Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Les seigneurs écorchés

Une école pas comme les autres... Supervisée en haut lieu, on y forme des aventurières de grande classe ; des femmes capables tout autant de séduire un diplomate ou un officier général étranger et de simuler une grossesse, que de tirer à la mitraillette ou de calculer un réactif chimique aux curieuses réactions. Dominique, diplômée sans diplôme de l'École Bettina, part, sans enthousiasme, pour sa première mission. Une mission qui l'emmènera très loin : jusqu'à un bagne de femmes mexicain de la côte Pacifique avec une inculpation de meurtre. Et s'évader de l'île de Maria Madre ne ferait sans doute qu'ajouter un maillon à la longue chaîne de dangereuses complications qui la poursuit depuis son départ de l'École Bettina.

L'école Bettina

Danger, pavillon rouge

Dans le Berlin de 67 sensibilisé à la guerre, un champignon nucléaire, même faux, même d'exercice, peut faire renaître la peur. D'ailleurs, la menace n'est pas gratuite : au cours des manouvres du camp de Baumholder, trente soldats français sont morts, dirigés par un faux message dans un secteur dangereux. Manouvres criminelles ? Réseau ennemi ? Sabotage ? Impensable. Le temps de la guerre froide est loin. Dans l'ombre, le trop dangereux général Gris menace : trouvez le coupable ou c'est la rupture avec Washington et Paris. Un couple apparaît sous les projecteurs. Lui, un sous-off en garnison à Berlin ; elle, sa maîtresse, responsable d'un service administratif. Dès leur entrée en scène, ils sont condamnés. Car Il faut des coupables. Le Renseignement, le contre-espionnage ? Des métiers de salaud.

Un métier de salaud

En pleine Slovaquie, un camion Molotova conduit par un soldat de l'Armée rouge, et brusquement un groupe de journalistes occidentaux, au détour du chemin. Affolement général des miliciens accompagnateurs. « Êtes-vous soviétiques, en définitive, ou bien allemands ? crie un reporter, aux prisonniers qu'on déménage dans la panique. « Souche allemande, mais nationalité soviétique ! répondent-ils, hurlant. Ils sont 300, 400 à crier... Avec, derrière eux, des centaines de milliers d'autres Germaniques d'origine, certains en Russie depuis Catherine II, mais qui brusquement veulent rejoindre la R. D. A. 2 millions exactement, et le scandale éclate, géant : le K. G. B. a-t-il, oui ou non ! volontairement « écarté », dans un camp étranger à l'URSS, 400 meneurs, jugés par trop dangereux ? 400, 10 000, un million, trois millions... Aux premiers opposants, se mêlent d'autres minorités. La terreur gagne les néo-vampires de Stalinskaïa, dont le Goulag s'effondrera dans les flammes et la fumée âcre des citernes d'acide chlorhydrique crevées.

Néo-vampires à Stalinskaïa

Cheikhs billionnaires en pétrodollars disposant de Boeing privés transformés en succursales volantes de lupanars des Mille et une Nuits, cadeaux d'un tiers de milliard qu'on s'échange dans la fumée du kat ou du H sur le dos des imbéciles d'Europe - nous - qui se sont laissés avoir, du courant. Une petite vendeuse de chez Cartier aux mours faciles, dont le grand-père était aide de camp du Kaiser, et qui signe un ambigu contrat qui va la conduire jusqu'à une Citadelle des Sables tenue par Brejnev en plein territoire « occidentalisé » du Yémen, « on » (les « Services ») ouvre l'oil. Des gens qui s'entre-tuent en plein Paris, de la rue de la Faisanderie au Trocadéro, « on » (tous les Services) décide d'attaquer. Ça s'est - bel et bien ! - passé à Khamir. Plus tard... ou plus tôt. (Si vous survolez la région quelque jour, penchez-vous malgré tout par le hublot, à la hauteur du Jébel Sharag : les 8 cratères couleur deuil qui crèvent les dunes ne doivent rien à la géologie ou à la nature !)

Huit bombes en or

La grande menace

Destination La Havane, 1340 « croisiéristes » de cinq Démocraties populaires se préparent à un fantastique voyage. On dit même que Fidel Castro les recevra... Étranges préparatifs de croisière : de Constantza, Prague, Berlin-Est, Budapest, Sofia, des armes arrivent discrètement qu'on dissimule à bord ; et pas n'importe quelles armes. Un tiers de ces singuliers voyageurs ne reviendra pas. Au retour de Cuba, le luxueux paquebot « démocratique » Varnost longe les côtes de Floride, et le beau voyage se termine en drame au milieu d'une mer infestée de requins, passerelle mitraillée, coursives bruyantes du tir implacable de vingt agents du Kgb ou assimilés, qui tirent comme dans une guerre civile. La plus grande « tentative de fuite » de toute l'histoire des Démocraties populaires, titrent les journaux. Dangereuse mission pour : L'AXE.

Croisière rouge

Nos assassins

Les provocateurs

Des « autonomistes » bretons, basques, occitans, corses... passe encore. Mais des « Réunificateurs » de langue allemande venus du Danemark, de Belgique et de France et qui prônent purement et simplement, le rattachement immédiat à la R. F. A. : la D. S. T. est, bien entendu, en état d'alerte immédiate. Surtout, après une mitraillade à Toussus-le-Noble sur des hommes de la Gendarmerie des transports par air, et la découverte dans un avion prêt à prendre l'envol, de deux torpilles aériennes du plus dangereux modèle... Quels sont les buts des « Trois Mouvements », que veulent les « Européens intelligents » qui les dirigent, quels étaient les objectifs des torpilles, et ne va-t-il pas y avoir une seconde tentative ? Telles sont des questions, dont les réponses passent, fantastiquement, par les neiges du Yukon, le sable pétrolifère de l'Alberta et un perfectionné merlin d'abattoir, sans compter une défenestration hystérique à Tijuana-du-Mexique et un « Grand cirque » au-dessus de Paris.

Deux torpilles pour Bonnie

L'Inde de la légende, celle des ors et du marbre d'Agra, des éléphants et des tigres royaux, des maharajahs, mais aussi et surtout celle de l'horreur, du sang, des larmes et de la mort. Calcutta peut-elle s'intéresser à la crise des Européens et de l'énergie, à la chute des économies, elle toujours en crise, affamée, grouillante d'hommes-bêtes, défi à la raison et tremplin de l'épouvante ? Un petit sous-officier mutilé de guerre, venu de sa Corse lointaine, ne se pose même pas ce genre de question. De Diên Biên Phu à Calcutta, il n'y a eu pour lui que le fossé qui sépare la fin d'une guerre perdue de la déchéance. Gavy...garde-à-vous ! Gavulla, gardien d'un centre français où tournent des ordinateurs qui travaillent pour le futur fantastique de l'Inde, mange la consigne, vingt ans après qu'un éclat lui ait emporté le bras. Gavy, plongé en enfer, regrette désespérément. Il ne comprend plus. Déjà Calcutta l'a happé, implacable : Tout autant que les vautours qui tournoient au-dessus de Kidderpore, des « tours du silence » et de l'abomination.

Les sirènes de Kidderpore

Une fille violée, traquée dans la jungle de Malaisie et pourchassée par tout un village qui veut la pendre parce qu'elle a eu le tort de vouloir se venger ! Quel rapport, diable, pourrait-il exister entre elle et une liasse épaisse de documents économiques et stratégiques que la France vient de signer ? Aucun, si l'avion qui transporte un homme détenteur d'une copie de ces accords ne s'écrasait dans les montagnes, tout près. La fille qu'on va pendre est seule dans la nuit au milieu de cette horreur, du sang, des agonisants. Elle court, elle va donner l'alerte, elle est certaine qu'on lui en tiendra compte, qu'on ne la pendra pas. Le vacarme des automitrailleuses qui prennent position dans l'île n'est pas fait pour arranger les choses ; la fille pendue n'a fait peut-être que précipiter le drame et, curieusement sans doute, par-delà un putsch qui se prépare, accélérer la naissance d'un nouvel État.

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