L'infamie - Le procès de Riom
L'Affaire
Publié par , le 24 novembre 1993
866 pages
Résumé
Un matin d’automne 1894, le capitaine Alfred Dreyfus fut convoqué pour une inspection de routine. Après avoir écrit sous la dictée d’un officier supérieur, il fut arrêté pour haute trahison et douze longues années commencèrent, qui virent son emprisonnement à l’île du Diable, la publication de J’accuse par Émile Zola, un nouveau procès à Rennes, et finalement le pardon et sa réhabilitation en 1906. Avec la technique de l’historien et le talent du romancier, Jean-Denis Bredin retrace un épisode clé de l’histoire moderne et de l’antisémitisme : ayant assisté à la dégradation de Dreyfus comme journaliste de la Neue Freie Presse, Theodor Herzl écrivit « Le procès Dreyfus [...] me rendit sioniste ».« L’Affaire ne cesse pas de nous parler. Le sentiment national, le culte des hiérarchies, la peur des étrangers, la soif de sécurité, ce sont des permanences de la mentalité française que le XXe siècle n’a pas effacées. Il n’est pas exagéré de dire que le sentiment national a même gagné sinon en force, du moins en légitimité : deux guerres, la Résistance, la trahison d’une partie de la droite qui sacrifia son idéologie à ses intérêts de classe ont fait que la gauche, la gauche socialiste et même la gauche communiste, a pris la relève. La ferveur patriotique, l’exaltation de la défense nationale sont devenues ainsi le fonds commun, réalisant, dans la paix comme dans la guerre, l’union sacrée, constituant l’indivis héritage. Le vieux discours barrésien sur la terre et les morts, sur l’antique cimetière, sur le culte de la France berce l’unanimité nationale, peut-être parce qu’il satisfait la mentalité ancestrale d’un peuple de paysans et de guerriers. Boulanger, Déroulède, Cavaignac, Barrès n’ont pas fini de nous tenir leur fier langage. La défense de la Nation, la grandeur de la France, le salut au drapeau, le respect de la raison d’État, les exigences de l’ordre, de la sécurité, et même l’envol de La Marseillaise, le pas fascinant de l’Armée au 14 Juillet : vieille idéologie rassemblant Jeanne d’Arc et Gambetta, caricaturée par Cavaignac, sublimée par Barrès, mise en œuvre par Clemenceau, renouvelée par de Gaulle, aujourd’hui célébrée par tous les partis et tous les hommes d’État. » — Jean-Denis Bredin, L’affaire (Épilogue, chapitre III)
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