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Paul Verlaine

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Paul Verlaine, né le 30 mars 1844 à Metz (Moselle) et mort le 8 janvier 1896 à Paris, est un écrivain et poète français. Il s'essaie à la poésie et publie son premier recueil, Poèmes saturniens, en 1866, à 22 ans. Il épouse en 1870 Mathilde Mauté. Le couple aura un enfant, Georges Verlaine. Sa vie est bouleversée quand il rencontre Arthur Rimbaud en septembre 1871. Leur vie amoureuse tumultueuse et errante en Angleterre et en Belgique débouche sur la scène violente où, à Bruxelles, Verlaine, d'un coup de revolver, blesse au poignet celui qu'il appelle son « époux infernal ». Jugé et condamné, il passe deux années en prison, renouant avec le catholicisme de son enfance et écrivant des poèmes qui prendront place dans ses recueils suivants : Sagesse (1880), Jadis et Naguère (1884) et Parallèlement (1889). Usé par l'alcool et la maladie, Verlaine meurt à 51 ans, le 8 janvier 1896, d'une pneumonie aiguë. Archétype du poète maudit (notion qu'il a lui-même forgée dans son essai de 1884 et 1888), Verlaine est reconnu comme un maître par la génération suivante. Son style — fait de musicalité et de fluidité jouant avec les rythmes impairs — et la tonalité de nombre de ses poèmes — associant mélancolie et clairs-obscurs — révèlent, au-delà de l'apparente simplicité formelle, une profonde sensibilité, en résonance avec l'inspiration de certains artistes contemporains, des peintres impressionnistes ou des compositeurs (tels Reynaldo Hahn, Gabriel Fauré, Charles Koechlin et Claude Debussy, qui mettront d'ailleurs en musique plusieurs de ses poèmes).

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    Prière Me voici devant Vous, contrit comme il le faut. Je sais tout le malheur d’avoir perdu la voie Et je n’ai plus d’espoir, et je n’ai plus de joie Qu’en une en qui je crois chastement, et qui vaut A mes yeux mieux que tout, et l’espoir et la joie. Elle est bonne, elle me connaît depuis des ans. Nous eûmes des jours noirs, amers, jaloux, coupables, Mais nous allions sans trêve aux fins inéluctables, Balancés, ballottés, en proie à tous jusants Sur la mer où luisaient les astres favorables : Franchise, lassitude affreuse du péché Sans esprit de retour, et pardons l’un à l’autre… Or, ce commencement de paix n’est-il point vôtre, Jésus, qui vous plaisez au repentir caché ? Exaucez notre voeu qui n’est plus que le vôtre.

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    Promenade sentimentale Le couchant dardait ses rayons suprêmes Et le vent berçait les nénuphars blêmes ; Les grands nénuphars entre les roseaux Tristement luisaient sur les calmes eaux. Moi j’errais tout seul, promenant ma plaie Au long de l’étang, parmi la saulaie Où la brume vague évoquait un grand Fantôme laiteux se désespérant Et pleurant avec la voix des sarcelles Qui se rappelaient en battant des ailes Parmi la saulaie où j’errais tout seul Promenant ma plaie ; et l’épais linceul Des ténèbres vint noyer les suprêmes Rayons du couchant dans ses ondes blêmes Et les nénuphars, parmi les roseaux, Les grands nénuphars sur les calmes eaux.

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    Puis, déjà très anciens Puis, déjà très anciens, Des songes de souvenirs, Si doux nécromanciens D’encor pires avenirs : Une fille, presque enfant, Quasi zézayante un peu, Dont on s’éprit en rêvant, Et qu’on aima dans le bleu. Mains qu’on baisa que souvent Bouche aussi, cheveux aussi ! C’était l’âge triomphant Sans feintise et sans souci. Puis on eut tous les deux tort, Mais l’autre n’en convient pas. Et si c’est pour l’un la mort, Pour l’autre c’est le trépas. Montrez-vous, Dieu de douceur, Fût-ce au suprême moment, Pour qu’aussi l’âme, ma sœur, Revive éternellement.

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    Reddition Je suis foutu. Tu m’as vaincu. Je n’aime plus que ton gros cu Tant baisé, léché, reniflé Et que ton cher con tant branlé, Piné — car je ne suis pas l’homme Pour Gomorrhe ni pour Sodome, Mais pour Paphos et pour Lesbos, (Et tant gamahuché, ton con) Converti par tes seins si beaux, Tes seins lourds que mes mains soupèsent Afin que mes lèvres les baisent Et, comme l’on hume un flacon, Sucent leurs bouts raides, puis mou, Ainsi qu’il nous arrive à nous Avec nos gaules variables C’est un plaisir de tous les diables Que tirer un coup en gamin, En épicier ou en levrette Ou à la Marie-Antoinette Et cætera jusqu’à demain Avec toi, despote adorée, Dont la volonté m’est sacrée, Plaisir infernal qui me tue Et dans lequel je me tue A satisfaire ta luxure. Le foutre s’épand de mon vit Comme le sang d’une blessure… N’importe ! Tant que mon cœur vit Et que palpite encore mon être Je veux remplir en tout ta loi, N’ayant, dure maîtresse, en toi Plus de maîtresse, mais un maître.

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    Régals Croise tes cuisses sur ma tête De façon à ce que ma langue, Taisant toute sotte harangue, Ne puisse plus que faire fête À ton con ainsi qu’à ton cu Dont je suis l’à-jamais vaincu Comme de tout ton corps, du reste, Et de ton âme mal céleste, Et de ton esprit carnassier Qui dévore en moi l’idéal Et m’a fait le plus putassier Du plus pur, du plus lilial Que j’étais avant ta rencontre Depuis des ans et puis des ans. Là, dispose-toi bien et montre Par quelques gestes complaisants Qu’au fond t’aimes ton vieux bonhomme Ou du moins le souffre faisant Minette (avec boule de gomme) Et feuille de rose, tout comme Un plus jeune mieux séduisant Sans doute mais moins bath en somme Quant à la science et au faire. Ô ton con ! qu’il sent bon ! J’y fouille Tant de la gueule que du blaire Et j’y fais le diable et j’y flaire Et j’y farfouille et j’y bafouille Et j’y renifle et oh ! j’y bave Dans ton con à l’odeur cochonne Que surplombe une motte flave Et qu’un duvet roux environne Qui mène au trou miraculeux Où je farfouille, où je bafouille Où je renifle et où je bave Avec le soin méticuleux Et l’âpre ferveur d’un esclave Affranchi de tout préjugé. La raie adorable que j’ai Léchée amoroso depuis Les reins en passant par le puits Où je m’attarde en un long stage Pour les dévotions d’usage, Me conduit tout droit à la fente Triomphante de mon infante. Là, je dis un salamalec Absolument ésotérique Au clitoris rien moins que sec, Si bien que ma tête d’en bas Qu’exaspèrent tous ces ébats S’épanche en blanche rhétorique, Mais s’apaise dès ces prémisses. Et je m’endors entre tes cuisses Qu’à travers tout cet émoi tendre La fatigue t’a fait détendre.

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    Sappho Furieuse, les yeux caves et les seins roides, Sappho, que la langueur de son désir irrite, Comme une louve court le long des grèves froides, Elle songe à Phaon, oublieuse du Rite, Et, voyant à ce point ses larmes dédaignées, Arrache ses cheveux immenses par poignées ; Puis elle évoque, en des remords sans accalmies, Ces temps où rayonnait, pure, la jeune gloire De ses amours chantés en vers que la mémoire De l’âme va redire aux vierges endormies : Et voilà qu’elle abat ses paupières blêmies Et saute dans la mer où l’appelle la Moire, – Tandis qu’au ciel éclate, incendiant l’eau noire, La pâle Séléné qui venge les Amies.

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    Spleen Les roses étaient toutes rouges Et les lierres étaient tout noirs. Chère, pour peu que tu ne bouges, Renaissent tous mes désespoirs. Le ciel était trop bleu, trop tendre, La mer trop verte et l’air trop doux. Je crains toujours, – ce qu’est d’attendre ! Quelque fuite atroce de vous. Du houx à la feuille vernie Et du luisant buis je suis las, Et de la campagne infinie Et de tout, fors de vous, hélas !

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    Tableau populaire L’apprenti point trop maigrelet, quinze ans, pas beau, Gentil dans sa rudesse un peu molle, la peau Mate, œil vif et creux, sort de sa cotte bleue, Fringante et raide au point, sa déjà grosse queue Et pine la patronne, une grosse encore bien, Pâmée au bord du lit dans quel maintien vaurien, Jambes en l’air et seins au clair, avec un geste ! A voir le gars serrer les fesses sous sa veste Et les fréquents pas en avant que ses pieds font ; Il appert qu’il n’a pas peur de planter profond Ni d’enceinter la bonne dame qui s’en fiche, (Son cocu n’est-il pas là confiant et riche ?) Aussi bien arrivée au suprême moment Elle s’écrie en un subit ravissement : « Tu m’as fait un enfant, je le sens, et t’en aime D’autant plus « — » Et voilà les bonbons du baptême ! «  Dit-elle, après la chose ; et tendre à croppetons, Lui soupèse et pelote et baise les roustons.

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    Triolet à une vertu pour s’excuser du peu À la grosseur du sentiment Ne vas pas mesurer ma force, Je ne prétends aucunement À la grosseur du sentiment. Toi, serre le mien bontément Entre ton arbre et ton écorce. À la grosseur du sentiment Ne vas pas mesurer ma force. La qualité vaut mieux, dit-on, Que la quantité, fût-ce énorme. Vive le gourmet, fi du glouton ! La qualité vaut mieux, dit-on. Allons, sois gentille et que ton Goût à ton désir se conforme. La qualité vaut mieux, dit-on, Que la quantité, fût-ce énorme. Petit poisson deviendra grand Pourvu que L’on lui prête vie. Sois ce L’on-là ; sur ce garant Petit poisson deviendra grand, Prête-la moi, je te le rend. Rai gaillard et digne d’envie. Petit poisson deviendra grand Pourvu que L’on lui prête vie. Mon cas se rit de ton orgueil, Étant fier et de grand courage. Tu peux bien en faire ton deuil. Mon cas se rit de ton orgueil Comme du chat qui n’a qu’un œil, Et le voue au « dernier outrage ». Mon cas se rit de ton orgueil Étant fier et de grand courage. Tout de même et sans trop de temps ! C’est fait. Sat prata. L’ordre règne. Sabre au clair et tambours battants Tout de même et sans trop de temps ! Bien que pourtant, bien que contents Mon cas pleure et ton orgueil saigne. Tout de même et sans trop de temps C’est fait. Sat prata. L’ordre règne.

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    Tu vis en toutes les femmes Car tu vis en toutes les femmes Et toutes les femmes c'est toi. Et tout l'amour qui soit, c'est moi Brûlant pour toi de mille flammes. Ton sourire tendre ou moqueur, Tes yeux, mon Styx ou mon Lignon, Ton sein opulent ou mignon Sont les seuls vainqueurs de mon cœur. Et je mords à ta chevelure Longue ou frisée, en haut, en bas, Noire ou rouge et sur l'encolure Et là ou là — et quels repas ! Et je bois à tes lèvres fines Ou grosses, — à la Lèvre, toute ! Et quelles ivresses en route, Diaboliques et divines ! Car toute la femme est en toi Et ce moi que tu multiplies T'aime en toute Elle et tu rallies En toi seule tout l'amour : Moi !

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    Un peu de merde et de fromage Un peu de merde et de fromage Ne sont pas pour effaroucher Mon nez, ma bouche et mon courage Dans l’amour de gamahucher. L’odeur m’est assez gaie en somme, Du trou du cul de mes amants, Aigre et fraîche comme la pomme Dans la moiteur de saints ferments. Et ma langue que rien ne dompte, Par la douceur des longs poils roux Raide et folle de bonne honte Assouvit là ses plus forts goûts,

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    Un soir d’Octobre L’automne et le soleil couchant ! Je suis heureux ! Du sang sur de la pourriture ! L’incendie au zénith ! La mort dans la nature ! L’eau stagnante, l’homme fiévreux ! Oh ! c’est bien là ton heure et ta saison, poète Au cœur vide d’illusions, Et que rongent les dents de rats des passions, Quel bon miroir, et quelle fête ! Que d’autres, des pédants, des niais ou des fous, Admirent le printemps et l’aube, Ces deux pucelles-là, plus roses que leur robe ; Moi, je t’aime, âpre automne, et te préfère à tous Les minois d’innocentes, d’anges, Courtisane cruelle aux prunelles étranges.

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    Vas unguentatum Admire la brèche moirée Et le ton rose-blanc qu’y met La trace encor de mon entrée Au paradis de Mahomet. Vois, avec un plaisir d’artiste, Ô mon vieux regard fatigué D’ordinaire à bon droit si triste, Ce spectacle opulent et gai, Dans un mol écrin de peluche Noire aux reflets de cuivre roux Qui serpente comme une ruche, D’un bijou, le dieu des bijoux, Palpitant de sève et de vie Et vers l’extase de l’amant Essorant la senteur ravie, On dirait, à chaque élément. Surtout contemple, et puis respire, Et finalement baise encor Et toujours la gemme en délire, Le rubis qui rit, fleur du for Intérieur, tout petit frère Epris de l’autre et le baisant Aussi souvent qu’il le peut faire, Comme lui soufflant à présent… Mais repose-toi, car tu flambes. Aussi, lui, comment s’apaiser, Cuisses et ventre, seins et jambes Qui ne cessez de l’embraser ? Hélas ! voici que son ivresse Me gagne et s’en vient embrasser Toute ma chair qui se redresse… Allons, c’est à recommencer !

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    Vendanges Les choses qui chantent dans la tête Alors que la mémoire est absente, Ecoutez, c’est notre sang qui chante… O musique lointaine et discrète ! Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure Alors que notre âme s’est enfuie, D’une voix jusqu’alors inouïe Et qui va se taire tout à l’heure. Frère du sang de la vigne rose, Frère du vin de la veine noire, O vin, ô sang, c’est l’apothéose ! Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres Magnétisez nos pauvres vertèbres,

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    Vers dorés L'art ne veut point de pleurs et ne transige pas, Voilà ma poétique en deux mots : elle est faite De beaucoup de mépris pour l'homme et de combats Contre l'amour criard et contre l'ennui bête. Je sais qu'il faut souffrir pour monter à ce faîte Et que la côte est rude à regarder d'en bas. Je le sais, et je sais aussi que maint poète A trop étroits les reins ou les poumons trop gras. Aussi ceux-là sont grands, en dépit de l'envie, Qui, dans l'âpre bataille ayant vaincu la vie Et s'étant affranchis du joug des passions, Tandis que le rêveur végète comme un arbre Et que s'agitent, - tas plaintif, - les nations, Se recueillent dans un égoïsme de marbre.

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    Vœu Ah ! les oaristys ! les premières maîtresses ! L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs, Et puis, parmi l'odeur des corps jeunes et chers, La spontanéité craintive des caresses ! Sont-elles assez loin toutes ces allégresses Et toutes ces candeurs ! Hélas ! toutes devers Le printemps des regrets ont fui les noirs hivers De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses ! Si que me voilà seul à présent, morne et seul, Morne et désespéré, plus glacé qu'un aïeul, Et tel qu'un orphelin pauvre sans sœur aînée. Ô la femme à l'amour câlin et réchauffant, Douce, pensive et brune, et jamais étonnée, Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant !

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    Été Et l’enfant répondit, pâmée Sous la fourmillante caresse De sa pantelante maîtresse : « Je me meurs, ô ma bien-aimée ! « Je me meurs : ta gorge enflammée Et lourde me soûle et m’oppresse ; Ta forte chair d’où sort l’ivresse Est étrangement parfumée ; « Elle a, ta chair, le charme sombre Des maturités estivales, — Elle en a l’ambre, elle en a l’ombre ; « Ta voix tonne dans les rafales, Et ta chevelure sanglante Fuit brusquement dans la nuit lente. »

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    Ô mes amants O mes amants, Simples natures, Mais quels tempéraments ! Consolez-moi de ces mésaventures Reposez-moi de ces littératures, Toi, gosse pantinois, branlons-nous en argot, Vous, gas des champs, patoisez moi l’écot, Des pines au cul et des plumes qu’on taille,

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    Ô mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour Ô mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour Et la blessure est encore vibrante, Ô mon Dieu, vous m'avez blessé d'amour. Ô mon Dieu, votre crainte m'a frappé Et la brûlure est encor là qui tonne, Ô mon Dieu, votre crainte m'a frappé. Ô mon Dieu, j'ai connu que tout est vil Et votre gloire en moi s'est installée, Ô mon Dieu, j'ai connu que tout est vil. Noyez mon âme aux flots de votre Vin, Fondez ma vie au Pain de votre table, Noyez mon âme aux flots de votre Vin. Voici mon sang que je n'ai pas versé, Voici ma chair indigne de souffrance, Voici mon sang que je n'ai pas versé. Voici mon front qui n'a pu que rougir, Pour l'escabeau de vos pieds adorables, Voici mon front qui n'a pu que rougir. Voici mes mains qui n'ont pas travaillé, Pour les charbons ardents et l'encens rare, Voici mes mains qui n'ont pas travaillé. Voici mon cœur qui n'a battu qu'en vain, Pour palpiter aux ronces du Calvaire, Voici mon cœur qui n'a battu qu'en vain. Voici mes pieds, frivoles voyageurs, Pour accourir au cri de votre grâce, Voici mes pieds, frivoles voyageurs.

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    Ô ne blasphème pas Ô ne blasphème pas, poète, et souviens-toi. Certes la femme est bien, elle vaut qu’on la baise, Son cul lui fait honneur, encor qu’un brin obèse Et je l’ai savouré maintes fois, quant à moi. Ce cul (et les tétons) quel nid à nos caresses ! Je l’embrasse à genoux et lèche son pertuis Tandis que mes doigts vont fouillant dans l’autre puits Et les beaux seins, combien cochonnes leurs paresses !

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    Ô toi triomphante Ô toi triomphante sur deux « Rivales » (pour dire en haut style). Tu fus ironique, — elles... feues — Et n'employas d'effort subtil Que juste assez pour que tu fus — Ses encor mieux, grâce à cet us Qu'as de me plaire sans complaire Plus qu'il ne faut à mes caprices. Or je te viens jouer un air Tout parfumé d'ambre et d'iris, Bien qu'ayant en horreur triplice Tout parfum hostile ou complice, Sauf la seule odeur de toi, frais Et chaud effluve, vent de mer Et vent, sous le soleil, de prées Non sans quelque saveur amère Pour saler et poivrer ainsi Qu'il est urgent, mon cœur transi. Mon cœur, mais non pas ma bravoure En fait d'amour ! Tu ressuscite- Rais un défunt, le bandant pour Le déduit dont Vénus dit : Sit ! Oui, mon cœur encore il pantèle Du combat court, mais de peur telle ! Peur de te perdre si le sort Des armes eût trahi tes coups. Peur encor de toi, peur encore De tant de boudes et de moues. Quant aux deux autres, ô là là ! Guère n'y pensais, t'étais là. Iris, ambre, ainsi j'annonçai — Ma mémoire est bonne — ces vers A ta victoire fière et gaie Sur tes rivales somnifères. Mais que n'ont-ils le don si cher, Si pur ? Fleurer comme ta chair !

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    Ô triste était mon âme Ô triste, triste était mon âme À cause, à cause d'une femme. Je ne me suis pas consolé Bien que mon cœur s'en soit allé. Bien que mon cœur, bien que mon âme Eussent fui loin de cette femme.

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    Õommage dû Je suis couché tout de mon long sur son lit frais : Il fait grand jour ; c’est plus cochon, plus fait exprès Par le prolongement dans la lumière crue De la fête nocturne immensément crue Pour la persévérance et la rage du cu Et de ce soin de se faire soi-même cocu. Elle est à poil et s’accroupit sur mon visage Pour se faire gamahucher, car je fus sage Hier et c’est — bonne, elle, au-delà du penser ? — Sa royale façon de me récompenser. Je dis royale, je devrais dire divine : Ces fesses, chair sublime, alme peau, pulpe fine, Galbe puissamment pur, blanc, riche, aux stries d’azur, Cette raie au parfum bandatif, rose obscur, Lente, grasse, et le puits d’amour, que dire sur ! Régal final, dessert du con, bouffé, délire De ma langue harpant les plis comme une lyre ! Et ces fesses encor, telle une lune en deux Quartiers, mystérieuse et joyeuse, où je veux Dorénavant nicher mes rêves de poète Et mon cœur de tendeur et mes rêves d’esthète ! Et, maîtresse, ou mieux, maître en silence obéi, Elle trône sur moi, caudataire ébloui.

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