Clarkesworld is a Hugo and World Fantasy Award-winning science fiction and fantasy magazine. Each month we bring you a mix of fiction (new and classic works), articles, interviews and art. Our August 2020 issue (#167) contains: Original fiction by Fiona Moore ("The Lori"), Frank Smith ("Drawing Lines Between the Stars"), Yan Leisheng ("The Plague"), Rebecca Campbell ("An Important Failure"), L. X. Beckett ("The Immolation of Kev Magee"), and Robert Reed ("Nameless He"). Non-fiction by Mark Cole, interviews with Michael Swanwick and Lauren Beukes, and an editorial by Neil Clarke.

Clarkesworld Magazine Issue 167 - Clarkesworld Magazine

115 sonnets by Frank Smith which respond to Julien Serve's line drawigns

Pour parler

Le film de l'impossible

Eureka

Un seul récit, pour se saisissant des signes multiples de la ville éclatée, de ses noms, de scènes parfois brutales ou seulement quotidiennes ou abstraites, pour autant de textes brefs, comme des plaques liquides, chacune liée à un point précis de la ville et qui seraient notre appréhension intérieure de l'hyper-métropole. Le narrateur (parce qu'un récit s'ébauche, se centre autour de la notion de colporteur) est continuellement en mouvement dans la ville, un trajet comme cette ville qui n'a pas de centre, une ville qui ne se reconnaît plus d'un nom à l'autre nom, et qui exige l'habitat provisoire de la voiture comme seul trait commun.

De quelle façon aborder la complexité de Los Angeles, avec quels mouvements, quels arrêts, quel travail sur l'image, quelle saisie des silhouettes, visages, noms, enseignes, et quelles permanences au contraire ?

Et que bien sûr, à cette mise à l'épreuve, c'est le récit en prose qu'on interroge : le présent du monde, dans la ville qui l'incarne dans sa plus haute déréliction, son plus haut risque.

Dans Los Angeles - road movie avec ville infinie : de Los Angeles comme avenir et fable du monde ?

Ce début avril 2010, la collection Fiction & Cie du Seuil
propose l'édition livre définitive (Lien -> http://www.bibliosurf.com/Guantanamo) du texte
de Frank Smith, Guantanamo, disponible en version numérique
sur publie.net depuis janvier 2009 : c'est le 11ème titre en
15 mois à passer du numérique au papier, confirmant un rôle pour
nous essentiel de repérage et mise en valeur, lecture et découverteà large spectre. En accord avec les éditions du Seuil, et pour
contribuer à la diffusion du livre - version définitive, différente
de cette première étape -, nous proposons (rien d'automatique,
c'est un cadeau maison : nous envoyer par mail preuve d'achat
libraire ou votre photo avec le livre) aux acheteurs de l'ouvrage
l'accès gratuit à notre version numérique (epub
inclus) [1 (Lien -> #nb1)].

Ça pour l'édition. Mais fier aussi de cette convergence parce
qu'il s'agit d'un texte politique, qui nous redonne notre dignité
au monde, en questionnant ses fonctionnements extrêmes, y reposant
la question de l'homme et du langage.

Ce qu'il y avait de disproportionné dans le camp de Guantanamo,
c'était la convocation symbolique : hommes mis en cage à ciel
ouvert (au début du moins) dans une île, à l'opposé géographique du
terrain de guerre où s'en était saisi, et soumis à une relation du
type bourreau-esclave, s'il s'agissait pour les militaires de
George Bush de faire payer à ceux-là un autre crime, à la fois réel
et symbolique, celui du 11 septembre.

Ainsi se reconduisait, mais en se revendiquant d'une démocratie,
une relation homme à homme que nous n'avions appris à envisager,
même innommable que sous la botte nazie.

Début 2009, Obama, et c'est à son honneur, dès son 1er jour
d'exercice, a prononcé la fermeture de Guantanamo : ce début
2010, le camp existe toujours.

Mais aucun de nous nulle part pour être indemne de
Guantanamo : ce que nous avons appris à lire dans Les jours de notre mort (Lien -> http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article119) de David
Rousset, dans L'Espèce humaine de Robert Antelme, qu'est-ce
que cela nous enseigne de ce qui s'accomplissait là-bas, sous les
chapes de silence du secret militaire ?

La littérature permet d'entrer là. On se souvient deL'Inquisitoire de Robert Pinget.

Frank Smith se saisit des documents accessibles et publiés lors
des premières commissions d'enquête. Il en fait une suite de
récitatifs : contraindre la langue à marcher sur ces cailloux
bruts, faire que chacun dessine un de ces captifs en situation
d'interrogatoire (il y a l'interprète, il y a les bribes de
rapports, il y a les réponses - au jour le jour, la guerre, et
qui elle mobilisait).

Ça se lit comme une enquête. Mais cela donne à réfléchir
l'extrême, par les seuls moyens de la langue. Particulièrement fier
de proposer ce texte en ligne aujourd'hui : faites lui
bon accueil, c'est un texte nécessaire.

Dans Los Angeles (Lien -> #9782814501102).

Le dernier livre publié de Frank Smith : Le cas de le
dire, éditions Créaphis, 2007.

Frank Smith est né en 1968.
Producteur-coordonnateur de l'Atelier de Création
Radiophonique de France Culture, il est l'auteur de plusieurs
documentaires radiophoniques, dont Un barrage contre le Golfe du
Mexique (Grand Prix 2004 de l'Université Radiophonique et
Télévisuelle Internationale). Avec Christophe Fauchon, il a dirigé
deux anthologies, parues chez Autrement : une de poésie,
Poé/tri , 40 voix de poésie contemporaine (2001), et une de
réflexions critiques sur la poésie contemporaine, Zigzag Poésie,
formes et mouvements : l'effervescence (2001). Frank Smith
a publié deux ouvrages : Pas, sur des photographies
d'Anne-Marie Filaire (Éd. Créaphis, 1998) et Je pense @ toi
(Éd. Olbia, 2202, réédité par les Éd. du Cygne, mai 2004).

A visiter : le site de Frank Smith (Lien -> http://www.franksmith.fr/).

Guantanamo - Interrogatoires à Guantanamo, récitatifs pour comprendre la guerre.

S'il y en a qui ne mâchent pas leurs mots, Frank Smith, lui, est plutôt du genre à bien les mâcher. La langue poétique est pour lui tout le contraire du langage de la vie courante, dans ce monde du prêt-à-parler où les mots sont déjà mâchés, prêts à transmettre un message dans un réseau de significations fixées d'avance, où les réponses succèdent aux questions, les certitudes aux certitudes. Il ne s'agit pas de rompre avec les mots du monde, mais comme le préconisait Mallarmé, son aîné manifeste, de « donner un sens plus pur aux mots de la tribu », de se saisir du langage de tous les jours pour le restituer autrement, de composer avec lui, au double sens du terme : s'en accommoder et lui donner une autre forme. La langue est ressassée, remâchée, mais toujours insensiblement déplacée, translatée, donnant naissance à un rythme original. Dans ce ressassement, se catapultent expressions courantes, voire familières, syntaxe volontairement relâchée, bribes de chansons qui parlent à tout un chacun, style oral, mots en anglais, scansion revendicative qui n'est pas sans évoquer le rap, et enfin, intriquées dans ce network, des citations non-démarquées, d'écrivains et de philosophes, en particulier Mallarmé et Foucault. Etre poète c'est, en un sens, parler une langue étrangère, devenir étranger à sa propre langue - proférer une langue qu'on se contente généralement de parler, et dans cette profération, faire sonner l'étranger, l'étrange. Frank Smith, né en 1968, est producteur à France-Culture où il coordonne l'Atelier de création radiophonique. Il a notamment publié : Pas (avec des photographies d'Anne-Marie Filaire), éditions Créaphis, 1998 ; Zigzag poésie, Formes et mouvements : l'effervescence, (en collaboration avec Christophe Fauchon) collection Mutations ; Poé/tri, 40 voix de poésie contemporaine, éditions Autrement, 2001.

Le cas de le dire

Je pense à toi

Les enseignants qui sont "épuisés" ne sont pas ceux qui apprennent constamment, ce qui peut être exaltant, mais ceux qui sentent qu'ils doivent garder le contrôle et en avance sur les élèves à tout moment.

Les utilisations sont toujours beaucoup plus larges que les fonctions, et généralement beaucoup moins controversées. Le mot fonction comporte des connotations de but et de répartition, de préoccupation expliquant pourquoi quelque chose a été développé plutôt que de la façon dont il a été réellement jugé utile. La fonction des automobiles est de transporter des personnes et des objets, mais ils sont utilisés à diverses fins - comme des maisons, des bureaux, des chambres, des chèques, des jetées, des brise-lames, même des armes offensives.

L'apprentissage n'est jamais aversif - généralement nous n'en sommes pas du tout conscients. Il est incapable d'apprendre que c'est frustrant et ennuyeux, tout en étant à assister à des activités absurdes.

L'écriture est pour des histoires à lire, des livres à publier, des poèmes à réciter, des pièces pour être jouées, des chansons à chanter, des journaux à partager, des lettres à envoyer, des blagues à raconter, des notes à adopter, des recettes à être cuit, des messages à échanger, des mémos à diffuser, des annonces à publier, des factures à collecter, des affiches à afficher et des journaux intimes à cacher. L'écriture est destinée aux idées, à l'action, à la réflexion et à l'expérience. Ce n'est pas pour faire exposer votre ignorance, votre sensibilité détruite ou votre capacité évaluée.

Il est difficile de distinguer la déduction de ce qui, dans d'autres circonstances, est appelée résolution de problèmes. Et l'apprentissage du concept, l'inférence et le raisonnement par analogie sont tous des cas de raisonnement inductif. (Les détectives induisent généralement, plutôt que de déduire.) Aucune de ces choses ne peut être faite séparément les unes des autres ou de quoi que ce soit d'autre. Ce sont des pseudo-catégories.

Il est infiniment plus utile pour qu'un enfant entende une histoire racontée par une personne que par ordinateur. Parce que la plus grande partie de l'expérience d'apprentissage ne réside pas dans les mots particuliers de l'histoire mais dans l'implication avec l'individu qui le lisait.

Nous apprenons tout le temps - sur le monde et sur nous-mêmes. Nous apprenons sans savoir que nous apprenons et que nous apprenons sans effort à chaque instant de la journée. Nous apprenons ce qui nous intéresse ... et nous apprenons de ce qui nous a du sens, car il n'y a rien à apprendre de ce qui nous confond, sauf que c'est déroutant.

C'est une diffamation de suggérer que les enfants ont besoin de récompenses pour s'occuper des tâches, en dehors de l'intérêt intrinsèque et de la satisfaction. Les enfants travaillent très dur dans leurs efforts utiles dans le monde, lorsqu'ils ont des fins, ils veulent se réaliser. C'est un enseignement sans signification, et non l'apprentissage, qui exige des incitations non pertinentes.

Les pensées sont créées dans l'acte d'écriture. [C'est un mythe que] vous devez avoir quelque chose à dire pour écrire. Réalité: Vous devez souvent écrire pour avoir quoi que ce soit à dire. La pensée vient avec l'écriture, et l'écriture peut ne jamais venir si elle est reportée jusqu'à ce que nous soyons convaincus que nous avons quelque chose à dire ... l'affirmation d'écrire d'abord, voir ce que vous aviez à dire plus tard s'applique à toutes les manifestations de la langue écrite, aux lettres ... ainsi que des journaux et des journaux

La lecture et l'écriture ne vont pas inévitablement ensemble. Vous pouvez lire sans apprendre une chose sur l'écriture, la grammaire ou l'orthographe, bien que vous ne puissiez certainement rien apprendre sur l'écriture, la grammaire ou l'orthographe à moins que vous ne liiez.

Deux types de lecture peuvent être distingués. Je les appelle lire comme un lecteur et lire comme un écrivain ... Lorsque vous lisez comme un lecteur, vous vous identifiez aux personnages de l'histoire. L'histoire est ce que vous apprenez. Lorsque vous lisez comme un écrivain, vous vous identifiez à l'auteur et découvrez l'écriture.

Les meilleurs professeurs sont les meilleurs conteurs.

La langue n'est pas un cadeau génétique, c'est un cadeau social. L'apprentissage d'une nouvelle langue devient un membre du club - la communauté des locuteurs de cette langue.

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