François Augiéras : L'apprenti sorcier

Stendhal en miroir : histoire du stendhalisme en France

Stendhal et le style

L’antimodernité est dans l’air du temps. Lorsque, dans les années soixante du XXe siècle, Jacques Petit a redonné sa chance à Barbey d’Aurevilly, il lui a fallu du courage : le catholique et monarchiste qui avait systématiquement pris ses contemporains à rebrousse-poil n’était plus généralement considéré que comme un matamore carnavalesque, un excentrique caricatural et le contraire même d’un écrivain à prendre au sérieux. Deux cents ans après sa naissance, les choses ont bien changé. Barbey a vu son statut spectaculairement réévalué et s’est retrouvé en phase avec certaines des préoccupations de la modernité, tant par la violence sexuelle d’une fantasmatique intensément assumée que par les ruses d’une écriture d’une extrême sophistication. Nul ou presque ne partage ses idées, mais son art recueille désormais un large assentiment. Le colloque dont on trouvera ici les Actes se propose de s’interroger sur ce paradoxe : alors que la contradiction aurevillienne s’est mise au service de valeurs en déclin ou carrément obsolètes, jamais elle n’a paru plus attachante qu’aujourd’hui, voire plus nécessaire, jusque dans sa flamboyante impuissance et sa ravageuse inefficacité.

Barbey d'Aurevilly et la modernité - Colloque du bicentenaire (1808-2008)

L'annee stendhal n 1

Les cinq études ici réunies portent toutes sur la partie terminale des Mémoires d'Outre-Tombe : la moins étudiée, la plus originale peut-être. Pour toute la période qui suit 1830, Chateaubriand écrit-il encore des Mémoires ? Les auteurs ainsi rassemblés s'intéressent à l'évolution de l'autobiographie, à l'éclatement formel du récit, au mouvement continuel qui associe passé et présent, actualité et histoire, espace et temps, géographie (l'Italie et ses cités, Vérone, Venise, Ferrare), et politique ; disponible, libéré par la chute des Bourbons et le désenchantement politique, Chateaubriand semble partir pour une sorte de renouveau ; la fin est un nouveau début. La mort est là, toute proche, et Chateaubriand plus que jamais écrit dans la proximité, la complicité de la mort ; mais l'avenir est là aussi, et Chateaubriand le conçoit et l'accepte d'autant mieux qu'il condamne Louis-Philippe, le roi parjure, et mesure la précarité de son régime. Et pour dire cette modernité centriste, il faut la violence, la dérision, les contrastes d'une écriture du grotesque qui prend des allures de danse macabre.

Chateaubriand. Les Memoires D'Outre-Tombe, 4eme Partie

Premier recueil critique sur les articles donnés de 1822 à 1829 par Stendhal à la presse britannique, incomparable tableau de la Restauration et laboratoire du futur romancier de la société contemporaine.

Stendhal Journaliste Anglais

La modernité est pour Stendhal un « mixte » impur de littérature, de politique et de religion. Il ausculte l'imbrication constitutive dans l'espace littéraire des enjeux de pouvoir manipulés par la coalition des instances politiques et religieuses qui démobilisent l'esprit critique au nom de valeurs supposées transcendantes et inactuelles. Mystification intéressée qu'il n'a de cesse de dénoncer, redonnant à la littérature son rôle de creuset des affrontements idéologiques du temps présent.

Stendhal ; littérature, politique et religion mêlées

Cet ouvrage propose un voyage dans la fiction mais surtout dans la vie, et électivement dans les Mémoires de Chateaubriand, où les caprices du chemin ménagent épisodes picaresques ou drames, matière à rêver sur les miroitements inconsistants de l'histoire.

François Augiéras : L'apprenti sorcier

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