Le monolinguisme de l'autre
Force de loi : Le « Fondement mystique de l'autorité »
Publié par Éditions Galilée
147 pages
Résumé
« Tyrannie, ce vieux mot qui nous vient de Grèce, comment l’entendre encore, et d’une autre oreille ? Que serait aujourd’hui la tyrannie ?Cet essai traite des rapports entre le droit et la justice mais aussi entre le pouvoir, l’autorité et la violence. La justice n’est jamais épuisée par les représentations et par les institutions juridiques qu’on tente d’y ajuster. Le juste transcende à jamais le juridique, certes, mais il n’est pas de justice qui ne doive s’inscrire dans un droit, dans un système et dans une histoire de la légalité, dans la politique et dans l’État. Même si à son tour le droit prime la force, si c’est là son devoir, il n’est pas de droit qui n’implique en lui-même le pouvoir de sa mise en œuvre, une technique, donc, et la possibilité de la guerre. Point de droit sans contrainte, rappelle Kant. Ce qui prétend avoir force de loi inscrit alors l’appel à la force dans le concept même de son autorité. Le risque de tyrannie n’attend plus, il guette à l’origine de la loi. Il veille sur sa conséquence, sur ce que Pascal nomme, dans une pensée si connue mais si énigmatique, la “suite” : “Justice, force. – Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique […]. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force…” Reprenant un mot de Montaigne, Pascal parle aussi d’un “fondement mystique” de l’“autorité” : “Qui la ramène à son principe, l’anéantit.”Un tel anéantissement peut s’engager selon des voies multiples. Il s’agirait ici d’analyser en somme cette multiplicité même. En revenant sur la tradition de Montaigne et de Pascal, puis en s’expliquant avec un texte troublant de Walter Benjamin, Pour une critique de la violence (1921), cet essai situe la déconstruction devant la loi, plus précisément au regard de la justice à laquelle elle se doit. Car la justice n’est pas devant la déconstruction, elle l’engage et lui donne d’abord son mouvement.À quelles conditions peut-on alors penser les axiomes suivants : “La justice est un des noms de l’indéconstructible”, ou encore : “La déconstruction est justice” ? »J. D.
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