Sixième voyage de Sindbad le marin
Les mille et une nuit
Publié par Honoré Champion, le 26 janvier 2016
Résumé
La mode des contes de fées bat son plein, lorsque le savant orientaliste qu'est alors Antoine Galland, entreprend de traduire un recueil dont il a ouï dire des merveilles. Las, cette source ne lui fournissait que le début de l'ouvrage. Galland puisa alors à d'autres manuscrits, avant de se résoudre à ajouter des contes inspirés de ceux que lui avait rapportés le maronite alépin ?ann? Diy?b. C'est ainsi qu'entrèrent dans la tradition des Mille et une nuit des récits qui n'en avaient jamais fait partie jusque-là, comme les Voyages de Sindbad, l'Histoire d'Aladdin ou La lampe merveilleuse et l'Histoire d'Ali Baba, et de quarante voleurs exterminés par une esclave. La parution de la traduction-adaptation des Mille et une nuit devait être l'un des plus francs succès de la librairie française du XVIIIe siècle. Celui-ci s'étendit immédiatement à l'Europe entière et même au monde arabe. La version de Galland demeure, aux yeux d'un Proust comme d'un Borgès, la seule qui fasse autorité, non pas peut-être pour sa fidélité - pourtant bien réelle -, mais pour sa qualité artistique : Galland a donné à un chef-d'oeuvre arabe d'essence orale, et dont il existe autant de versions que de manuscrits et d'éditions, une forme achevée, conforme aux règles classiques. Par la grâce de Galland, les extraordinaires figures du cruel Schariar et de la courageuse sultane Schéhérazade, son épouse, s'imposèrent à l'imaginaire mondial. L'irruption des Mille et une nuit donna à la vogue du conte de fées un souffle nouveau et joua un rôle décisif dans l'efflorescence d'une autre vogue, bien plus large et plus durable, celle de l'exotisme oriental : jamais depuis les écrivains n'ont cessé d'imiter, de pasticher, de parodier, de continuer les Mille et une nuit, ni les musiciens ou les peintres d'y chercher des couleurs nouvelles. La version de Galland n'avait jamais fait l'objet d'une édition critique. Les Mille et une nuit - devenues un modèle de style et une référence en fait d'état de la langue - imposaient une approche philologique qui respectât le texte de la première édition, qui prît en compte l'élucidation des réalités orientales et mît en lumière le travail d'élaboration de Galland.
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