Republic

Qu'est-ce que l'amour ? Tour à tour, les convives du Banquet se proposent de répondre à la question. Tous font l'éloge d'Éros en le divinisant, révélant ainsi un aspect essentiel du vécu amoureux : l'idéalisation de soi sous le regard de l'autre. Mais l'intervention de Socrate rompt le consensus. L'éros socratique n'est pas l'amour de soi que l'autre restaure en nous. Il s'agit d'un amour toujours insatisfait, se détachant des corps pour se tourner vers des objets spirituels, s'accomplissant finalement dans la quête philosophique. Comment interpréter le caractère désincarné et "platonique" de l'amour socratique, confirmé par Alcibiade qui, à la fin du dialogue, raconte comment Socrate, son amant, résiste aux attraits de ses charmes physiques ? S'agit-il vraiment d'amour ou bien plutôt d'un dépassement de l'amour, de ce que Freud appellera la "sublimation" ? Platon voudrait-il nous dire que l'amour n'est vivable que si l'on échappe en partie à son emprise ? Une oeuvre magistrale sur l'impossibilité de l'amour absolu. Vous aimerez quand même ! --Émilio Balturi

Le banquet

Hippias majeur - du nom de son principal protagoniste, le célèbre sophiste Hippias - est un texte aporétique. Une "aporie" est une impasse, une voie sans issue. Cela signifie que la discussion, qui porte ici sur le beau, ne débouche pas sur une réponse susceptible de clore un débat. Car "les belles choses sont difficiles", et tel est le cas, au premier chef, des questions d'ordre esthétique. Mais ce constat, qui clôt l'ouvrage, vaut aussi pour la vérité et pour la philosophie dans son ensemble.

Hippias Majeur

Le Lach�s est un dialogue de Platon sur le courage. Les dialogues de jeunesse de Platon, qu'on appelle dialogues socratiques, tant ils sont impr�gn�s de la pens�e de son ma�tre, sont des dialogues qui cherchent � d�finir certaines vertus morales (Charmide, Euthyphron et M�non). Ath�n�e reproche � Platon d'attaquer la r�putation de M�l�sias, qui s'opposa aux vues politiques de P�ricl�s, et Lysimaque, fils d'Aristide: il dit qu'ils d�shonoraient la vertu de leurs p�res1.La discussion rapport�e par Platon dans le Lach�s voit Socrate aux prises avec le c�l�bre g�n�ral ath�nien Lach�s. Lors de cette discussion, les protagonistes tentent de d�finir le courage. Lach�s, pourtant bien plac� pour savoir ce que d�signe ce mot, propose plusieurs d�finitions successives qui, toutes, sont d�truites par les questions de Socrate et les distinctions conceptuelles qu'elles entra�nent. Le dialogue s'ach�ve sur un �chec: les interlocuteurs se quittent sans avoir r�ussi � apporter une d�finition satisfaisante.Le dialogue appartient � la s�rie dite des Premiers Dialogues ou Dialogues de jeunesse. Le dialogue, dont l'authenticit� ne fait aucun doute, est cens� se d�rouler pendant la guerre du P�loponn�se, sans doute peu apr�s la bataille de D�lion en 424 av. J.-C.. Aristote, au Livre IV de son �thique � Nicomaque dit que Socrate consid�rait le courage comme une science.Le Lach�s traite de la nature du courage et, � l'exemple du Lysis et du Charmide, n'offre en apparence aucune conclusion satisfaisante au lecteur. Le courage est l'une des cinq vertus platoniciennes.Le sujet de ce dialogue est d�battu, �tant donn� que la question du courage n'intervient que vers la moiti� de l'ouvrage. Un th�me qui est trait� du d�but � la fin, c'est l'opposition ou la conciliation entre les actions et le courage et l'intention que l'on y met, et la parole relativement � ce que l'on pr�tend savoir des qualit�s de ses propres actes.Lysimaque et M�l�sias viennent d'assister, au gymnase, � une s�ance d'entra�nement donn� par un ma�tre d'armes, en compagnie de Nicias et de Lach�s, deux g�n�raux tr�s r�put�s. Socrate prend l'exemple du courage des professionnels, parce qu'un m�tier demande l'exp�rience (des circonstances qui lui sont particuli�res) pour base. Soucieux d'assurer une excellente formation � leurs enfants, afin que leur gloire puisse un jour rayonner autant que celle de leurs illustres grands-p�res Aristide le Juste et Thucydide, les deux amis demandent aux g�n�raux leur avis sur l'utilit� d'un tel entra�nement pour la jeunesse. Socrate, pr�sent sur les lieux, s'int�resse � la conversation et encourage les deux militaires � r�pondre5. Socrate engage un d�bat sur le courage et son utilit�. Pour une d�finition du courage, Socrate va premi�rement s'inspirer du courage qui vient de l'exp�rience du combat en armes6.La philosophe Louise Rodrigue, en rassemblant tous les �l�ments non r�fut�s du dialogue, propose cette d�finition du courage: vertu consistant dans l'affrontement d'un ennemi - au sens large du terme - qui est propre � l'agent et qui le menace r�ellement, action qu'il ex�cute avec fermet�, c'est-�-dire en tenant ferme jusqu'� l'issue du combat, laquelle fermet� ne repose pas sur un savoir technique, mais sur la confiance issue de la connaissance de sa bonne action, fermet� qui lui permet par ailleurs de faire face au sentiment inspir� par la connaissance du danger, la crainte, laquelle contribue n�anmoins � la vertu en conf�rant � l'agent sa combativit�.

Lachès, ou Du courage

Awaiting his trial on charges of impiety and heresy, Socrates encounters Euthyphro, a self-proclaimed authority on matters of piety and the will of the gods. Socrates, desiring instruction in these matters, converses with Euthyphro, but as usual, the man who professes to know nothing fares better than the man who claims to be an expert. One of Plato’s well-known Socratic Dialogues, Euthyphro probes the nature of piety, and notably poses the so-called Euthyphro Dilemma: Do the gods love a thing because it is holy, or is a thing holy because it is loved by the gods?

Euthyphron

Les Lois, Livres 7-12

L'Alcibiade Majeur

S'il n'arrive pas, dit Socrate dans la Republique, que pouvoir politique et philosophie en viennent a coincider, il n'y aura pas de terme aux maux des cites et a ceux du genre humain. Pourquoi alors se mettre a la recherche du politique plutot qu'a celle du philosophe? Sans doute parce que, dans la Republique, une question restait en suspens: comment doit-il gouverner, ce philosophe? En fonction d'un savoir, mais qui soit politique et permette d'agir sur des realites en devenir. Agir, ce n'est pas reagir, c'est avoir la maitrise du temps et faire preuve d'une juste mesure qui n'est pas un juste milieu. Distinguee de l'art sophistique qui en a toujours usurpe le nom, la politique se trouve ainsi affranchie de la visee imperialiste de l'argent et du commerce, de la competence administrative et de la theologie traditionnelle. Voila qui donne a ce Dialogue une singuliere actualite. Mais encore faut-il faire coexister des hommes qui ne sont pas naturellement faits pour vivre ensemble. La politique n'est pas seulement depourvue de fondement naturel, elle n'a pas de fondement anthropologique: ce n'est donc pas un art a theoriser, c'est un art a inventer. L'Etranger d'Elee y reussit, sans pourtant nous dire ce qu'un politique doit etre. Quant a Socrate, apres le prologue, il ecoute et se tait. Que veut nous faire entendre ce silence, sinon que quelque chose manque?

Republic

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