Blues sur paroles
Robert de Montesquiou : Souverain des Choses Transitoires, suivi d'un florilège du Comte
Publié par Obsidiane, le 13 janvier 2016
91 pages
Résumé
Dans cet essai, Olivier Apert tente de percer la personnalité d'une figure célèbre de son temps, par ailleurs écrivain, dandy et homosexuel mondain qui fréquenta (et régala dans son hôtel particulier de Latour-Maubourg) le Tout-Paris. Et de figure il devint type, puisqu'il servit de modèle au personnage de Charlus ainsi qu'à celui de Des Esseintes dans À rebours, de Huysmans. Robert de Montesquiou (1855-1921), qui fit beaucoup pour la renommée de Verlaine et Mallarmé, Fauré et Debussy, s'attira les critiques et les propos acerbes, ironiques ou simplement étonnés de maints confrères ( Daudet, Goncourt, Lorrain, Pierre Louÿs, Renard) pour ces provocations inlassables, son « style » et ses bons mots parfois féroces ! « Esbroufeur et tapageur comme un vieux perroquet », selon la verve de Léon Daudet, Montesquiou n'en était pas moins d'une grande générosité, d'une parfaite éducation et d'une délicate attention pour ses contemporains (ceux qu'il prisait). Auteur prolixe, il a laissé une vingtaine de recueils de poèmes, essais, biographies, mémoires. dont Les Chauves-souris (1892) et Le Chef des odeurs suaves (1893) connurent un certain succès. Avec son sens particulier de l'essai biographique pratique comme un exercice d'abord littéraire (Baudelaire, Forneret, Gauguin), Olivier Apert traverse l'époque « Fin de siècle » à travers le personnage de Montesquiou, mi amusé mi admiratif mais toujours précis et érudit. Un « florilège » suit l'essai d'Olivier Apert, qui propose une quarantaine de poèmes, présentés par thème ; ce choix illustre parfaitement la prosodie du Comte et son style à la fois classique, élocutoire et maniériste (on parlera des recueils d'une « Précieuse »), dont Remy de Gourmont dira, dans son Livre des Masques, qu'« Il y a même un raffinement singulier dans les nuances et dans le dessin et des hardiesses amusantes de ton et de lignes ». Et Olivier Apert parle, lui, d'une poésie : « abondante, excessive parfois dans sa recherche sonore - qu'on baptisa préciosité symboliste ou décadente - terriblement cultivée, si l'on entend par là l'expansion d'un goût, d'une vie voués à la littérature et aux arts comme seul culte, mais souvent, ce que l'on oublie, marquée d'une tristesse native et finale toute pétrie de solitude vraie ».
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