Ecole et justice - De l'égalité des chances aux compromis locaux ?

L'éducation s'organise à partir de principes, mobilisés par des forces sociales, concrétisés dans des règlements, des dispositifs, des objets. En France, l'école a longtemps justifié son fonctionnement à partir d'un principe unique, la construction de l'Etat-nation, puis l'égalité des chances. Ces principes ont écarté d'autres références : le respect des droits des familles et des communautés, la recherche de la performance économique, la libre concurrence, le bonheur des enfants ici et maintenant, etc.
L'activité critique des années 1960 et 1970 a déstabilisé l'idéal d'égalité des chances. Il n'y a plus aujourd'hui de compromis général, valable partout. Les acteurs doivent apprendre à passer d'un système de référence à un autre, à faire converger des interprétations du monde différentes sur des dispositifs communs.
Cet ouvrage a pour objectif de suivre et d'éclairer ce travail dans tous ses registres : celui de l'administration et de la vie des établissements, celui des savoirs et des valeurs, celui de l'évaluation et de l'orientation des élèves, etc.
C'est aussi de soulever différentes questions. La capacité d'adaptation des acteurs permet à l'école de garder -sauf cas exceptionnels- un fonctionnement régulier. Mais quel est le prix de ces adaptations ?
Sauvegardent-elles les principes de l'école de la République, à savoir constituer une culture commune à tous les jeunes vivant en France, leur inculquer les notions fondamentales de la citoyenneté, leur ouvrir une perspective de mobilité sociale ? Et, si le doute est permis, quels sont les devoirs de l'Etat, des politiques, mais aussi des chercheurs pour assurer la pérennité des valeurs ?
Ces travaux portent sur le cas français mais le problème dont ils traitent se pose aujourd'hui à tous les systèmes éducatifs de par le monde.
Le Groupe d'études sociologiques a été fondé par Jean-Louis Derouet à l'institut National de Recherche Pédagogique. Il rassemble des universitaires et des enseignants du premier et du second degrés associés aux recherches de l'INRP. Son travail se fonde sur une théorie des logiques d'action politique en éducation, inspirée des travaux de Luc Boitanski et de Laurent Thévenot. Il a abouti à la construction d'un observatoire de la manière dont les acteurs de l'éducation agencent ces différentes logiques et construisent des compromis.

L'Ecole Dans Plusieurs Mondes

L'autonomie des établissements est un principe admis, mais il ne suffit pas à assurer l'égalité de tous les enfants et l'efficacité des apprentissages. L'organisation du travail au sein des établissements, la répartition des responsabilités jouent un rôle essentiel. L'EPNoSL (European Policy Network on School Leadership) s'est consacré au suivi des transformations qui se développent dans les différents pays européens. Au-delà des différences de traditions politiques, des questions communes se posent.

La question du leadership en éducation ; perspectives européennes

La charnière des XXe et XXIe siècles a été marquée par la prise en compte de la diversité en éducation sous plusieurs aspects : genre et orientation sexuelle, ethnie, langue, culture, religion, état de santé, âge, territoire... Le projet d'intégration sociale se conçoit de plus en plus dans la reconnaissance des différences et de moins en moins dans l'indifférence aux différences. Pour maintenir l'objectif de l'émancipation sociale, la définition de la citoyenneté s'enrichit de dimensions nouvelles : des compétences qui permettent de s'orienter dans des univers complexes et un renouvellement du cosmopolitisme correspondant à la mondialisation.
Cet ouvrage explore, dans différents pays, les aspects de cette diversité et les approches théoriques et méthodologiques, afin de mettre en évidence les capacités d'initiative des enseignants et tracer les contours d'une société inclusive.

Sociétés inclusives et reconnaissance des diversités

L'établissement scolaire, autonomie locale et service public

La question du leadership en éducation - Perspectives européennes

Depuis la création du collège dit unique, fleurissent des dispositifs pédagogiques plus ou moins sophistiqués, destinés à répondre à l'hétérogénéité grandissante des
élèves accueillis. Face aux difficultés rencontrées et au sentiment d'échec éprouvé par les personnels comme par les usagers, ce mouvement a été relancé dans la période récente, avec, entre autres, l'instauration de la consolidation, des parcours pédagogiques diversifiés, des itinéraires de découverte. Cet ensemble d'initiatives plus ou moins bien reprises, traduites, retravaillées dans les collèges fournit la matière première d'investigation de cet ouvrage. Le collège en chantier analyse donc la manière dont la diversification pédagogique, celle des structures, celle des dispositifs ou celle des méthodes, a tenté de répondre aux défis de la massification au collège. Les contributions examinent la diversité actuelle du collège unique, sous la forme non pas seulement du public accueilli, de l'environnement et des options d'organisation, mais aussi des choix pédagogiques faits par les équipes et les individus. Les nombreux dispositifs et procédures de diversification destinés au collège, malgré toute la bonne volonté des personnels qui les mettent en œuvre, ne vont guère au-delà de la périphérie de l'enseignement. Le reste semble immuable : chacun garde sa place, les structures et habitudes pédagogiques ne sont pas remises en cause, les curricula sont figés, au
point même qu'on pourrait se demander si ces innovations ne servent pas plutôt à préserver dans son éternité la " forme scolaire " ! Nous ne le pensons pas, l'inventaire irraisonné proposé ici veut au contraire montrer que quelque chose bouge dans le collège et que ce n'est pas forcément contre le collège... Peut-être le chantier d'un autre collège.

Ecole et justice - De l'égalité des chances aux compromis locaux ?

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