Du monde et du mouvement des images
Les Dieux Comme Les Hommes. La Renaissance Dans La Gravure Germanique Au Debut Du Xvie Siecle
Publié par Musées de Strasbourg, le 01 février 2003
229 pages
Résumé
L'objet de cette exposition est la présentation d'œuvres gravées dans les ateliers du nord de l'Europe au début du XVIe siècle. A côté d'artistes aussi connus qu'Albrecht Altdorfer, Lucas de Leyde, cette exposition présente pour la première fois au public quelques artistes de tout premier plan. Le choix des oeuvres a été décidé par leurs qualités propres : originalité des compositions, souplesse et complexité des traits, douceur du "toucher". Cet ensemble d'œuvres très importantes dans l'histoire de la gravure et des "inventions", (thèmes et compositions) occupe une place historique remarquable témoignage d'une grande activité des artistes, enregistrement et adaptation très rapide des innovations italiennes (combats, triomphes, danses, traités sur le modèle des bas-reliefs antiques). Situé entre l'œuvre de Dürer et l'activité de l'école de Fontainebleau (entre une magnification d'un gothique renaissant et le début du maniérisme), schématiquement entre 1520 et 1550, cet ensemble d'œuvres frappe par l'audace des cadrages, la liberté des compositions, la fermeté et la complexité des traits modulant l'ensemble de la feuille ; bref par la manifestation, qui n'a jamais été aussi évidente, de styles individuels. On découvrira ainsi, à côté de Altdorfer et de Lucas de Leyde, quelques artistes de tout premier plan : Barthel et Sebald Beham, Aldegrever, Georg Pencz, notamment. La singularité des oeuvres exposées présente encore un autre intérêt : enrichissement du travail de la gravure, ces compositions de petit format explorent pour la première fois un domaine graphique autonome et qui trouve ici sa spécificité par rapport au dessin et à la peinture. L'intitulé de cette exposition ("Les dieux comme les hommes") fait la moyenne des thèmes traités par les artistes : non seulement les dieux et les hommes sont confondus, les scènes réalistes, bibliques et mythologiques traitées avec une même vivacité témoignant d'un usage extrêmement libre des "modèles" (Mantegna, Jules Romain, Michel-Ange), mais un frisson de mouvement, de sensualité, un frémissement de peau animent toutes les scènes, depuis l'expulsion du Paradis terrestre qui semble ici l'ouverture jubilatoire de l'histoire humaine ou de sa comédie.
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