Michel Nedjar, introspective

Il n’existe pas d’ouvrage monographique conséquent sur Kees Van Dongen (1877-1968). La rétrospective organisée conjointement par le Nouveau musée national de Monaco, le musée des Beaux-Arts de Montréal et le Boijmans Museum de Rotterdam, est l’occasion de mettre à jour notre connaissance de l’œuvre de cet hollandais arrivé à Paris en 1897 et installé à Montmartre où il y vécut, au Bateau Lavoir entre autres, grâce à ses talents d’illustrateurs dans le style de Steinlen et Lautrec. Sa peinture apparentée à celle des Nabis évolue vers le fauvisme dès la création de ce mouvement en 1905. Son réalisme cru, sa palette d’une rare violence usant de cernes noirs n’est pas sans évoquer parfois la manière des expressionnistes allemands. Après la première guerre il évolue vers une peinture plus décorative qui fera de lui un des peintre les plus mondains des années 20 et 30.

Kees Van Dongen

Publié à l’occasion de la grande rétrospective que le Centre Pompidou consacre à Anselm Kiefer, la première en France depuis plus de trente ans, cet ouvrage de référence dévoile non seulement une oeuvre immense, mais aussi les univers d’un des artistes contemporains les plus célèbres, ses champs intellectuels, ses ateliers… Il réunit une documentation inédite, qui permet au grand public d’appréhender la force et la complexité de son travail. Les peintures d’Anselm Kiefer, ses sculptures ou encore ses installations monumentales convoquent tout autant l’Histoire et la philosophie que la littérature et al science.

Anselm Kiefer

Kees Van Dongen, alias "Kiki", natif de Delfshaven (Pays-Bas) et installé à Paris à la toute fin du XIXe siècle, voisin et ami de Pablo Picasso au Bateau-Lavoir à Montmartre, qui a exposé avec les "Fauves" au Salon d'automne de 1905, prend ses "quartiers d'été" pendant près d'un demi-siècle à Deauville à partir de 1913. Si incontestablement la cité normande entre pleinement dam une stratégie de conquête visant à développer une célébrité déjà bien établie, la plage, le casino, le champ de courses, la vie mondaine deviennent des thèmes récurrents de sa production artistique et font l'objet d'expositions et d'un livre en collaboration avec le couturier Paul Poiret. Les oeuvres, les essais et la documentation réunis dans cet ouvrage, ouvrent de nouvelles perspectives sur l'ceuvre d'un artiste dont la production, après le fauvisme, a été assez peu étudiée. A Deauville, non seulement Van Dongen témoigne d'une société huppée souvent éloignée des turpitudes de l'Histoire, mais il perçoit dans les relâchements qu'autorise l'hédonisme inspiré par les lieux, tous les signes avant-coureurs d'une transformation radicale des moeurs dans la société du début du XXe siècle. Van Dongen, libre-penseur, n'en est pas moins moraliste.

Van Dongen - Deauville me va comme un gant

Dalí

Portraits - Collections du Centre Pompidou, Exposition du 2 mars au 24 juin 2012

Depuis 1958, Michael Snow a régulièrement publié des textes pour accompagner des expositions ou des œuvres jugées essentielles, sans qu'ils soient pour autant de simples comptes rendus ou commentaires, des équivalents verbaux des propositions plastiques. Les textes réunis dans cet ouvrage, écrits entre 1958 et 2003, ont pour caractéristique d'avoir été rédigés d'après les mêmes principes que ceux qui président à la réalisation des œuvres. Abordée tel un matériau par Michael Snow, l'écriture est à la fois la retranscription d'idées, de recherches formelles ou de bribes de réflexion, et le lieu d'apparition de ce qui est le propre du langage. Snow ne se contente pas de jouer avec les homophonies, la polysémie ou la syntaxe, il confère à l'écriture des attributs visuels ou sonores. Du célèbre film Wavelength à Corpus Callosum, des problématiques sonores de Tap aux dernières installations, l'écrit est pour Michael Snow un champ d'investigation à part entière.

Michel Nedjar, introspective

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