La Fille Élisa, premier roman publié par Edmond de Goncourt après la mort de son frère, évoque le pitoyable lot d'une prostituée qui tue son amant et est condamnée à un sort lamentable dans une prison pour femmes. Éclipsé dès sa sortie en 1877 par la publication tapageuse de L'Assommoir de Zola, le roman de Goncourt fut vite expédié au deuxième rang du canon naturaliste. Mais ce livre " plein de talent " selon Flaubert ne mérite pas d'être réduit à des catégories expéditives comme simple " document humain" ou roman des bas-fonds, orné de quelques fioritures de l'écriture artiste. Il se recommande par sa complexité narrative, sa finesse stylistique et les ambiguïtés de sa morale, tout en étant un cri de protestation et d'indignation contre l'injustice sociale et contre l'inhumanité de l'institution pénitentiaire. Un livre digne, en effet, d'être offert à nouveau au public.


David Baguley est professeur émérite à l'Université de Durham (Angleterre) et à l'Université de Western Ontario (Canada). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles sur Zola, le roman naturaliste et le régime de Napoléon III.

Oeuvres complètes Tome 8 ; la fille Elisa

BnF collection ebooks - "Un peu plus loin, grimpait un interne de la Pitié, en casquette, avec un livre et un cahier de notes sous le bras. Et presque à côté de lui, sur la même ligne, un ouvrier en redingote, revenant d'enterrer un camarade au Montparnasse, avait encore, de l'enterrement, trois fleurs d'immortelle à la boutonnière."

BnF collection ebooks a pour vocation de faire découvrir en version numérique des textes classiques essentiels dans leur édition la plus remarquable, des perles méconnues de la littérature ou des auteurs souvent injustement oubliés. Tous les genres y sont représentés : morceaux choisis de la littérature, y compris romans policiers, romans noirs mais aussi livres d'histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou sélections pour la jeunesse.

Manette Salomon

La maison d'un artiste. - 2 volumes.

Fille de paysanne, Germinie rejoint Paris pour travailler comme domestique  auprès de Mlle de Varandeuil. Autrefois abusée sexuellement, elle trouve réconfort et douceur dans la bonté de sa maîtresse.
Pour autant, les fréquentations de Germinie sont douteuses. Après avoir été séduite par Jupillon, un dépravé trop âgé pour qu'elle le marie, elle subit les nuits de débauche, les dettes, et tombe dans l'alcoolisme...

D'un naturalisme violent, les frères Goncourt décrivent la décrépitude d'une jeune servante. Ils s'inspire de leur domestique, Rose Malingre, après avoir découvert à sa mort la double vie qu'elle menait.



Les frères Jules (1830-1870) et Edmond (1822-1896) Goncourt sont des écrivains français à l'origine de l'académie Goncourt. Jules se consacre en partie aux ouvrages historiques, pour finalement se tourner vers la littérature, et plus particulièrement vers le mouvement naturaliste.
Ami de Tourgueniev, Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, Émile Zola, ou encore Guy de Maupassant, Edmond anime avec son frère un salon littéraire informel tous les dimanches baptisés le « Grenier » où se réunissent notamment Maurice Barrès, Alphonse et Léon Daudet, Gustave Geffroy, Roger Marx, Octave Mirbeau, Auguste Rodin, Émile Zola.Les frères Goncourt écriront six romans en commun, dont « Germinie Lacerteux » (1864), « Manette Salomon » (1867) et « Madame Gervaisais » (1869), avant la mort de Jules des suites d'une paralysie générale progressive.

Germinie Lacerteux

Le théâtre fut l'une des passions les plus durables des frères de Goncourt : leur production théâtrale embrasse une période qui va du Second Empire à la Troisième République. Cette édition critique permettra de mieux cerner le rôle que ces auteurs ont joué au sein du champ littéraire de leur époque.

Théâtre

Le coup d'État du 2 décembre 1851 compromit la publication de En 18.., la première et peut-être la plus étrange des oeuvres composées par Edmond et Jules de Goncourt. En 1884, le frère survivant rééditait ce texte en l'accompagnant d'une préface qui en montrait la modernité : "que de manières de voir, de systèmes, d'idées en faveur, à l'heure présente, auprès de l'attention publique, commencent à prendre voix, à balbutier dans ce méchant petit volume ". Réunis sous un titre indiscutablement " bizarre, incompréhensible, cabalistique ", dix-neuf chapitres racontent en effet, d'une façon pointillée, les décevantes amours d'un aspirant à l'art et tracent avec virtuosité un profil du XIXe siècle.


Sylvie Thorel-Cailleteau, l'auteur de cette édition, est professeur de Littérature française à l'Université Charles de Gaulle-Lille 3.

Oeuvres complètes ; oeuvres romanesques Tome 1 ; en 18...

Les frères Goncourt, Edmond (1822-1892), l'aîné taciturne et paternellement protecteur de Jules (1830-1870), le cadet spirituel et espiègle, forment l'un des couples les plus originaux de la littérature française. Avec une incroyable complicité gémellaire, en analystes sérieux, ils disséquent le Second Empire de cette pointe acide, perfide diront certains, qui est leur marque de fabrique. Leur vocation naît à Alger où, jeunes hommes de vingt ans qui se voyaient peintres, ils se rendent pour leur premier voyage en 1849. Au moment où ils posent les pieds à Alger, les Concourt sont au début de leur vie d'écriture. Ce voyage initiatique marque chez eux le double passage à l'âge d'homme et à l'état d'écrivain. Alger, au lieu de confirmer leur vocation de peintre, déclenche la tentation d'écrire. C'est là, dans " le coeur de la ville arabe ", d'une fenêtre " qui domine la Méditerranée, immense et bleue ", que s'impose à eux leur destin par un détournement malicieux : ils peindront, certes, mais avec des mots. Ils renoncent au grand art pour se consacrer à l'observation minutieuse, presque clinique, de leur époque, et ils s'essayent à la littérature pour la première fois dans la ville blanche, devenue colonie française depuis moins de vingt ans. Mohamed Médiène présente ici les textes que ce séjour ensoleillé leur a inspirés et dont ils garderont une nostalgie toute leur vie.

Alger - Notes au crayon et autres textes

L’esperienza quotidiana femminile nel XVIII secolo; le passioni, le idee, le mode attraverso documenti e testimonianze dell’epoca, libri e opuscoli, lettere, atti delle cancellerie, processi e memorie giudiziarie. Un pezzo di storia sociologica e insieme un racconto letterario secondo i severi canoni del realismo narrativo.Archivisti e collezionisti instancabili, teorici del realismo, i Goncourt dedicarono ai diversi aspetti della vita del Settecento un numero cospicuo di opere. Ambivano a restituire ai lettori il ritratto completo della società dell’epoca, nel suo spirito vero, da loro considerata quale codice genetico di tutti i caratteri propri del tempo moderno. Di questo preciso affresco ricostruttivo, il volume sulla donna è probabilmente il più espressivo, proprio perché nel secolo dei lumi la donna delle classi privilegiate si affaccia a un nuovo protagonismo, se non addirittura a una inedita egemonia. A darne concreta esperienza, nel loro stile affermativo e in crescendo, teso a realizzare quasi la nozione sensibile di ciò che descrivono, i due fratelli guidano in tutti gli angoli e i ripostigli, oltre che nelle sale più vaste pubbliche e ariose, dell’esperienza quotidiana femminile. «Con l’analisi psicologica, con l’osservazione della vita individuale e collettiva, delle abitudini, delle passioni, delle idee, delle mode, vogliamo ricostruire tutto un mondo scomparso, da cima a fondo, anima e corpo. Abbiamo fatto ricorso, per questa ricostruzione, a tutti i documenti dell’epoca, a tutte le testimonianze, alle più piccole tracce. Abbiamo interrogato sia i libri che gli opuscoli, i manoscritti come le lettere. Abbiamo cercato il passato ovunque il passato respira. L’abbiamo evocato dai monumenti dipinti e incisi, da quelle mille raffigurazioni che ridanno vita allo sguardo e al pensiero di ciò che è ormai solo polvere e ricordo. L’abbiamo cercato negli atti delle cancellerie, nei processi, nelle memorie giudiziarie, che sono i veri e propri archivi delle passioni umane, dei segreti dell’intimità domestica». I diversi capitoli si aprono in successione, come quinte colorate entro cui la protagonista, la dama settecentesca, recita il suo mosso copione, offrendo insieme un pezzo di storia sociologica e un racconto letterario secondo i severi canoni del realismo narrativo.

La Femme Au XVIIIe Siècle

The partnership of Edmond and Jules de Goncourt is probably the most curious and perfect example of collaboration recorded in literary history. The brothers worked together for twenty-two years, and the amalgam of their diverse talents was so complete that, were it not for the information given by the survivor, it would be difficult to guess what each brought to the work which bears their names. Even in the light of these confidences, it is no easy matter to attempt to separate or disengage their literary personalities. The two are practically one. Jamais âme pareille n'a été mise en deux corps. This testimony is their own, and their testimony is true. The result is the more perplexing when we remember that these two brothers were, so to say, men of different races. The elder was a German from Lorraine, the younger was an inveterate Latin Parisian: "the most absolute difference of temperaments, tastes, and characters?and absolutely the same ideas, the same personal likes and dislikes, the same intellectual vision." There may be, as there probably always will be, two opinions as to the value of their writings; there can be no difference of view concerning their intense devotion to literature, their unhesitating rejection of all that might distract them from their vocation. They spent a small fortune in collecting materials for works that were not to find two hundred readers; they passed months, and more months, in tedious researches the results of which were condensed into a single page; they resigned most of life's pleasures and all its joys to dedicate themselves totally to the office of their election. So they lived?toiling, endeavouring, undismayed, confident in their integrity and genius, unrewarded by one accepted triumph, uncheered by a single frank success or even by any considerable recognition. The younger Goncourt died of his failure before he was forty; the elder underwent almost the same monotony of defeat during nearly thirty years of life that remained to him. But both continued undaunted, and, if we consider what manner of men they were and how dear fame was to them, the constancy of their ambition becomes all the more admirable.  Edmond de Goncourt  Despising, or affecting to despise, the general verdict of their contemporaries, they loved to declare that they wrote for their own personal pleasure, for an audience of a dozen friends, or for the delight of a distant posterity; and, when the absence of all appreciation momentarily weighed them down, they vainly imagined that the acquisition of a new bibelot consoled them. No doubt the passion of the collector was strong in them: so strong that Edmond half forgot his grief for his brother and his terror of the Commune in the pursuit of first editions: so strong that the chances of a Prussian bomb shattering his storehouse of treasures?the Maison d'un artiste?at Auteuil saddened him more than the dismemberment of France. But, even so, the idea that the Goncourts could in any circumstances subordinate literature to any other interest was the merest illusion. Nothing in the world pleased them half so well as the sight of their own words in print. The arrival of a set of proof-sheets on the 1st of January was to them the best possible augury for the new year; the sight of their names on the placards outside the theatres and the booksellers' shops enraptured them; and Edmond, then well on in years, confesses that he thrice stole downstairs, half-clad, in the March dawn, to make sure that the opening chapters of Ch?rie were really inserted in the Gaulois. These were their few rewards, their only victories. They were fain to be content with such small things?la petite monnaie de la gloire.

Oeuvres complètes Tome 8 ; la fille Elisa

Résumé

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