Les années 1950-1960 - Gildas Fardel, un collectionneur d'art abstrait

Artiste majeur de la scène artistique française, Claude Viallat (né à Nîmes en 1936) adopte en 1966 un procédé à base d'empreintes qui l'inscrit dans une critique radicale de l'abstraction lyrique et géométrique. Une forme neutre, ni naturelle ni géométrique, est répétée sur une toile libre, sans châssis, déterminant la composition de l'oeuvre. En 1969, il est membre fondateur du groupe Supports/Surfaces qui positionne sa pratique artistique en questionnant le médium de la peinture, et tout particulièrement la couleur, dans toutes ses composantes. Le musée des beaux-arts de Nantes, qui conserve deux peintures de Viallat dans ses collections, a choisi de réunir autour du thème de la mer une trentaine d'oeuvres couvrant cinquante années de création (1965-2015). Depuis 1988, Viallat n'a cessé d'utiliser toutes sortes de toiles à sa disposition (voiles et tauds de bateau, tentes, parasols, etc) mais aussi des filets, des cordages et des noeuds marins... En se limitant au thème de la mer, l'exposition entend montrer la richesse, la variété et l'incroyable renouvellement du travail de Viallat.

Voiles, cordes, filets, parasols... Claude Viallat

" Non, ma peinture ne serait pas l'équivalent d'une musique pseudo-cubaine pour dancings, jamais. Pas de chachacha ! Je voulais de toutes mes forces peindre le drame de mon pays, mais en exprimant à fond l'esprit des Nègres, la beauté plastique des Noirs. Ainsi, je serais comme un cheval de Troie d'où sortiraient des figures hallucinantes, capables de surprendre, de troubler les rêves des exploiteurs. Je courais le risque de n'être compris ni par les hommes de la rue ni par les autres, je le savais. Mais un vrai tableau, c'est celui qui possède le pouvoir de faire travailler l'imagination, même s'il faut du temps. " Wifredo Lam (cité par Max-Pol Fouchet, Wifredo Lam, Barcelone, Poligrafa, 1976)

Wifredo Lam - Voyages entre Caraïbes et avant-gardes

Reconnu et admiré en Grande-Bretagne, l'œuvre de Barbara Hepworth (1903-1975) est encore trop méconnu en France.
Influencée par des artistes comme Arp et Brancusi qu'elle rencontre en 1932, avec le peintre Ben Nicholson, Barbara Hepworth approche le milieu moderne parisien et notamment le groupe Abstraction-Création. A travers divers matériaux,
le bronze, la pierre, le bois ou le marbre, elle élabore un langage pour accéder à la fusion des formes et des idées. Utilisant la lumière et l'espace qui traversent ses sculptures, l'artiste invente des nouvelles formes qui sont, dès 1939, soutenues par une polychromie très vive. Ainsi, le sculpteur participe au mouvement abstrait international et contribue à sortir la Grande-Bretagne de son isolement artistique, devenant ainsi pendant la seconde guerre mondiale un important centre de l'art moderne. En réunissant pour la première fois un ensemble aussi important d'œuvres de Barbara Hepworth, cette monographie est l'occasion de découvrir une grande Dame de la sculpture moderne britannique et internationale.

Barbara Hepworth

Le musée des Beaux-Arts de Nantes est riche d'une très importante collection de portraits féminins, tout particulièrement pour la période 1860-1930. Les plus grands artistes de l'époque sont illustrés : de Baudry à Van Dongen, de Maxence à Lempicka, tous les courants artistiques majeurs sont représentés. L'académisme, mais aussi le symbolisme, le cubisme, le fauvisme reprennent ainsi le portrait féminin pour en développer des thèmes propres et singuliers. Cet ensemble permet de présenter la figure féminine sous de nombreux aspects. De la femme au foyer à la travailleuse, de l'héroïne historique à la figure mondaine, la femme est vue comme un symbole de fantasme et de liberté. La soixantaine d'oeuvres exposées, souvent inédites et restaurées, permettent d'illustrer un sujet rarement mis à l'honneur, hors des monographies. Peintures, sculptures et dessins enrichissent le parcours chronologique et thématique. Le présent catalogue accompagne l'exposition.

Belles de jour : Figures féminines dans les collections du musée des Beaux-Arts de Nantes, 1860-1930

Trésors cachés - Dessins et estampes du XIxe siècle, cabinet d'arts graphiques du musée des beaux-arts de Nantes

Djamel Tatah - Musée des Beaux-Arts de Nantes, Edition bilingue français-anglais

Artiste française d'origine italienne, gina pane s'impose dans les années 1970, avec une série "d'actions" où elle met en scène son propre corps. Soutenue par le critique François Pluchart, elle est aussitôt reconnue comme une figure majeure de l'art corporel français, aux côtés de Michel Journiac. Outre les actions des années 1970, gina pane a en effet construit une oeuvre à la fois extrêmement variée et d'une très grande cohérence. Convaincue, comme son contemporain Joseph Beuys, que l'artiste peut changer la société, elle a constamment tenté d'agir sur le spectateur et de transformer son rapport au monde. Peintures, sculptures, actions, photographies et installations poursuivent le même but : construire un nouveau langage pour rendre possible une meilleure communication avec la nature, avec l'autre, avec le divin. Depuis 2001 le Frac des Pays de la Loire conserve un riche dépôt d'oeuvres de la collection d'Anne Marchand, légataire universelle de gina pane et inventorie ce fonds afin d'assurer la pérennité indispensable à cet ensemble considérable. Grâce à ce dépôt, il a été possible d'offrir, pour la première fois en France une rétrospective organisée par le Musée des beaux-arts de Nantes et le Frac des Pays de la Loire. Ce livre s'appuie sur cette exposition pour aborder au travers des textes de Blandine Chevenne, Sophie Delpeux, Inge Linder et Pierre Giquel l'oeuvre si singulière de cette artiste et prolonger ainsi le travail d'histoire de l'art déjà engagé.

Gina Pane

Inspiratrice de Nana et d'Odette Swann, Anne-Rose Suzanne Louviot, dite Méry Laurent (1849-1900), devait connaître un destin exceptionnel : comédienne légère aux Variétés et au Châtelet, femme entretenue par son riche amant américain le Dr Evans, inspiratrice de Manet et de Mallarmé, Méry promena son teint de rose et son élégance au cœur de la vie parisienne des années 1870-1900. Son salon, lieu d'échanges et d'idées, favorisa les démarches créatrices de ceux qui le fréquentaient, accueillit des peintres (Manet, Blanche, Gervex...), des poètes et des écrivains (Mallarmé, Coppée, Huysmans, Proust ou Zola), des sculpteurs, des artistes lyriques et des musiciens (Hortense Schneider ou Reynaldo Hahn, qui fut son exécuteur testamentaire), des personnalités du monde des arts comme Antonin Proust. Sa générosité s'exerça également à l'égard de Nancy, sa ville natale, à laquelle elle légua son portrait par Manet, L'Automne, premier tableau de l'artiste à figurer sur les inventaires d'un musée de province.

Méry Laurent, Manet, Mallarmé et les autres

" Jusqu'à maintenant, quand on suivait une de mes lignes au hasard, l'œil pouvait s'échapper du tableau et bondir vers l'extérieur. Aujourd'hui, dans mon Echappatoire, les 6 lignes sont devenues 6 couloirs avec 12 sorties que l'on peut indifféremment emprunter pour marcher tranquillement vers l'infini... " Invité à intervenir pour la seconde fois depuis 1973 dans le patio du musée des Beaux-Arts de Nantes, François Morellet réalise ma musée, une installation monumentale conçue spécialement pour le lieu et mettant en perspective une sélection d'œuvres de la collection.

François Morellet - Ma musée

Au début des années 20, des peintres, des architectes, des critiques ambitionnent de créer en Lorraine un comité d'action artistique et littéraire tourné vers les idées modernes dont Paris est le fascinant épicentre. Fondé à Nancy autour de Georges Sadoul et animé entre autres par les frères Lurçat, jean Prouvé et André Thirion, le Comité Paris-Nancy organisera entre 1923 et 1927 une série de manifestations (expositions, conférences, projections de films et concerts) qui révéleront au public nancéien les tendances nouvelles de la création contemporaine. L'exposition de 1926, évoquée au musée des Beaux-Arts de Nancy et ici largement documentée, aura été l'une des premières présentations de la peinture surréaliste hors Paris et aura permis à des architectes venus de l'Europe entière de présenter à Nancy, à travers maquettes, dessins et photographies, leurs projets et travaux les plus novateurs...

Une expérience moderne : le Comité Nancy-Paris (1923-1927)

Gérard Fromanger - Bastilles

Monographie rétrospective (disponible en édition française).

Gina Pane - Situation idéale

Grisaille sur de grands formats, l'artiste pratique une peinture très gestuelle, traduisant avec fougue les traits de ses modèles. Pensionnaire à la Villa Médicis en 1993, il va alors réaliser une oeuvre monumentale, s'inspirant d'un conte chinois, Les 108 brigands, en portraiturant toutes les personnes qui forment son entourage à Rome et ceux qui viennent lui rendre visite. 
C'est ainsi qu'il mêle avec talent l'histoire et l'actualité. Pour l'exposition nantaise, Ming va enfin réaliser un vieux projet. En effet, si sa culture d'origine ne l'a pas familiarisé avec la culture chrétienne, il l'a, depuis son arrivée en France, très souvent croisée. Aussi, attendait-il un lieu approprié pour réaliser de grands autoportraits dans une pose de méditation. La Chapelle de l'Oratoire est le lieu qui peut accueillir de telles peintures. 
En les mettant en regard avec les deux chefs-d'?uvre de Beinaschi et Rubens, Ming poursuit son travail d'analyse du patrimoine occidental qu'il a initié au musée du Louvre en prenant pour sujet La Joconde, et en imaginant et développant le paysage dans lequel Léonard de Vinci a placé son modèle.

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