Convalescences - La littérature au repos
Convalescences - La littérature au repos
Publié par Les belles lettres, le 19 juin 2020
222 pages
Résumé
Les me?decins se montrent souvent de?sarme?s devant cet « entre-deux » qu'on appelle « convalescence » : pe?riode floue, he?sitante. Ce n'est plus la maladie, ce n'est pas encore la sante? recouvre?e. Blesse?, le chevalier me?die?val attend avec impatience le moment de remonter a` cheval. Ce repos force? inquie`te les moralistes et les familles bourgeoises car il oublie les bonheurs de la vie active. Mais son tre?sor de sensations enchante les romanciers, comme on le voit bien chez Jane Austen, Madame de Stae?l, Zola, Henry James, Rilke, Proust, Thomas Mann et tant d'autres. La convalescence pre?side aussi a` des expe?riences amoureuses, dont certaines fro^lent l'interdiction. La paix de la chambre ou l'effort demande? par la socie?te? ? Goethe he?site. Religion et socie?te? be?nissent la convalescence quand elle permet des re?visions de vie, voire des conversions dont le roman du xixe sie`cle a e?te? friand et dont les plus exemplaires se trouvent dans le roman russe, notamment chez Tolstoi?. Le xxe sie`cle leur porte un coup de gra^ce. Nous sommes et nous restons de grands malades. Du me^me coup, nous voila` devenus plus sensibles, plus attentifs, comme l'avait dit Nietzsche, a` des bonheurs aussi intenses que, parfois, minuscules. Car les conforts de la convalescence ne re?sistent pas aux catastrophes des temps modernes, ce que montrent bien les romanciers les plus tragiques (Do?blin, Ce?line).
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