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Titre : Federica Montseny

Auteur : Jean-Pierre Villebramar

A mon frère à Ada Colau, Maire de Barcelone «mi mirada, flor de rechazo» mon regard, fleur de refus Myriam Montoya Sur son cheval, un paysan Rouge sur son cheval blanc galope en route en route vers le front d’Aragon. *** Où sont nos amis, Federica ? Où sont les camarades, les soldats, les militants, les ouvriers-soldats de la CNT* ? J’entends les avions de la Légion Condor. Leurs bombes tombent sur le port, les écoles, les hôpitaux de fortune. Ne cherchons plus nos pauvres morts, la Lune tendrement porte en terre leurs os blanchis par les années dans les Grands Cimetières* de Georges Bernanos. Barcelone s’est endormie. La paix est revenue. Aux Pyrénées les cols sont bleus de ciels d’été moi j’ai des bleus des bleus à l’âme. Tant d’oubliés, tant d’humiliés tant de morts et tant de blessés les mécréants à l’Église baissaient la tête. Federica, à Barcelone, les filles et les femmes de la Catalogne et d’Espagne laissent flotter au vent leurs cheveux, leurs robes légères. Elles ont les enfants qu’elles veulent, quand elles le veulent. Pour elles j’ai livré combat. Elles disposent de leur corps qu’elles donnent à qui les aime et comme bon leur semble et font l’amour au soleil de minuit sur la plage elles nous ressemblent à nous, les militantes, les damnées de la CNT La graine que tu as semée à Barcelone a pris racine le ciel enfin devenu bleu et la démocratie, tranquille. À la frontière, laissez passer les clandestins… *** Sur son cheval, un paysan Rouge sur son cheval blanc galope en route en route vers le front d’Aragon. « La blessure de l’homme est partout blessure humaine peut-on cerner, peut-on circonscrire la douleur ? » Gabriel Mwènè Okoundji « Comme une soif d’être homme, encore. » Villebramar, 2016