Pourquoi je ne vote pas et autres inédits
L'Art de ne croire en rien, suivi de : Livre des trois imposteurs
Publié par Payot et Rivages, le 05 septembre 2002
174 pages
Résumé
Livre mythique s’il en fut, le De tribus impostoribus a hanté la conscience d’un Moyen-âge que la tradition assure en proie à une foi aveugle. Il semble que l’origine du texte légendaire tienne au propos du karmate Abu Tahin : « En ce monde, trois individus ont trompé les hommes : un berger, un guérisseur et un chamelier ». Les relations amicales que l’empereur Frédéric II entretenait avec la société musulmane lui imputèrent la responsabilité d’un ouvrage sur les « trois imposteurs », auquel beaucoup font allusion sans en contester l’existence. L’histoire d’une opinion, répandue mais prudemment occultée, qui deviendra tardivement un livre, participe de ces chemins de la pensée que les voies royales de la culture continuent d’ignorer.Il faut, pour corriger une méconnaissance trop longtemps entretenue, remettre en lumière Thomas Scotto (1340), Hermann de Rijswick (1512), victimes de l’Inquisition, Jacques Gruet, exécuté par Calvin, Noël Journet, brûlé par les protestants à Strasbourg, et surtout Geoffroy Vallée, pendu en 1574, pour avoir écrit Le Fléau de la foi, popularisé ensuite sous le titre explicite de Ars nihil credendi, L’art de ne croire en rien.La bibliothèque de Berlin possède un ouvrage intitulé De tribus impostoribus libellum portant la date d’édition de 1598. Les recherches de Bartsch ont établi que le livre est en réalité de Johannes Müller (1661-1733), petit-fils d’un théologien né, précisément, en 1598 et auteur d’un libelle contre l’athéisme. La composition du texte daterait de 1685 environ et serait contemporaine de l’étonnant agitateur antireligieux Mathias Knutzen, que la préface fera connaître.La fin résume le propos du livre : « ni Dieu ni le Diable, ni le Paradis ni l’Enfer, ni l’âme ne sont point ce que la Religion les dépeint (…) , les Théologiens, c’est-à-dire ceux qui débitent des fables pour des vérités, sont des gens de mauvaise foi, qui abusent de la crédulité des peuples pour leur insinuer ce qui leur plaît, comme si le vulgaire était absolument indigne de la vérité, ou ne dût être nourri que de chimères, dans lesquelles un homme raisonnable ne voit que du vide, du néant et de la folie ».
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