Dites trente-trois c'est un poeme

Journal par-dessus bord

Le rubis est la dernière goutte de vin rouge, renversée sur l'ongle du pouce pour montrer que le verre est vide. Au XVe siècle, quand le petit verre commence à remplacer la coupe collective, on ne dispose pas encore de verre individuel. Il est donc poli de le vider totalement avant de le passer à son voisin. Chez les blanchers chamoiseurs (1840), cette coutume évite de tacher la nappe rituelle (quadrangulaire). La tache de vin est l'image des paroles indiscrètes, " qui une fois qu'elles nous échappent, s'étendent et volent de bouche en bouche sans qu'il soit possible de les retenir ". Le rubis devient donc le symbole du secret, qui ne doit être ni vendu, ni livré, mais " déchiré par les dents " avec une formule rituelle (1766) : " Voilà un rubis, s'il étoit sur le pont de Paris, vaudrait cent mille livres, et s'il étoit sur celuy de Lyon, vaudroit cent millions. Mais veu qu'il n'est ny sur le pont de Paris, ny sur celuy de Lyon, toi, rubis, tu ne passeras plus avant ; tu seras déchiré par mes dents ". Mais il est aussi le symbole de ce qui reste à faire dans l'ouvrage commencé, et rappelle aux compagnons que la perfection n'est jamais atteinte, comme le verre que l'on a bu n'est jamais vraiment vide. Poésie du vide et du plein, de l'amour et du partage, épopée moderne des corps et des villes, Rubis sur l'ongle de Werner Lambersy marque le retour d'une poésie longue en bouche que l'on prend plaisir à savourer comme un grand millésime.

Rubis sur l'ongle

Le nouveau recueil du Prix Mallarmé 2015 pour La Perte du temps (Le Castor Astral). Ici, le dire poétique s'inscrit naturellement dans l'humilité du quotidien et l'évidence du vécu. Il est l'outil millénaire de l'homme pour se rendre plus proche de lui même, de l'autre et du monde.

La chute de la grande roue

Werner Lambersy, d'origine belge, vit et travaille à Paris depuis 1980. Attaché littéraire au Centre Wallonie-Bruxelles jusqu'en 2002, il a remporté de nombreux prix littéraires. Reconnu comme l'un des plus grands poètes de la francophonie, il est traduit dans plus de vingt langues. Sa poésie poursuit une médiation ininterrompue sur le dépassement de soi dans l'amour et l'écriture

Le mangeur de nèfles - Haïkus libres

J'aime pas les mouches
Pourtant elles parlent 
bien de l'été dit 
le poème
J'aime pas l'été
Pourtant il parle bien 
des fleurs et des fruits 
dit le poème
J'aime pas les poèmes
Ca ne fait rien 
tu aimes dire 
" J'aime pas " c'est déjà ça 
dit le poème

Dites trente-trois, c'est un poème - Occasion

Maitres et maisons de the

"Qui apprend sur le tard, à la fin de sa vie"... Werner Lambersy nous livre là des tercets où les mots liés aux circonstances de son chemin de vie atteignent l'inégalable évidence de nos quotidiens.

Dites trente-trois c'est un poeme

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