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Robert Tirvaudey

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Poésies

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    Robert Tirvaudey

    @robertTirvaudey

    La voix cassée Le soir les pieds pis que ceux d’une vigne La voix cassée Et des pensées d’un même murmure Pieds de vigne ce qu’il l’attend Jusqu’à la noire levée du crépuscule Une feuille fuligineuse Une encre d’un rose tulle Fournirons des poèmes précieux Et la lecture Attendons

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    Robert Tirvaudey

    @robertTirvaudey

    Amour du lointain Il faut se souvenir. Tu revenais de trop loin. Toi l’homme du lointain. Si loin que rien en toi ne résonnait humain. La barbe trop longue, le chapeau de feutre, presque en accordéon, le soulier éculé, la veste élimée, les mains blanches, le dos voûté. Tout en toi. De trop. Les enfants, cruels, qui répètent, se gaussaient de toi. Les femmes maugréaient des injures. Les hommes criaient l’ignominie. Laquelle ? Ils criaient. C’est tout. Dans toutes les directions. Toi-même. Serait-ce un grief ? Tu t’éloignas. As-tu voulu notre résistance ? As-tu désiré l’entraide ? Tu n’avais que ton Dieu. Cet Être si étranger. Tu avais le tragique de l’homme, mais plus la dignité. Tu étais trop loin, trop lointain. Ta langue. Une barrière. Ton culte. Une borne. Ta manière d’être. Un repli. Tu n’étais pas rien. Mais moins que rien. On te reconnaissait, de peur de tout confondre. Car souvent nous sommes les mêmes. On te distinguera par l’étoile. Étoile de David. Sur ton gilet noir. De la couleur vive du désespoir. Un jaune cru. Tu t’éloignes de toutes les frontières, de toutes les limites. Je suis cette limite, cette frontière. Comme tous. Nous sommes la borne. Le douanier de toute culture. Responsabilité du lointain. Responsables de celui qui s’éloigne de toi, de moi. Nous sommes. Toujours et pour toujours. Il faut. Nous nous devons. Un devoir du lointain.

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    Robert Tirvaudey

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    Dès la naissance Les poèmes des riens tout juste quelques cœurs Dès la naissance Dispersés dans le souffle du temps Nos menteurs mots Qu’est-ce qu’on écrit à passer sa jeunesse Mais Des yeux à pleins d’ardeurs Place une marque sur la page Lue devant l’auditoire frivole La satisfaction grande possession et heureuse passion Pour cette page comme une lune jour de grand vent N’attendons-nous pas vainement

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    Robert Tirvaudey

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    Forme elliptique Dans cet espace dévidé D’une ligne confuse Et opaque c’est là Qu’elle s’enferme Aux pôles de l’infini Vers un élan courbe Qui ne parvient pas À une forme fixe pour Tant son regard tourne Sur la fragilité Au-delà du corps humain Main qui lui échappe Vers laquelle elle tend Tant et plus éperdu(e) Ment vers elle-même

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    Robert Tirvaudey

    @robertTirvaudey

    Innocente feuille de papier Comme pour éviter la page cornée Ce qui ferait ombrage à cette innocente feuille de papier D’avoir en un coin une corne Or le marque page Qui marque la page sans l’écorner Comme un sceau de présence de l’ouvrage Que tout avance somme il faut Une trace légère à peine perceptible Qui atteste que les lignes se suivent

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    Robert Tirvaudey

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    L’éffroi de l’oubli Ils s’assemblent souvent, pour combattre Les affres de l’oubli tenace Sur leur canne, dans un regard fugace Nos vieillards se souviennent sans se battre Elle est loin la bataille de Verdun Nos poilus sans barbe viennent de loin Et pourtant tout est là sans entrain Ils auraient voulu battre le foin Le frère n’est plus, le cousin non plus Les Anciens ne peuvent tout raconter Ils chuchotent des chansons qui leur ont plu Les belles années défilent sans compter Ils pleurent, ils savent, les morts sans mémoire Qui se souviendra du capitaine Fusillé, mutin, refus de gloire Sur la croix blanche, son nom, sans haine

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    Robert Tirvaudey

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    Ni ici ni là Cette nuit comme nuit Ai l’esprit Ni ici ni là En raison De n’être pas fleur-ci ni arbre-là ni animal-ci ni végétal-là Seulement un être humain ni là ni ici Ne sachant pas le dire complètement Est-ce là folie ?

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    Robert Tirvaudey

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    Sibérie La première neige accrochée à une branche Illumine l’arbre et l’ancien gazon Elle dit une contrée où tout se range Selon une même ligne d’horizon D’une Sibérie où tous les hommes sont blancs À la lumière polaire jonglant avec d’autres couleurs Tout se fond sur une glace en transparent Une antique oasis aux rayons de lueur L’homme à la peau de bêtes sauvages Ne regrette en rien la belle cathédrale Il ne connaît pas la rage, mais l’audace D’exister d’une manière magistrale

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    Robert Tirvaudey

    @robertTirvaudey

    Épaisseur Nous sommes de la même épaisseur L’eau, l’air et la vapeur Pareils adossés à la même hauteur Du sommet à la courbe opale Semblable à un paysage pâle On sombre dans le creux dédale Aussi les êtres peuvent-ils vivre Dans l’ivresse qui les enivre Enfermés dans un même livre Tout s’écrit à l’infini Le point final est indéfini Que seule l’épaisseur redéfinit

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