Les epées de feu
La divine ; le roman de Sarah Bernhardt
Publié par Robert Laffont, le 02 mai 2002
474 pages
Résumé
Après Suzanne Valadon et avant Louise Michel, Michel Peyramaure poursuit avec la biographie de Sarah Bernhardt l?écriture d?une trilogie composée des portraits de trois hautes figures féminines du XIXe siècle.0300Si elle avait suivi le destin de sa mère et de sa tante, elle eût été une petite courtisane pour finir mère maquerelle. Mais, gamine, elle avait déjà trop d´orgueil: elle voulait régner. Selon les canons de l´époque (qui aimait les rondeurs), Sarah Bernhardt n´était pas belle. Mais elle avait un éclat, un regard et une voix incomparables, et un caractère de chien. Et un appétit de conquête et de gloire digne de Bonaparte: à sa manière elle s´est conquis un empire. Il n´est pas de superlatifs qui ne lui aient été accordés ? dont «La Divine», bien avant Garbo. Elle a mis l´Amérique du Nord et du Sud, la Russie, l´Europe à ses pieds. Elle est morte debout, sur sa jambe de bois, à l´âge de soixante-dix-neuf ans, après avoir consommé bien des amants et même des maris avec un appétit qui l´accompagna jusqu´au bout. Car rien de plus mouvementé, de plus passionné, de plus gai et de plus fou que cette vie-là.Pour rompre avec la biographie traditionnelle, Michel Peyramaure a trouvé un mode de récit inédit: faire raconter la grande tragédienne par ceux qui l´ont côtoyée. Edmond Rostand, Sacha Guitry, sa famille, ses amants... Ils évoquent son métier, ses amours, ses caprices, son génie. Cela fait un roman extraordinairement vivant, riche de personnages étonnants. Une succession fascinante de tableaux et de miroirs.0400Sarah veille sur moi comme une poule aux oeufs d´or. Elle me rend visite chaque jour, fouille d´une main nerveuse dans les brouillons et les copies au propre de «L´Aiglon», lit et marmonne les derniers vers sortis de ma plume, trouve que ça ne va pas assez vite et fait copier des scènes par Titou pour les étudier chez elle. Le succès récent de «Cyrano de Bergerac» m´impose des contraintes, auprès des journalistes notamment, mais Sarah n´en a cure.? Mon chéri, combien de pages depuis hier?? Trois ou quatre.? C´est peu! Vous devriez vous occuper un peu moins de Rosamonde et un peu plus de notre «Aiglon».Elle en a de bonnes! Comment lui faire comprendre que mon inspiration a des sautes d´humeur, que je ne peux la convoquer à mon bureau comme je le fais de la bonne, que «Cyrano» m´a coûté beaucoup d´efforts et de fatigue, au point que je suis parfois au bord de la syncope? Comprendrait-elle ce que recèle le mystère de la création poétique?? Sarah, ne me bousculez pas, je vous prie. C´est par amitié, pour honorer ma promesse que je continue à travailler sur cette pièce, malgré l´état d´épuisement où je me trouve.Elle impose à mon front le sceau de ses lèvres.? Pardonnez-moi, mon poète chéri, mais je suis impatiente de voir cette oeuvre achevée. Ce sera un triomphe, vous verrez. Alors, du courage, nom de Dieu!Contrairement à elle, je suis d´un tempérament inquiet, porté au doute et à la neurasthénie. Cette différence de nos natures crée parfois des frottements dont naissent des étincelles, mais jamais de menaces d´incendie.Sarah a décidé que nous devrions nous rendre, elle et moi, en pèlerinage à Vienne pour rendre hommage à l´Aiglon. Eh bien, nous irons à Vienne. Je ne puis rien lui refuser. Nous devrons donc interrompre les premières répétitions pour reprendre... je ne sais quand. Lorsque j´ai annoncé la nouvelle au vieux Sardou, que je trouve toujours en train de fouiner sur le plateau, il a hoché la tête, persuadé que ce caprice risquait de compromettre le succès de la pièce. Il est vrai que la jalousie qu´il éprouve de mes bons rapports avec Sarah, lui, le rend amer.Il nous reste quelques jours avant le départ du train pour l´Autriche. J´en profite pour relire quelques notes, assis dans un coin de la scène, près de Louise Abéma, cette femme étrange, costumée en amiral japonais, qui ne quitte guère Sarah, comme si, dans l´intimité...J´écrivais hier:«Sarah envahit sa loge fleurie et surchauffée; elle lance d´un côté le petit sac enrubanné, dans lequel il y a tout, et de l´autre son chapeau d´ailes d´oiseaux. Ell
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