Seurat et cheret

Une sélection de 64 abécédaires illustrés, correspondant à quatre thématiques (les civilités, la propagande, les savoirs et les petits) permet de retracer l'histoire de ce genre éditorial sur un siècle.

Abécédaires

La bibliothèque de Monet à Giverny contient plus de sept cent livres. Romans, recueils de poésie, études historiques ou de société, essais politiques ou esthétiques témoignent qu'il est bel et bien un homme de son temps, étroitement lié aux milieux artistiques et littéraires contemporains, et mérite de prendre place parmi les intellectuels de son époque : son oeil impressionniste était un oeil intelligent...

La bibliothèque de Monet

Cet ouvrage instaure un dialogue original entre deux artistes du XIXe siècle qui, bien que de générations et de formations différentes, ont exploré avec un égal plaisir les arts de la sculpture, de la peinture et du dessin.

Que sait-on aujourd'hui des innombrables dessins de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) et Honoré Daumier (1808-1879) ? Le premier est célèbre pour ses sculptures, le second salué pour ses dessins de presse, mais leurs croquis respectifs restent à ce jour, pour l'essentiel, méconnus ou inédits.

Tels deux "chroniqueurs" avisés, Carpeaux et Daumier ont su prêter attention aux vibrations de la vie quotidienne, aux mutations de la société et aux bouleversements politiques d'une époque troublée. De la caricature à l'histoire contemporaine, des études des "petites gens" à celles de Napoléon III, en passant par des scènes intimistes, ils n'ont cessé de dessiner, dans une forme d'engagement au monde, avec une liberté et une audace exceptionnelles.

À l'opposé du dessin académique d'après modèle, Daumier et Carpeaux pratiquent le croquis au vol, fixant au plus vite et au plus juste un mouvement, une attitude, une expression. À travers leurs esquisses à l'encre, au crayon, au lavis, à la sanguine, ils se révèlent dignes successeurs de Delacroix et Géricault.

«Il faut être de son temps !» disait Daumier. Le génie graphique des deux artistes réside dans leur aptitude à mêler instantané et invention, mouvement saisi dans sa fugacité et connaissance aiguë de la forme, pour aboutir à un art de synthèse, expressif et universel.

Carpeaux, Daumier ; dessiner sur le vif

Objet familier qui offre une ouverture sur le monde, livre de l'effort qui initie l'enfant à l'abstraction du signe, l'abécédaire a aussi emprunté toutes sortes de formes amusantes.
Le Musée national de l'Éducation conserve plus de six cents abécédaires sur des supports variés : livrets, albums, estampes, jeux et jouets. Spécialiste internationale du domaine, Ségolène Le Men se consacre ici aux abécédaires en images, en plein essor depuis le XIXe siècle. L'étude aborde l'histoire du genre et ses multiples usages, et l'interroge dans sa dimension culturelle.

Les abécédaires ; lettres, mots, images

Daumier et la caricature

Chaque artiste possède en lui son « Musée imaginaire », des tableaux,
des sculptures ou des gravures, des textes ou des citations,
des souvenirs ou des émotions esthétiques, en un mot des sensations
et des images qui nourrissent son oeil cultivé. Forgé par André
Malraux en 1947, ce concept permet de nuancer le mythe - véhiculé
par la critique et les artistes eux-mêmes - de « l'oeil innocent » en
interrogeant les sources d'inspiration et d'émulation visuelles ou intellectuelles
des peintres de « plein air », des grands maîtres de l'art
classique à l'imagerie commerciale contemporaine, de l'art occidental
à l'estampe japonaise. Les quinze auteurs de cet ouvrage dressent
un portrait intime des artistes dans leur démarche créatrice, à mesure
qu'ils explorent les multiples facettes de ce « Musée imaginaire » des
impressionnistes.
Ont contribué à cet ouvrage : Dominik Brabant, Marina Ferretti
Bocquillon, Alexandra Fraser, Marine Kisiel, Matthieu Leglise,
Ségolène Le Men, Atsushi Miura, Shigeru Oikawa, Andreas
Plackinger, Samuel Raybone, Léa Saint-Raymond, Tatsuya Saito,
Olivier Schuwer, Bertrand Tillier et Greg M. Thomas.

Le musée imaginaire des impressionnistes : Cultures visuelles de la "nouvelle peinture"

Le peintre Jean Gigoux (1806-1894) fut l'un des plus remarquables collectionneurs français du XIXe siècle. A sa mort en 1894, il lègue, par testament, à sa ville natale, Besançon, ses quatre cent soixante peintures et trois mille dessins. Longtemps, cette collection fut convoitée par le Musée du Louvre et les plus grands amateurs. L'oeil acéré de Jean Gigoux, artiste de la génération romantique, lui permit d'acquérir dans les ventes publiques des chefs-d'oeuvre inédits de la peinture européenne, de Bellini à David, de Cranach à Géricault. Ce magistral ensemble présenté au musée de Wuppertal nous montre que Jean Gigoux fut l'égal des plus grands collectionneurs du XIXe siècle, François-Xavier Fabre à Montpellier et Léon Bonnat à Bayonne.

Seurat et cheret

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