Titre : Amuse-toi, Jeunesse
Auteur : Honoré Harmand
Amuse-toi, folle jeunesse
En ignorant la noire tresse
Des cheveux épais du malheur.
Eloigne-toi de la chimère,
Libellule O ! Combien légère
Dont nos yeux gardent la couleur.
Couleur d'azur où tous les astres
Se meuvent au gré des contrastes
Qui composent cet « Ici-bas ».
Ris donc ; sans en chercher la cause,
Comme un papillon qui se pose
Sur une fleur qu'il n'aime pas.
Et comme la cigale chante
Une complainte si touchante
Que l'Homme s'arrête en chemin
Pour jouir de la mélodie.
Ecoute, c'est ta maladie :
Qui sait dont sera fait « Demain » ?
Autrement écrirait un sage,
Mais du passé la franche image
Gravée au profond de mon moi
Trente ans après semble me dire :
Poète ne crains pas d'écrire
Jeunesse heureuse amuse-toi !