

Cent points de vue sur le langage

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