Itineraires Imaginaires

L'intérêt croissant de George Sand pour les questions sociales, politiques, philosophiques, la prédisposait à imaginer, dans ses romans, des héros et surtout des héroïnes en quête d'un sens de la vie qui était proche d'une quête initiatique. Sur les conseils de son maître à penser, le philosophe Pierre Leroux, George Sand se renseigne abondamment sur la franc-maçonnerie et il est intéressant de voir de quelle manière, tout en préservant les droits de l'imaginaire, elle arrive à entrer dans l'esprit même de la franc-maçonnerie, exaltant ses valeurs même si elle n'en suit pas toujours la lettre. ""Mes Cahiers de Lecture"" proposent des livres à gros caractère (corps 16) à l'usage des mal voyants.

George Sand et la franc-maçonnerie

Ce livre nous emmène avec élégance et douceur au plus près de George Sand et nous permet de devenir un témoin attentif au déploiement et cheminement de son existence. Il n'est pas question de parler ici de sa vie tumultueuse. Ce qui doit nous importer, c'est avant tout son idéal de générosité, son engagement aussi dans des luttes qui, pour avoir eu lieu au XIXe siècle, n'en sont pas moins encore proches de nous, car ses œuvres ont pour thème certes l'amour, mais aussi la liberté, l'égalité et la fraternité des êtres humains. L'intérêt croissant de George Sand pour les questions sociales, politiques, philosophiques, la prédisposait à imaginer, dans ses romans, des héros et surtout des héroïnes en quête d'un sens de la vie qui était proche d'une quête initiatique. Sur les conseils de son maître à penser, le philosophe Pierre Leroux, George Sand se renseigne abondamment sur la franc-maçonnerie et il est intéressant de voir de quelle manière, tout en préservant les droits de l'imaginaire, elle arrive à entrer dans l'esprit même de la franc-maçonnerie, exaltant ses valeurs même si elle n'en suit pas toujours la lettre.

Au-delà du fait de désigner la société initiatique qu'elle est avant tout, le vocable " franc-maçonnerie " a tendance à désigner dans le langage commun tout groupe qui exercerait un pouvoir occulte ou pratiquerait envers ses membres une solidarité un peu trop exclusive... C'est ainsi qu'on parle, par exemple " de la franc-maçonnerie " des anciens élèves de telle ou telle grande école. On qualifie même parfois la " Mafia " ou la " Camora " de franc-maçonnerie. Ce mythe, car c'en est un, est certes favorisé par la notion de secret et par le devoir de fraternité des membres de la franc-maçonnerie. Cette vision " mythique " et " mythifiée " empêche de se faire une juste idée de cette société initiatique, elle-même fondée sur de nombreux mythes, dont l'origine, pour certains, remonte à la plus haute antiquité. C'est pourquoi Simone Vierne, dans cet ouvrage passionnant et érudit, fait le point sur l'ensemble de ces mythes, leur nature, leurs fonctions et leurs rôles. Dans un vaste regard embrassant de nombreuses civilisations et cultures, y compris celles sans écriture, Simone Vieille montre l'universalité des mythes, toujours et partout traduits dans des rituels qui en sont l'expression symbolique. " Les mythes de la franc-maçonnerie " est un excellent ouvrage permettant de comprendre pourquoi toute société organisée, y compris la franc-maçonnerie, a besoin de récits mythiques fondateurs.

Les Mythes de la Franc-Maçonnerie

George sand, la femme qui ecrivait la nuit

Quand on se donne pour tâche d'étudier l'œuvre de George Sand, et c'est un travail de longue haleine, on est frappé d'abord par son abondance et s avariété : il n'y a que le genre poétique qu'elle n'ait pas pratiqué, car il y a des textes qui n'entrent dans aucune catégorie. Mais on est plus sensible encore à la qualité de ses interrogations et à la vigueur de son écriture : aucun problème, des aspects les plus concrets de la vie quotidienne aux plus importantes questions politiques, morales et philosophiques, le laissait George Sand indifférentes. Se dessine alors la figure d'une femme exceptionnelle : sa générosité d'écriture, de cœur et d'esprit devrait faire taire les critiques et effacer les clichés qui ont à la fois dénigrée et affadi son œuvre aussi bien que son image, comme si on avait eu peur de sa liberté de vie, de ton et de pensée. Femme du XIXe siècle romantique, c'est pourtant à nous qu'elle envoie toujours ses messages pressants, écrits à Paris au retour d'une sortie d'Opéra, dans le silence d'un jardin secret comme le bruit et la fureur de la Révolution de 1848, ou bien durant les nuits tièdes d'un été à Nohant, alors que, par sa fenêtre ouverte sur le jardin, lui parviennent les chants des rossignols.

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