Saskia Olde Wolbers
Giorgio Griffa
Publié par Analogues, le 28 janvier 2016
72 pages
Résumé
Nouvelle monographie, à l'occasion de l'exposition du maître de l'Arte Povera à la Fondation Vincent van Gogh Arles, avec une trentaine de toiles emblématiques reproduites en pleine page, un texte de l'artiste et un essai de Francesco Manacorda. L'art de l'artiste italien Giorgio Griffa s'est développé sans bruit, avec une remarquable cohérence, en marge des mouvements artistiques majeurs animant communément les discussions. Et pourtant, au début de sa carrière dans les années 1960 et 1970, Griffa s'associa aux représentants de l'Arte Povera aux côtés desquels il a fréquemment exposé. Par ailleurs, sa peinture « minimaliste » présenta en France des affinités avec le groupe Supports/Surfaces. Élégantes, nues, non tendues, les toiles de Giorgio Griffa sont couvertes de lignes horizontales et déploient des nombres d'or dans un minimalisme gracieux et chaud. Une mélodie, un rythme, un vers de poésie, les signes peints en demi-teintes traduisent un certain lyrisme, que l'on retrouve également dans les poèmes de l'artiste. Les toiles de Griffa recouvertes de peinture acrylique aux tons pastel, dont il dit qu'elles sont réalisées « par le pinceau, par ma main, la peinture, ma concentration, etc. », attestent du regard qu'il porte sur les artistes plus anciens, de son « ressenti à l'égard de la mémoire séculaire de la peinture ». Son exposition à la Fondation Vincent van Gogh Arles sous la direction artistique de Bice Curiger et ce catalogue présentent des travaux anciens et nouveaux, ainsi qu'un hommage stupéfiant à La Nuit étoilée de Vincent van Gogh (1889), intitulé Canone aureo 705 (VVG), 2015. Publié à l'occasion de l'exposition « Giorgio Griffa » à la Fondation Vincent van Gogh Arles, du 13 février au 24 avril 2016. Considéré comme l'un des artistes les plus radicaux et éloquents de la néo-avant-garde italienne travaillant à ce jour, Giorgio Griffa (né en 1936 à Turin, où il vit et travaille) fut reconnu dès la fin des années 1960, pour ses peintures réduites à leurs composants fondamentaux : toile, touche et couleur. Dans son travail, Griffa retranscrit une idée de rythme par la séquence et la répétition de gestes minimaux sur des toiles non tendues, clouées au mur ou simplement pliées lorsqu'elles ne sont pas exposées. La grille créée par ces pliages successifs s'intègre ainsi aux motifs, effaçant la distinction entre support et surface et abolissant l'idée de peinture comme « fenêtre ouverte ». Associé aux mouvements de l'Arte Povera et lié au minimalisme, dont il adopte l'intérêt pour la répétition, la sérialité et le dépouillement formel, il s'en démarque cependant en refusant la rigueur géométrique et par l'effacement de la main de l'artiste. Giorgio Griffa produit ainsi des oeuvres mêlant avant-garde et tradition, simplicité et complexité, structure et poésie.
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