Titre : Du silence V
Auteur : Georges Rodenbach
Les miroirs, par les jours abrégés des décembres,
Songent-telles des eaux captives-dans les chambres,
Et leur mélancolie a pour causes lointaines
Tant de visages doux fanés dans ces fontaines
Qui s'y voyaient naguère, embellis du sourire !
Et voilà maintenant, quand soi-même on s'y mire,
Qu'on croit y retrouver l'une après l'autre et seules
Ces figures de sœurs défuntes et d'aïeules
Et qu'on croit, se penchant sur la claire surface,
Y baiser leurs fronts morts, demeurés dans la glace !