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Imaginaire

207 poésies en cours de vérification
Imaginaire

Poésies de la collection imaginaire

    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Giorgio de Chirico Un mur dénonce un autre mur Et l’ombre me défend de mon ombre peureuse. Ô tour de mon amour autour de mon amour, Tous les murs filaient blanc autour de mon silence. Toi, que défendais-tu? Ciel insensible et pur Tremblant tu m’abritais. La lumière en relief Sur le ciel qui n’est plus le miroir du soleil, Les étoiles de jour parmi les feuilles vertes, Le souvenir de ceux qui parlaient sans savoir, Maîtres de ma faiblesse et je suis à leur place Avec des yeux d’amour et des mains trop fidèles Pour dépeupler un monde dont je suis absent.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Homme utile Tu ne peux plus travailler. Rêve, Les yeux ouverts, les mains ouvertes Dans le désert, Dans le désert qui joue Avec les animaux – les inutiles. Après l’ordre, après le désordre, Dans les champs plats, les forêts creuses, Dans la mer lourde et claire, Un animal passe – et ton rêve Est bien le rêve du repos.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Intérieur Dans quelques secondes Le peintre et son modèle Prendront la fuite. Plus de vertus Ou moins de malheurs J’aperçois une statue Une sorte d’amande Une médaille vernie Pour le plus grand ennui.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    La bénédiction À l’aventure, en barque, au nord. Dans la trompette des oiseaux Les poissons dans leur élément. L’homme qui creuse sa couronne Allume un brasier dans la cloche, Un beau brasier-nid-de-fourmis. Et le guerrier bardé de fer Que l’on fait rôtir à la broche Apprend l’amour et la musique.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    La grande maison inhabitable Au milieu d’une île étonnante Que ses membres traversent Elle vit d’un monde ébloui. La chair que l’on montre aux curieux Attend là comme les récoltes La chute sur les rives. En attendant pour voir plus loin Les yeux plus grands ouverts sous le vent de ses mains Elle imagine que l’horizon a pour elle dénoué sa ceinture.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    La malédiction Un aigle, sur un rocher, contemple l’horizon béat. Un aigle défend le mouvement des sphères. Couleurs douces de la charité, tristesse, lueurs sur les arbres décharnés, lyre en étoile d’araignée, les hommes qui sous tous les cieux se ressemblent sont aussi bêtes sur la terre qu’au ciel. Et celui qui traîne un couteau dans les herbes hautes, dans les herbes de mes yeux, de mes cheveux et de mes rêves, celui qui porte dans ses bras tous les signes de l’ombre, est tombé, tacheté d’azur, sur les fleurs à quatre couleurs.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    La mort dans la conversation Qui a votre visage? La bonne et la mauvaise La belle imaginable Gymnastique à l’infini Dépassant en mouvements Les couleurs et les baisers Les grands gestes la nuit.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Le sourd et l’aveugle Gagnerons-nous la mer avec des cloches Dans nos poches, avec le bruit de la mer Dans la mer, ou bien serons-nous les porteurs D’une eau plus pure et silencieuse? L’eau se frottant les mains aiguise des couteaux Les guerriers ont trouvé leurs armes dans les flots Et le bruit de leurs coups est semblable à celui Des rochers défonçant dans la nuit les bateaux. C’est la tempête et le tonnerre. Pourquoi pas le silence Du déluge, car nous avons en nous tout l’espace rêvé Pour le plus grand silence et nous respirerons Comme le vent des mers terribles, comme le vent Qui rampe lentement sur tous les horizons.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Luire Terre irréprochablement cultivée, Miel d’aube, soleil en fleurs, Coureur tenant encore par un fil au dormeur (Nœud par intelligences) Et le jetant sur son épaule: «Il n’a jamais été plus neuf, Il n’a jamais été si lourd.» Usure, il sera plus léger, Utile. Clair soleil d’été avec: Sa chaleur, sa douceur, sa tranquillité Et, vite, Les porteurs de fleurs en l’air touchent de la terre.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    L’habitude Toutes mes petites amies sont bossues: Elles aiment leur mère. Tous mes animaux sont obligatoires, Ils ont des pieds de meuble Et des mains de fenêtre. Le vent se déforme, Il lui faut un habit sur mesure, Démesuré. Voilà pourquoi Je dis la vérité sans la dire.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    L’impatient Si triste de ses faux calculs Qu’il inscrit ses nombres à l’envers Et s’endort. Une femme plus belle Et n’a jamais trouvé, Cherché les idées roses des quinze ans à peine, Ri sans le savoir, sans un compliment Aux jeunesses du temps. À la rencontre De ce qui passait à côté L’autre jour, De la femme qui s’ennuyait, Les mains à terre, Sous un nuage. La lampe s’allumait aux méfaits de l’orage Aux beaux jours d’Août sans défaillances, La caressante embrassait Pair, les joues de sa compagne, Fermait les yeux Et comme les feuilles le soir Se perdait à l’horizon.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    L’invention La droite laisse couler du sable. Toutes les transformations sont possibles. Loin, le soleil aiguise sur les pierres sa hâte d’en finir. La description du paysage importe peu, Tout juste l’agréable durée des moissons. Clair avec mes deux yeux, Comme l’eau et le feu. * * * * * Quel est le rôle de la racine? Le désespoir a rompu tous ses liens Et porte les mains à sa tête. Un sept, un quatre, un deux, un un. Cent femmes dans la rue Que je ne verrai plus. * * * * * L’art d’aimer, l’art libéral, l’art de bien mourir, l’art de penser, l’art incohérent, l’art de fumer, l’art de jouir, l’art du moyen-âge, l’art décoratif, l’art de raisonner, l’art de bien raisonner, l’art poétique, l’art mécanique, l’art érotique, l’art d’être grand-père, l’art de la danse, l’art de voir, l’art d’agrément, l’art de caresser, l’art japonais, l’art de jouer, l’art de manger, l’art de torturer. * * * * * Je n’ai pourtant jamais trouvé ce que j’écris dans ce que j’aime.

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    Paul-Jean Toulet

    Paul-Jean Toulet

    @paulJeanToulet

    Puisque tes jours ne t'ont laissé Puisque tes jours ne t'ont laissé Qu'un peu de cendre dans la bouche, Avant qu'on ne tende la couche Où ton cœur dorme, enfin glacé, Retourne, comme au temps passé, Cueillir, près de la dune instable, Le lys qu'y courbe un souffle amer, - Et grave ces mots sur le sable : Le rêve de l'homme est semblable Aux illusions de la mer.

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    Paul-Jean Toulet

    Paul-Jean Toulet

    @paulJeanToulet

    Vous qui retournez du Cathai Vous qui retournez du Cathai Par les Messageries, Quand vous berçaient à leurs féeries L'opium ou le thé, Dans un palais d'aventurine Où se mourait le jour, Avez-vous vu Boudroulboudour, Princesse de la Chine,

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    Paul Valéry

    Paul Valéry

    @paulValery

    La jeune parque Salut ! Divinités par la rose et le sel, Et les premiers jouets de la jeune lumière, Iles!… Ruches bientôt, quand la flamme première Fera que votre roche, îles que je prédis, Ressente en rougissant de puissants paradis; Cimes qu'un feu féconde à peine intimidées, Bois qui bourdonnerez de bêtes et d'idées, D'hymnes d'hommes comblés des dons du juste éther, Iles! dans la rumeur des ceintures de mer, Mères vierges toujours, même portant ces marques, Vous m'êtes à genoux de merveilleuses Parques : Rien n'égale dans l'air les fleurs que vous placez, Mais dans la profondeur, que vos pieds sont glacés!

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    Paul Valéry

    Paul Valéry

    @paulValery

    Les pas Tes pas, enfants de mon silence, Saintement, lentement placés, Vers le lit de ma vigilance Procèdent muets et glacés. Personne pure, ombre divine, Qu'ils sont doux, tes pas retenus ! Dieux !… tous les dons que je devine Viennent à moi sur ces pieds nus ! Si, de tes lèvres avancées, Tu prépares pour l'apaiser, A l'habitant de mes pensées La nourriture d'un baiser, Ne hâte pas cet acte tendre, Douceur d'être et de n'être pas, Car j'ai vécu de vous attendre, Et mon cœur n'était que vos pas.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    A Clymène Mystiques barcarolles, Romances sans paroles, Chère, puisque tes yeux, Couleur des cieux, Puisque ta voix, étrange Vision qui dérange Et trouble l’horizon De ma raison, Puisque l’arôme insigne De la pâleur de cygne, Et puisque la candeur De ton odeur, Ah ! puisque tout ton être, Musique qui pénètre, Nimbes d’anges défunts, Tons et parfums, A, sur d’almes cadences, En ces correspondances Induit mon cœur subtil, Ainsi soit-il !

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Clair de lune Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques Jouant du luth et dansant et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques. Tout en chantant sur le mode mineur L’amour vainqueur et la vie opportune, Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur Et leur chanson se mêle au clair de lune, Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres Et sangloter d’extase les jets d’eau, Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Kaléidoscope À Germain Nouveau. Dans une rue, au coeur d’une ville de rêve Ce sera comme quand on a déjà vécu : Un instant à la fois très vague et très aigu… Ô ce soleil parmi la brume qui se lève ! Ô ce cri sur la mer, cette voix dans les bois ! Ce sera comme quand on ignore des causes ; Un lent réveil après bien des métempsycoses : Les choses seront plus les mêmes qu’autrefois Dans cette rue, au coeur de la ville magique Où des orgues moudront des gigues dans les soirs, Où les cafés auront des chats sur les dressoirs Et que traverseront des bandes de musique. Ce sera si fatal qu’on en croira mourir : Des larmes ruisselant douces le long des joues, Des rires sanglotés dans le fracas des roues, Des invocations à la mort de venir, Des mots anciens comme un bouquet de fleurs fanées ! Les bruits aigres des bals publics arriveront, Et des veuves avec du cuivre après leur front, Paysannes, fendront la foule des traînées Qui flânent là, causant avec d’affreux moutards Et des vieux sans sourcils que la dartre enfarine, Cependant qu’à deux pas, dans des senteurs d’urine, Quelque fête publique enverra des pétards. Ce sera comme quand on rêve et qu’on s’éveille, Et que l’on se rendort et que l’on rêve encor De la même féerie et du même décor, L’été, dans l’herbe, au bruit moiré d’un vol d’abeille.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    La cathédrale est majestueuse La cathédrale est majestueuse Que j'imagine en pleine campagne Sur quelque affluent de quelque Meuse Non loin de l'Océan qu'il regagne,

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    La rivière La rivière que j’ai sous la langue, L’eau qu’on n’imagine pas, mon petit bateau, Et, les rideaux baissés, parlons.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Le soleil du matin Le soleil du matin doucement chauffe et dore Les seigles et les blés tout humides encore, Et l’azur a gardé sa fraîcheur de la nuit. L’on sort sans autre but que de sortir ; on suit, Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes, Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes. L’air est vif. Par moment un oiseau vole avec Quelque fruit de la haie ou quelque paille au bec, Et son reflet dans l’eau survit à son passage. C’est tout. Mais le songeur aime ce paysage Dont la claire douceur a soudain caressé Son rêve de bonheur adorable, et bercé Le souvenir charmant de cette jeune fille, Blanche apparition qui chante et qui scintille, Dont rêve le poète et que l’homme chérit, Evoquant en ses voeux dont peut-être on sourit La Compagne qu’enfin il a trouvée, et l’âme Que son âme depuis toujours pleure et réclame.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Les chères mains qui furent miennes Les chères mains qui furent miennes, Toutes petites, toutes belles, Après ces méprises mortelles Et toutes ces choses païennes, Après les rades et les grèves, Et les pays et les provinces, Royales mieux qu'au temps des princes, Les chères mains m'ouvrent les rêves. Mains en songe, mains sur mon âme, Sais-je, moi, ce que vous daignâtes, Parmi ces rumeurs scélérates, Dire à cette âme qui se pâme ? Ment-elle, ma vision chaste D'affinité spirituelle, De complicité maternelle, D'affection étroite et vaste ? Remords si cher, peine très bonne, Rêves bénis, mains consacrées, Ô ces mains, ces mains vénérées, Faites le geste qui pardonne !

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Mon rêve familier Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Ah longues nuicts d’hyver de ma vie bourrelles Ah longues nuicts d’hyver de ma vie bourrelles, Donnez moy patience, et me laissez dormir, Vostre nom seulement, et suer et fremir Me fait par tout le corps, tant vous m’estes cruelles. Le sommeil tant soit peu n’esvente de ses ailes Mes yeux tousjours ouvers, et ne puis affermir Paupiere sur paupiere, et ne fais que gemir, Souffrant comme Ixion des peines eternelles. Vieille umbre de la terre, ainçois l’umbre d’enfer, Tu m’as ouvert les yeux d’une chaisne de fer, Me consumant au lict, navré de mille pointes : Pour chasser mes douleurs ameine moy la mort, Ha mort, le port commun, des hommes le confort, Viens enterrer mes maux je t’en prie à mains jointes.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    La jacinthe Dans un antique vase en Grèce découvert, D’une tombe exhumé, fait d’une argile pure Et dont le col est svelte, exquise la courbure, Trempe cette jacinthe, emblème aux yeux offert. Un essor y tressaille, et le bulbe entr’ouvert Déchire le satin de sa fine pelure ; La racine s’épand comme une chevelure, Et la sève a déjà doré le bourgeon vert. L’eau du ciel et la grave élégance du vase L’assistent pour éclore et dresser son extase, Elle leur doit sa fleur et son haut piédestal. Du poète inspiré la fortune est la même : Un deuil sublime, né hors du limon natal, L’exalte, et dans les pleurs germe et croît son poème.

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    Renee Vivien

    @reneeVivien

    La promesse des fées Le vent du soir portait des chansons par bouffées, Et, par lui, je reçus la promesse des Fées… Avec des mots très doux, les elfes m’ont promis D’être immanquablement mes fidèles amis. Mais n’attachez jamais votre âme à leurs paroles, Un Elfe est tôt enfui, souffle vif d’ailes folles !… Leur vol tourbillonnait, vague comme un parfum. Cependant tous semblaient obéir à quelqu’un. La première portait sur son front découvert Une couronne d’or… Son manteau semblait vert. Et la couronne d’or, brûlant comme la flamme, Rayonnait au-dessus d’un visage de femme. Malgré l’étonnement d’un cœur audacieux, Je ne pus endurer la splendeur de ses yeux… Car j’entendais un bruit d’étreintes étouffées… Aussi j’ai voulu fuir l’amour fatal des Fées… Mais, devant ce bonheur mêlé d’un si grand mal, Ne regrettais-je pas un peu l’amour fatal !

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    Renee Vivien

    @reneeVivien

    Émerveillement Avec l’étonnement de mes regards, je vis, Le chœur des beaux rayons de lune aux tons bleuis. Et mes regards étaient stupéfaits et ravis… Avec mes yeux ouverts grandement je les vis. C’est pourquoi maintes fois, au hasard d’une veille, Ouvert sur l’infini, mon regard s’émerveille.

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    Robert Desnos

    Robert Desnos

    @robertDesnos

    J’ai tant rêvé de toi J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chère ? J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années je deviendrais une ombre sans doute, Ô balances sentimentales. J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu. J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.

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    Robert Tirvaudey

    @robertTirvaudey

    Épaisseur Nous sommes de la même épaisseur L’eau, l’air et la vapeur Pareils adossés à la même hauteur Du sommet à la courbe opale Semblable à un paysage pâle On sombre dans le creux dédale Aussi les êtres peuvent-ils vivre Dans l’ivresse qui les enivre Enfermés dans un même livre Tout s’écrit à l’infini Le point final est indéfini Que seule l’épaisseur redéfinit

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