Enfants de fortune (les)

Les petits Verlaine

Après sa rupture avec Estelle, Lorenzi, romancier de 45 ans, l'a regardée partir avec les deux enfants qu'elle avait eus jadis de Montandon, un acteur sans prestige. Pourquoi Lorenzi retourne-t-il dans l'appartement où ils ont vécu moins d'un an ? Pourquoi se met-il à raconter sa vie, son amour perdu aux nouveaux occupants ? Pourquoi Anton et Nicola Wimar, qui se prétendent tous deux espions au chômage, écoutent-ils avec tant de bienveillance l'ancien locataire ?

Perversité et perfidie règlent avec une minutie et une alerte cruauté ce qui se révélera un jeu de dupes. Car les amours et les ruptures sont aussi compliquées que le coeur humain : sans doute ne peut-on jamais avoir qu'un début d'explication.

Un début d'explication

« Nous avions tous le même âge, treize, quatorze, quinze ans. Les plus jolies filles portaient des bikinis. On les appelait due pezzi, oui, "deux morceaux". C'étaient les étés des paris, des défis. Plus faciles à gagner qu'une rémission mais tout de même. » 

Jean-Marc Roberts fait le récit de « deux morceaux » de sa vie : celui de sa maladie, dont il met en scène les saisons et, intimement associé à elle, le souvenir de quatre étés passés en Calabre, adolescent. Le soleil italien vient pénétrer le froid de l'hôpital, l'oncle Félix s'invite entre deux rendez-vous de médecins, les petites amoureuses calabraises, Amalia et Mariella, croisent femmes et enfants. Et Jean-Marc Roberts, qui dit préférer dans la vie les tours d'illusionnistes, réussit parfaitement celui-ci : il rend ce lointain passé terriblement vivant et nous fait croire que la gravité n'est peut-être pas là où on l'attend.

Deux vies valent mieux qu'une

Antoine Risser aurait pu rester pour toujours un homme sans qualité...
Mais parfois, même les vies les plus minuscules croisent tous les bruits du monde.

La prière

L'écrivain évoque deux périodes de sa vie, celle de sa récente maladie et les souvenirs de quatre étés passés en Calabre lorsqu'il était adolescent. Il se rappelle de son oncle, Felix, Amalia et Mariella, ses premières amours, autant de souvenirs que sa mémoire ravive.

Sébastien, un adolescent rageur, prétend coucher avec son père. Sébastien aime raconter des histoires, des choses " dégueulasses ". Dans son Livre de souvenirs, il invente des vies : celle du petit Paul, que Juliette voulait appeler Fabrice et qui n'est jamais né. Celle de madame Simon, sa tutrice, qui est morte de chagrin. Celle de ce père absent, à qui il voudrait tant ressembler et qui peut-être n'existe pas...

Les petits Verlaine ; samedi, dimanche et fêtes

Que les gros salaires lèvent le doigt

" Le livre refermé, on ne sait pas ce qui s'est passé entre deux hommes et une femme, sinon des nuits vides, des coups de téléphone, des blagues de potache, le froid du soleil, des petits vagabondages dans un Paris aux nuages gris.
Tout cela est vrai, mordant, défaillant, embêté, poli. Il reste alors en nous un insidieux désordre, une perplexité, le sentiment d'une fragilité de vie qui entre en nous, brutalement. Rarement lecture laisse aussi détroussé, pauvre, pillé dans ses petits conforts moraux. Déshabillé. " Jacques-Pierre Amette, Le Point

Enfants de fortune (les)

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