splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi
C

Christian Mégrelis

Auteurplume

En savoir plus sur l'auteur

...plus

Compte non officiel

Poésies

9

    C

    Christian Mégrelis

    @christianMegrelis

    As above so below Toutes ces nuits glacées à l’âcre gout de cendre, Tous ces jours de lumières au sombre gout de nuit. Tout mon amour en friche et cet immense ennui, Et mille souvenirs pour survivre et attendre. Chaqu’aurore clôt des rêves qu’il faut encor apprendre, Chaque veille abolit l’espoir d’étreintes enfuies. Chaque lune dissipe tes parfums épanouis, Et mille mots d’amour qui cherchent une âme tendre. Ô chère, t’en souviens- tu ? De ce lagon magique, Des Zaterre pimpants, des fjords des antipodes, Où toutes nos années coulaient en cascatelles, De toutes ces merveilles, sourds témoins incommodes De murmures d’amants se mimant immortels, Qui nous cachaient des temps le dénouement tragique !

    en cours de vérification

    C

    Christian Mégrelis

    @christianMegrelis

    Des rives et des rêves Souvenir de Panama Le monde défilait, tu lui tournais la tête, Sûr qu’il attendrait ton tour. Le monde, ce jour- là, avait l’allure parfaite D’un vaisseau au long cours. Venait-il des Indes ou bien de Cipango, Solitaire et blasé tu feignais d’ignorer, Ou bien des Antipodes ou de Valparaiso ? Pendant qu’autour de toi on jouait à qui saurait ! C’était à Miraflore où pivotait l’écluse . Et je rêvais du jour où je t’ai contemplé Dans un berceau pimpant, dormant avec ma muse Au bord d’une autre rive où les coques haletaient, Déjà indifférent aux trafics vraquiers. Pourtant j’imaginais qu’un jour t’arrive Ce qui m’est arrivé : trouver sa liberté Aux carrefours du monde ,et qu’explorer les rives C’était déjà rêver de ponts vers l’avenir. Mais c’était autrefois et nous étions heureux ! Tout nous était possible , il suffisait de dire : Le monde ces temps- là se ployait à nos vœux. Aujourd’hui est menace, qui vive ! aux barrières. Rien n’est plus sûr , hélas, rien n’est moins sûr, non plus. Et tout pas en avant peut tirer en arrière . Le brillant avenir qui gouvernait nos vues Devient illisible et nous jette au hasard . Mais il faut bien voguer au milieu des périls Et larguer les amarres ! Le large qui t’attend est un mouvant asile. C’est là que l’âge compte et qu’écouter les rares Qui ont conduit leurs vies tête aux vents dominants, C’est choisir la sagesse . Ils ont vu des tempêtes Et pour les surmonter, ont trouvé des courants Qui les ont dirigé vers ces canaux en quête De nouveaux océans. Les vents leur ont apprît que, pour être conduit, Il faut toujours marier les rives et les rêves. Alors, jeune étourdi que le canal ennuie, Regarde ! Le monde passe, un nouveau jour se lève. Ces coques qui balancent entre océans et mers, Glissant sous ton berceau ou encombrant ta vue, Sont le sang de la race et les outils des pères. Sans eux le monde meurt, qu’elles voguent, et tout est vu. Regarde ! leurs sillages t’invitent à les rejoindre. Détroits, presqu’îles, canaux, ces rives à gagner, Tu les verras, entre tes rêves, crânement poindre Pour te guider à celles que tu t’ais assignées. Ta vie sera heureuse car tu l’auras gardée D’entrer à reculons dans l’océan du monde De grand-père pour Achille

    en cours de vérification

    C

    Christian Mégrelis

    @christianMegrelis

    Anniversaire 10 mai Années fuyantes et brèves une à une écoulées Comme de l’arbre blessé goutte à goutte la sève Années de marbre et vous années de glaise Où l’absence a creusé un sillon familier Vous toutes mes années sur un mal sort scellées Si tôt que seul l’oubli qui la douleur apaise En vivant n’a permis que trop cela ne pèse Venez, je vous convoque, arrêtez de FILER Avant que mai ne passe, ô mes années venez Conduisons la nouvelle saluer en silence L’absente qui doucit mon âpre adolescence Sur l’océan du temps, vous les plus vieux rochers Vous, années de tendresse, vous qui vous souvenez A partir d’aujourd’hui, d’elle vous m’approchez

    en cours de vérification

    C

    Christian Mégrelis

    @christianMegrelis

    Antipodes Atteintes antipodes et vous îles lointaines Dans mes rêves d’enfant jetées loin devant moi, Rêveuses vahinés, glaciers profonds, forêts hautaines, M’y voici homme fait, l’avenir derrière moi. Je m’étais figuré de fabuleux domaines Peuples d’animaux fous où les riants émois D’heureux peuples oubliés au fond de leurs Edens Volaient au gré des vents ondoyant leurs trémois. J’ai vu des terres marines, patries de peuples braves Travaillant au milieu des geysers et des laves Libres des continents qui les ont exilés Mes rêves en vieillissant plus vrais sont devenus Et plus libres, et mon âme qui les voit défiler Retient l’amer plaisir d’abolir l’inconnu.

    en cours de vérification

    C

    Christian Mégrelis

    @christianMegrelis

    Elle & Lui Comme vont s’abolir les arbres et la côte Au milieu d’une brume emprisonnant la mer Ainsi va s’apprêter leur cœur. Est-ce leur faute Si le temps qui s’enfuit paraissait bien amer ? Méandres lagunaires et toutes les eaux mortes Alentour des palais qui cachèrent leurs pairs Les voici ! D’une ère bientôt morte Ils viennent savourer les délices dernières. Leurs ombres frôleront les lions de l’Arsenal Torcello et ses vierges qui veillent aux murailles Le temps les oubliera le long du Grand Canal. Douce comme toujours aux âmes chuchotantes La brume empêchera que jamais ne s’en aillent Lui pour toujours amant, Elle à jamais aimante.

    en cours de vérification

    C

    Christian Mégrelis

    @christianMegrelis

    Eurydice Orphée est allé chercher Eurydice à l’entrée du royaume des morts, ils sont restés suspendus au- dessus de l’abîme plus d’un an, main dans la main, avant d’y retourner ensemble. Quand je suis éveillé je ne pense qu’à toi, Et nos mains se rejoignent. Et quand je dors enfin, je ne rêve qu’à toi Et ma douleur s’éloigne. Longtemps, Chérie, nous nous sommes aimés, Ou plutôt, oui, toujours. Mais nous avions le temps de gravir les sommets Où se nichaient nos amours. Et tout à coup le temps fut maître de nos sorts Le pire nous menaçait Nous n’avions préparé ni nos cœurs ni nos corps Il fallait nous presser. Lorsque la main du temps s’est posée sur ton front Nos mains ne se sont plus quittées. Mains jointes, nous croyions que nous arriverions A défier l’adversité. Le temps nous assiégeait, silencieux et tueur Nous nous sommes battus. L’espérance a toujours conduit notre bonheur, Et nous étions têtus. Et cette année de mort fut une année d’amour Héroïque et brutale, Où l’espoir et la peur alternaient chaque jour Sur nos fronts si pâles. Ensemble nous avons déplacé des montagnes Et ouvert des chemins, Pour que, l’ennui gagnant, la mort enfin regagne Son empire souterrain. Cette année de serments, de mots et de tristesses Le temps nous l’a a donnée ! Ce temps pourtant qui n’a pas de tendresse, Pour nous laisser aimer Mains serrées, dans tes yeux fiévreux j’ai reconnu L’infini de l’amour, Cette force d’aimer que la vie n’a jamais retenue, Qui a nourri nos jours. Ta douleur, ô chérie, a déchiré ma vie, Confisquant l’espérance. Et je souffre encore de ne pas aujourd’hui Partager ta souffrance Mais je sais que viendra bientôt ce temps béni, Qui ne nous sera pas volé, Où côte à côte, nous retrouverons l’infini De ce bonheur passé. Alors nous vieillirons sans jamais le savoir Et le temps aboli Transmuté en amour, remplacera l’espoir Des amants infinis.

    en cours de vérification

    C

    Christian Mégrelis

    @christianMegrelis

    Glaciers Glaciers des temps anciens qui veillez sur les plaines Verdissants déversoirs à l’aurore des beaux jours Sentinelles immobiles et qui donnèrent toujours Au torrent bouillonnant sa glaciale haleine Glaciers des temps anciens, vos histoires sont pleines De victoires ! Des hommes à jamais l’inutile séjour Vous avez châtié les rêveurs d’alentour Qui voulaient violer vos blancheurs hautaines. Mais les temps ont passé et l’espèce tyran Après avoir conquis la terre et l’outre-ciel A parsemé l’espace de poisons en surplus. Et vous pleurez glaciers, et vos larmes en torrents Gardent la fierté des neiges éternelles Qui bientôt ne seront plus.

    en cours de vérification

    C

    Christian Mégrelis

    @christianMegrelis

    Le cygne C’était un jour heureux, c’était presqu’autrefois. Fidèles aux vieux serments, solitaires, édéniques, Ensemble parcourant la forêt endémique, Nous recherchions un lac enchâssé dans ces bois. C’étaient aux antipodes où les cygnes sont noirs, Et ce lac disait-on, possédait les plus nobles. Le cygne était pour nous la métaphore commode De ce qu’aux temps passés on appelait devoir. Ils étaient si nombreux, tellement assortis Sur les berges et sur l’eau, mystérieux et altiers, Qu’à les regarder vivre nous étions fascinés Par ces couples funèbres au milieu des orties. Cette course lointaine fut presque la dernière. Aveugles aux présages, sûrs de notre hyménée, Ce lac, et puis ses cygnes, comme un rêve éveillé Sous les flots du malheur brusquement s’effacèrent. Et puis le temps passa. Le temps passe toujours. Et la vie, sous mon toit, retrouvait son chemin Au bord d’un autre lac dont, la main dans la main, En ne pensant qu’à nous, nous aimions faire le tour. Sur le miroir immense où l’azur se contemple, Au milieu de ce lac, témoin de nos amours Dont les rives emprisonnent le parfum de tes jours, Un pur flocon de neige glisse sur l’eau qui tremble. Le col raide, figé dans sa tunique blanche, Il trace un sillon droit sans chercher alentour Ni la volée qu’il mène, ni celle qui, toujours, Lui apprit l’art d’aimer et de voguer ensemble. Sa compagne enfuie, l’immense solitude L’a d’abord étranglé, puis est venue la nuit Où il a deviné qu’elle ne vivrait qu’en lui. Puis cette intuition s’est muée en certitude. Solitaire à présent, il conduit ses fidèles. J’aime à te regarder, j’admire ta prestance Qui nourrît mes pensées au long du deuil immense Qui m’a vu terrassé de survivre sans elle. Comme toi, maintenant, je suis calme et pensif. Me récitant nos vies pour peser nos erreurs, Et je n’en trouve aucune méritant la douleur De cette solitude qui me consume à vif. Comme le cygne du lac, j’apprends la gravité Et reprends mon chemin sur l’océan du temps. Ma tribu, qui m’entoure de son amour constant, Dessine le devoir qui devra m’habiter. Il s’agit de ma vie, toujours tournée vers elle, Ou plutôt de ce qu’il m’en reste aujourd’hui. De ce bout de vie-là, je veux faire une pluie Pour irriguer les vies qu’ils ont tous reçues d’elle. Si jamais je parviens, comme l’oiseau chanteur, A donner à ces vies l’envie de nos espoirs, Nos vies renouvelées, en arrivant au soir, Unies, témoigneront la force du bonheur. Patriarche du lac, cygne mélancolique, Tu m’as montré la vie avecques l’espérance. Voilà, j’avais besoin de cette tâche immense Pour rejoindre Eurydice en son séjour orphique. Ta blancheur triomphante me dessine un bonheur Que tes sombres cousins, présages de la mort, Auraient pu abolir, si tu n’avais guidé mon sort Vers la rive embrasée du feu de nos deux cœurs.

    en cours de vérification

    C

    Christian Mégrelis

    @christianMegrelis

    Printemps toxique J’ai vécu des printemps gracieux comme des cygnes, Où l’amour se tissait autour des magnolias. Des printemps de Madère et des printemps à vignes Là-bas aux terres australes où l’on nous oublia. Les nuées se déchirent et les cieux se résignent A laisser le soleil rougir les camélias. Et nous qui attendions depuis longtemps ce signe Dansions en fredonnant un air d’harmonica. C’était les jours anciens et nous étions heureux. Le printemps d’aujourd’hui est d’un tout autre aveu. Souriant il arrive en ne pensant à rien. On l’accueille, on le fête, comme il est magnifique ! Sourdement il s’agite et prépare un venin, Et soudain il se mue en un printemps toxique !

    en cours de vérification

  • 1