Jean dubuffet

«La vraie création ne prend pas souci d'être ou de n'être pas de l'art», affirmait le peintre Jean Dubuffet, qui a inventé la notion d'art brut en 1945 et constitué la première collection d'oeuvres désignées sous ce nom. Découvert dans les hôpitaux psychiatriques, puis dans les milieux spirites et le jardin secret d'originaux visionnaires, l'art brut est une forme d'expression plastique spontanée dont les auteurs - architectes, sculpteurs, peintres, dessinateurs ou fabricants de machines, d'assemblages et de broderies - sont dépourvus de formation artistique et oeuvrent poussés par un instinct créateur obsessionnel. Mais l'art brut ne se limite pas à l'entreprise historique de Dubuffet : il a des antécédents et des dérivés, dont Laurent Danchin retrace l'histoire avec passion, depuis les collections asilaires du début du XX? siècle jusqu'à l'art «outsider» international d'aujourd'hui.

Art brut ; l'instinct créateur

Souvent combattue dans l'art moderne, absente dans l'art brut et parent pauvre de l'art contemporain, la maîtrise du dessin ne survit plus aujourd'hui que dans des secteurs artistiques de grande diffusion, sous-estimés par la critique : dessin animé, illustration, bande dessinée, infographie. Pour diverses raisons historiques, liées aux grandes étapes de la mutation industrielle et à la naissance de nouveaux médias de l'image concurrents des techniques traditionnelles, un véritable opprobre s'est peu à peu attaché, dans le secteur des beaux-arts, à la pratique du " bien dessiner ", assimilant la maîtrise savante à l'académisme et aboutissant à une véritable inversion des valeurs où seul le " dessiner comme un cochon " - le mot est de Jean Dubuffet - semblait ouvrir des voies créatives. Il faut revenir sur deux siècles d'histoire et remonter à la naissance de la photographie pour comprendre cette évolution qui aujourd'hui, paradoxalement, pourrait bien arriver à son terme, avec le retour du dessin " illusionniste " à l'ère de l'image de synthèse et des nouvelles technologies. Ce qui n'empêche pas le dessin " brut " d'accéder, lui aussi, à une reconnaissance définitive. Deux essais généraux, sept textes sur quelques dessinateurs, virtuoses ou médiumniques, et deux entretiens composent ce livre conçu comme un hommage au génie du dessin, sous ses formes savantes ou brutes, cultivées ou populaires.

Le dessin à l'ère des nouveaux médias

Mai 68 - entre pierre grappin et benny levy

"Un artiste hors cadre, hors temps, hors norme", c'est en ces termes que Françoise Cloarec évoque Marcel Storr, dessinateur autodidacte né le 3juillet 1911, fils de l'Assistance publique et cantonnier à la ville de Paris. Le soir, dans sa petite cuisine de la rue Milton, où il loge avec son épouse, Marcel Storr dessine. Avec obsession, passion, il fait s'élever sur le papier cathédrales vertigineuses et mégalopoles utopistes. Sans autre référence que son imaginaire, il compose, édifie, bâtit aux crayons et aux encres de couleur un univers onirique aux tons flamboyants, bien loin de son existence ordinaire. Car son monde est là, dans la richesse des détails, dans la délicatesse des traits, dans ces soixante-trois oeuvres sidérantes reproduites ici pour la première fois : un monde de pierre extraordinairement vivant.

Marcel Storr

Longtemps resté la passion d'une micro-société de connaisseurs, l'art brut -et ses dérivés- sort aujourd'hui de son ghetto. Les expositions, publications, musées consacrés aux classiques de l'art brut ou aux formes plus récentes de la création autodidacte hors-les-normes se multiplient en Europe et aux Etats-Unis.L'art Brut, pour tout dire, est dans l'air du temps et sa vulgarisation, à échelle internationale, pourrait bien constituer une des tendances majeures du paysage artistique de la fin du XXe siècles.Pour célébrer le dixième anniversaire de la mort de Jean Dubuffet et l'ouverture à Lausanne, il y a vingt ans, de la célèbre collection de l'Art Brut qu'il avait fondée, une grande exposition a été organisée au musée de la Halle Saint Pierre à Paris, qui relate l'aventure de l'art brut depuis son origine en 1945 jusqu'à nos jours et présente également cinq collections apparentées, dues au talent de nouveaux déouvreuers: La Fabuloserie, le Petit Musée du Bizarre, L'Aracine musée d'art brut, le Site de la Création Franche et la collection Cérès Franco.C'est l'histoire et la géographie de cet univers fascinant, face cachée de l'art contemporain, que vous découvrirez dans ce livre, avec les notices biographiques des 101 auteurs exposés, une chronologie des sources de l'art brut et un répertoire des principaux sites européen qui lui sont consacrés. Un travail établi et rédigé par Laurent Danchin.

Art Brut et Compagnie. La face cachée de l'art contemporain

Jérôme Delépine attaque la peinture par une certaine idée du classicisme figuratif dont les archétypes sont l'usage intensif des glacis et du clair-obscur, tout en étant véritablement contemporain. L'ouvrage présente ses premières oeuvres, puis les plus récentes commentées par des textes critiques de Jean-Daniel Mohier et Itzhak Goldberg. Un entretien avec le critique d'art Laurent Danchin étaye le caractère généreux et humain de sa peinture.

Jérôme Delépine, peintures

Enfin la réédition, entièrement revue et augmentée, de l'ouvrage (lui a mis fin aux hypothèses et interprétations fmtaisistes sur la maladie et l'internement d'Antonin Artaud. Avec un portrait haut en couleurs du Docteur Ferdière, les souvenirs des derniers témoins de Rodez et de quelques médecins de la haute époque de la psychiatrie, treize lettres inédites de Mme Artaud et seize textes ou lettres inédits d'Artaud lui-même. Un livre en trois temps : la biographie médicale d'Artaud, de sa jeunesse à sa mort prématurée à lvey, l'édition critique des documents les plus intéressants de la correspondance du Docteur Ferdière, et des entretiens avec divers protagonistes de l'«affaire Artaud». Une enquête historique d'une grande précision à partir du dossier médical de Rodez, longtemps resté inaccessible au grand public et aux spécialistes.

Jean dubuffet

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