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Georges Rodenbach

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Georges Raymond Constantin Rodenbach, né le 16 juillet 1855 à Tournai et mort le 25 décembre 1898 à Paris, est un poète symboliste et un romancier belge de la fin du XIXe siècle. Bien qu'il soit mort à quarante-trois ans, il occupe une place prépondérante dans l'histoire du symbolisme international avec ses recueils de poésie dont son célèbre roman Bruges-la-Morte. Il est un cousin du dramaturge Albrecht Rodenbach.

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Poésies

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    Le soir dans les vitres VII C'est Octobre qui s'en revient avec le Soir ; Frères pensifs, ils reviennent de compagnie S'installer dans la chambre et devant le miroir Dont la clarté prolonge un éclat qui les nie ; Frères lointains, envers lesquels on eut des torts Qui rapportent un peu de fleurs des jardins morts Pour les intercaler dans les fleurs des tentures, Les tentures de demi-deuil de la Toussaint. C'est le Soir, c'est Octobre ; une cloche se plaint Songeant confusément à des cloches futures Dont la tristesse en pleurs dans notre âme est déjà ! Le Soir s'installe, et rien de précis ne subsiste ; Octobre aussi s'installe et nous revient plus triste Depuis tous ces longs mois où seul il voyagea Durant l'année, à la recherche de notre âme ! Il la retrouve enfin, et doucement la blâme De l'avoir attendu pour faire accueil au Soir, Et qu'elle soit encor si profane aux approches De la Toussaint qui vient par un chemin de cloches… Alors Octobre, auprès du Soir, songe à s'asseoir ; Et notre âme s'éplore en voyant, face à face, Ces deux hôtes causer de sa mort à voix basse !

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    Georges Rodenbach

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    Dans l'angle obscur de la chambre, le piano Dans l'angle obscur de la chambre, le piano Songe, attendant des mains pâles de fiancée De qui les doigts sont sans reproche et sans anneau, Des mains douces par qui sa douleur soit pansée Et qui rompent un peu son abandon de veuf, Car il refrémirait sous des mains élargies Puisqu'en lui dort encor l'espoir d'un bonheur neuf. Après tant de silence, après tant d'élégies Que le deuil de l'ébène enferma si longtemps, Quelle ivresse si, par un soir doux de printemps, Quelque vierge attirée à sa mélancolie Ressuscitait de lui tous les rythmes latents : Gerbe de lis blessés que son jeu lent délie ; Eau pâle du clavier où son geste amusé - Rafraîchi comme ayant joué dans une eau claire - Ferait surgir un blanc cortège apprivoisé, Cygnes vêtus de clair de lune en scapulaire,

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    Du silence V Les miroirs, par les jours abrégés des décembres, Songent-telles des eaux captives-dans les chambres, Et leur mélancolie a pour causes lointaines Tant de visages doux fanés dans ces fontaines Qui s'y voyaient naguère, embellis du sourire ! Et voilà maintenant, quand soi-même on s'y mire, Qu'on croit y retrouver l'une après l'autre et seules Ces figures de sœurs défuntes et d'aïeules Et qu'on croit, se penchant sur la claire surface, Y baiser leurs fronts morts, demeurés dans la glace !

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    Les dimanches : tant de tristesse et tant de cloches Les dimanches : tant de tristesse et tant de cloches ! Volets fermés, outils au repos, piano Grêlement tapoté par des doigts sans anneau, Des doigts de vierges dont les coeurs sont sans reproches. Solitude où quelques passants ; vêpres qui geint ; Couleur de demi-deuil planant sur les dimanches, Avec de la fumée en lentes vapeurs blanches Et du triste dans l'air comme un jour de toussaint. Silence des quartiers monotones. L'espace Est indistinct, d'un vague où tout semble éloigné ; Et l'on entend, tandis que le soir a saigné, Les lointains cris d'enfants en oubli de la classe. Sois-même, dans la rue, on regrette les bons Naguères parmi la maison familiale Et son enfance et l'âme en ce temps liliale Et la tiède chaleur de lampe et de charbons. Les dimanches : tant de tristesses ! Tant de cloches

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