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Imaginaire

207 poésies en cours de vérification
Imaginaire

Poésies de la collection imaginaire

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    Joh Hope

    @johHope

    Futile parchemin Ô sublime voix Dont l'intensité amplifie La déraison de cet horizon sauvage; Comment y enchaînerais-je Dans l'épaisseur de sa brume Cet écho strident; Fabuleuse projection De cette Infernale Passion Révoltée contre ces odieux clivages; Tel ce bateau ivre, A la dérive, Sur ces flots déchaînés Par ce fulgurant Foudroiement? Pourtant, Ce navire dépourvu d'Amiral Chavire avec volupté Sous l'ampleur de ce cataclysme; Car gorgé jusqu'à la lie De cette exceptionnelle Eau Limpide, Il se laisse happer par ce tourbillon; L'entraînant vers les abysses De cet insidieux monde, Où règne, En maître absolu, Cet hédonisme; Le seul qui puisse vaincre, Sans aucune honte, Le pouvoir maléfique De cette immonde frustration!!!!! Dès-à-présent, Virevolte, Au gré du souffle mercantile De ce Vent Géant, Ce parchemin futile; Arraché sans aucune pitié Sous la violence de cet Orage Au feuillage ocre et vermeil; De ce mystérieux Arbre Aux racines ancrées, Profondément, Dans cette terre si fertile; Là où se magnifiaient Les plus époustouflantes métaphores Dénuées de cette odieuse Oseille! Ne demeure ainsi, Face à l'ampleur De ce terrifiant Marasme, Qu'une douleur Particulièrement aigüe: - Ô s'abreuver uniquement, Encore et toujours, De simples fantasmes!- "Futile parchemin" Copyright Joh Hope, 23.11.2011

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    Joh Hope

    @johHope

    Incandescence Ô incandescence, Ton souffle, Ce précurseur Vent, Emporte au loin Ces immondes sarcasmes; Car cette inouïe passion Déleste nos corps Des chaînes de ces blasphèmes; Qui flétrissaient Nos âmes oppressées Par l'ampleur de ce marasme; Inconsciemment ancré, Tel un tatouage, Dans ces Coeurs bohèmes; Dont les pulsations s'accélérèrent Au contact de cet Aura Mystique; La seule à pouvoir oxygéner ce sang vicié Enrichi de cette Haine Féroce; Grâce à ce fabuleux don De polir ces diamants bruts Si mélancoliques; Afin d'y instiller La Lumière de cet Amour infini Pulvérisant ce sort atroce! Ainsi, A jamais, L'union de ces Pierres précieuses aux reflets nacrés; Pulvérisera les barreaux invisibles De cette soif absolue : « Ô liberté »!!!! "Incandescence" Copyright Joh Hope, 08.11.2011

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    Joh Hope

    @johHope

    Infernale passion Je me consume de désir A travers ce Sourire flamboyant; Dont la splendeur étincelante, De délicieux frissons Me parcourent; Sans que je ne puisse En maîtriser Ce fulgurant foudroiement; Prémices de la plus inouïe souffrance Inhérente à ce dilemme si lourd !!!! En effet, Tandis que les feux De cette inimaginable Passion Me dévorent corps et Ame; Je tente, En vain, De renier la magie De cette ensorcelante Mélodie; Dont l'écho strident Parvînt à raviver Cette minuscule Flamme; Sans se douter Qu'elle s'abreuverait De ce son jusqu'à la lie! Ainsi consciente, Face à l'ampleur De mes défaillances infernales; Je dérive, Au gré de ces larmes, Torrent dévastateur; Submergée par ces flots d'émotions Engendrés par ce Mal; Instillé, Tel ce succulent poison, Dans ce Coeur inapte au bonheur !!!! Pourtant, Dans ce monde onirique, Je lui offre, En guise de présent; Cet Amour Incommensurable Qui gît Au creux de mes entrailles; Bien que du fond de ma raison, Je ne doute pas Un seul instant; Que dès le départ Sonnait déjà le glas De cette inégale bataille! Bien sûr, Nul ne pourra m'arracher A mes sentiments; Même si cette déception Causée par les aléas de cette Vie; Me balafre De ces perles de nacres Jetées au Vent; Dans le but d'éteindre Les ravages de cette Incendie! Ô Toi! Non jamais, Je ne pourrai me résoudre A oublier; Ce que tu représentes Sur le chemin de ma destinée; Car je t'aime A n'en plus finir; Malgré qu'il te faille, Pour ce fait, Me maudire! Devrais-je donc brûler, Eternellement, En Enfer; Pour avoir osé défier Cette règle si austère? "Infernale passion" Copyright Joh Hope, 23.09.2011

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    Joh Hope

    @johHope

    Infâme reflet Ô de Ce Coeur torturé, Tourmenté, Déchiré, Prisonnier de ces ronces Aux épines acérées; Des déchets de cette masse livide, Nauséabonde, Informe, Exsangue, N'ayant pour seule tombe; Que les entrailles de ces Vautours, Désorientés, Affamés, Se disputant cette charogne Ainsi exposée; De manière si impudique Sur le terrain hostile et impur De ces ténébreuses, Démoniaques, Maléfiques catacombes; Jaillira le plus infâme des reflets : Celui de ces âmes anéanties Par l'ampleur de rancoeurs accumulées! Ô non, Ce ne sont point ces rictus A demi convulsés Face à cette sarcastique rage; Ni la haine contenue Dans ces dévastateurs, Avilissants, Sournois Ou méprisants regards; Qui m'empêcheront D'apprivoiser l'essence-même De cet emblématique Horizon Sauvage; Guidée par l'infinie Lueur étincelante De cet inouï, Majestueux Et somptueux Phare; Pourtant A maintes reprises foudroyé Lors de ces fulgurants orages! Ainsi, Face au plus infâme des reflets; Je n'éprouve, Désormais, Aucun regret! "Infâme reflet" Copyright Joh Hope, 22.04.2012

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    Joh Hope

    @johHope

    Inouïe métamorphose Ô Oui, Je m'abandonne, désormais, En toute confiance, A cette Passion étincelante; Car telle les racines si profondes De ce Robuste Chêne Au Coeur tendre; Elle s'insinue Sans aucune violence Dans l'Antre de mon Ame incandescente; Afin de percer ensemble Les mystères de cet Esprit Et ses infinis méandres; Virevoltant Au gré de ce vent automnal Empreint de cette douceur infinie; Lorsqu'il emporte gracieusement Ce Feuillage ocre et vermeil Dans la magie de son tourbillon; Pour lui permettre D'offrir à ma conscience La chance d'assister A sa métamorphose inouïe En un majestueux tapis Aux couleurs chatoyantes Duquel surgissent Mes plus fulgurantes émotions! Ô comment ne pourrais-je vaincre Le pouvoir maléfique De cette frustration immonde; Alors que mon corps, Enfin, Se magnifie viscéralement Imprégné de ce précieux Trésor; Dont l'époustouflant reflet Irradie de tout cet Or Ce regard perdu Dans cet insidieux monde; Au point d'anéantir Inéluctablement Les plus vils sacrilèges Liés à ce machiavélique sort ? "Inouïe métamorphose" Copyright Joh Hope, 02.11.2011

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    Joh Hope

    @johHope

    Intime conviction Ô Toi, L' Antre de cette passion Aux couleurs chatoyantes; Sublime la beauté naturelle Du plus blême des Arcs-en-Ciel; Si ridiculement minuscule Au sein de cet Horizon Sauvage Qu'il en déchante; Par crainte De ne point conquérir enfin L' Ame rebelle de cet Essentiel; Dont les effluves parfumées Pimentent l'existence Ô combien éphémère; De ce Papillon de Sang Déféquant lors de son envol Sur ces pitoyables chimères! Ô oui, Inonde-le Par ce torrent d'émotions Jailli de cette Source Intarissable; Imprègne-le à jamais De tes doutes , De tes peurs, De ta rage, De tes pleurs; Mais je t'en prie, Transmets- lui aussi Ce pouvoir inhérent A ton Amour Incommensurable; Le Seul à allier Cette fabuleuse magie Au rythme des pulsations de son Coeur! Ô non, Il ne s'agit point de rêves éveillés Ou de divagations vainement illusoires; Car cet Etre s'est juré De ne plus jamais, Son intime conviction, Laisser échoir! "Intime conviction" Copyright Joh hope, 24.05.2012

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    Joh Hope

    @johHope

    Inéluctable Errance Et soudain, Le souffle de ce vent géant, Inconsciemment, Foudroya cette majestueuse mésange Lors de son envol; Alors que son petit coeur, Secrètement, Battait passionnément; A l'idée de chanter, A gorge déployée, Son plus merveilleux bémol! Ne demeure, Dès à présent, Que l' impact indélébile Gravé dans ton douloureux reflet - Ô miroir évanescent- De ces gracieuses ailes, Brisées à jamais, Lors de cet instant si futile; Où ce verdict inéluctable Fut prononcé Sans la moindre émotion!!!! Ainsi, Cruellement blessée Par la plus terrible des déceptions; Elle fut condamnée A errer indéfiniment Dans ces lieux de perdition; Sur lesquels ne règne Que tristesse infinie et désolation! "Inéluctable errance" Copyright Joh hope, 03.01.2012

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    Joh Hope

    @johHope

    Ivresse et volupté Ô Poussière de Lumière, Je m'enivre de ton parfum; Dont les perles d'Or glissent Telle cette caresse soyeuse; Ondulant avec cette grâce infinie Au creux de mes seins; Afin d'y déposer Toute la volupté de ce nacre Si mystérieuse! Ne demeurent que les effluves De cette chatoyante couleur; Titillant le moindre de mes sens Lors de cet inouï réveil; Tandis que résonne l'écho strident Des pulsations de ce Coeur; A faire pâlir de jalousie Tous ces dieux Dépourvus de sommeil! Ô oui, Je m'agenouille Devant l'ampleur De cet inouï ressenti; Et le prie, Avec la plus incommensurable Des ferveurs; De toujours me guider Dans les méandres De mon esprit; Pour enfin lever le voile Sur le pouvoir De ces ignobles terreurs! "Ivresse et volupté" Copyright Joh Hope"30.09.2011

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    José Maria de Heredia

    @joseMariaDeHeredia

    Les conquérants Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, Fatigués de porter leurs misères hautaines, De Palos de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal. Ils allaient conquérir le fabuleux métal Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines, Et les vents alizés inclinaient leurs antennes Aux bords mystérieux du monde Occidental. Chaque soir, espérant des lendemains épiques, L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ; Ou penchés à l’avant des blanches caravelles, Ils regardaient monter en un ciel ignoré Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.

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    Jules Delavigne

    @julesDelavigne

    Equilibre fuyant J’avance lentement Sous un soleil écrasant Mes pieds, plus lourds à chaque pas, S’enfoncent inlassablement Dans le sable liquide. Et je ne vois que des champs couverts de neige Que des dimanches matins heureux Dans mes montagnes fraiches et splendides. La vielle dame m’avait dit un jour Que le bonheur est dans le mouvement Dans la fluidité entre deux étapes, deux états Et nulle part ailleurs. Devant moi, toujours, mon enfance L’air chargé de sel, porté par le vent Ces milliers d’étincelles dans l’eau Ces milliers de pensées insaisissables Et le son des galets brassés par les vagues Qui me bercera jusqu’à l’infini.

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    États Ah ! ce soir, j’ai le coeur mal, le coeur à la Lune ! Ô Nappes du silence, étalez vos lagunes ; Ô toits, terrasses, bassins, colliers dénoués De perles, tombes, lys, chats en peine, louez La Lune, notre Maîtresse à tous, dans sa gloire : Elle est l’Hostie ! et le silence est son ciboire ! Ah ! qu’il fait bon, oh ! bel et bon, dans le halo De deuil de ce diamant de la plus belle eau ! Ô Lune, vous allez me trouver romanesque, Mais voyons, oh ! seulement de temps en temps est-c’ que Ce serait fol à moi de me dire, entre nous, Ton Christophe Colomb, ô Colombe, à genoux ? Allons, n’en parlons plus ; et déroulons l’office Dés minuits, confits dans l’alcool de tes délices. Ralentendo vers nous, ô dolente Cité, Cellule en fibroïne aux organes ratés ! Rappelle-toi les centaures, les villes mortes, Palmyre, et les sphinx camards des Thèbe aux cent portes ; Et quelle Gomorrhe a sous ton lac de Léthé Ses catacombes vers la stérile Astarté ! Et combien l’homme, avec ses relatifs  » Je t’aime « , Est trop anthropomorphe au-delà de lui-même, Et ne sait que vivotter comm’ ça des bonjours Aux bonsoirs tout en s’arrangeant avec l’Amour. – Ah ! Je vous disais donc, et cent fois plutôt qu’une, Que j’avais le coeur mal, le coeur bien à la Lune.

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Exotisme Ils nous ont arrachés nus aux bras de la forêt nourricière pour nous exposer aux regards de Blancs bien vêtus Dans cette ville Paris pourquoi ce froid ces bruits Une fillette de deux ans et demi est morte Nous l’avons enveloppée dans des peaux À présent elle dort tout près du zoo où nous attirons les foules Bientôt leurs virus nous aurons décimés Le jour croit pouvoir se passer de la nuit et le Blanc du Noir Sachez que votre double de couleur lui aussi appartient au genre humain et qu’un monstre vit sous chaque masque blanc

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Illusion Du Temps se brise le chant de verre Exode de l’essaim des âmes De leur errance naît un miel inconnu des vivants Il coule au banquet de l’éblouissement aux ailes repliées C’est l’heure éternelle arrêtée au cadran d’un rêve caché sous nos paupières closes un bourdonnement inaudible pour ceux qui encore demeurent et prennent l’oiseau transparent pour leur unique demeure

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Stèle Même si les épaves de ma vie ce vieux rafiot flottent sur l’inconnu Je veux te forger un avenir insubmersible avec mes rêves de richesse Ton armure sera mon coeur de père et les flèches qui l’atteindront se briseront sur mon amour pour toi et l’argent que je n’ai pas Je refuse que tu voies mes ailes qui n’existent que dans mes délires Je veux bien par contre te dire… en m’accompagnant de la lyre… que les mots que je t’offre renferment plus d’or que n’en purent rapporter les galions

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    K

    Kieran Wall

    @kieranWall

    Métro Assise, jambes encollantées Repliées sous elle, elle médite. Ses yeux noirs médusants évitent Soigneusement de me hanter. Elle fait en fait semblant de lire, Son regard a perdu la trace Des mots ; le rêve a pris leur place Pendant que Londres nous aspire. Après que sauve déposée, Dans un sourire à peine osé, Elle me fait son au revoir, Les rails reprennent mouvement. Et Londres inéluctablement Approche, luisant dans le soir.

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    Laetitia Sioen

    @laetitiaSioen

    La poétique des nuages Dans mon lit, les draps froissés, Molletonné, au creux de mon oreiller, Mon corps flotte À l’aube du jour Et le crépuscule de la nuit. Cumul cotonneux nimbus, Bleu indigo brossé par le blanc lumineux, Le vent chasseur joue avec les particules. Les cristaux rencontrent l’atmosphère, Gouttelettes d’eau suspendues, La moutonnerie céleste est en mouvement. L’empreinte des traces de leurs sillages forme les histoires mystérieuses de mon imaginaire. Une nuée d’oiseaux inverse la vapeur. Brume mélancolique, Fumée orageuse, Je me laisse bercer par ce voile clair-obscur.

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    L

    Laetitia Sioen

    @laetitiaSioen

    L’allumeur de réverbères L’allumeur de réverbères Lave les ombres. La mort m’a effleurée L’écho murmure encore. Les bulles illuminées m’apaisent. Ma porte close n’a pas frappé. Mon corps lourd flotte ici bas. Mon esprit voyage ici et là. Mes pensées ricochets Virevoltent. À demi endormi je rêve. En sommeil je m’éveille. Mon squelette A sauvé sa peau, cette fois…

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    S

    Serge Langlet

    @sergeLanglet

    Hyperborée… Hyperborée… Il est un vieux pays où le soleil ne passe, Que si peu de rayons à travers les nuées, Que le sol y est froid, que l’eau y est de glace, Où planent le silence et la tranquillité, De grands sapins s’élancent comme pour s’envoler, Pour capter toujours mieux la chaleur de Phébus, Ils forment des forêts profondes et serrées, Où dans chaque clairière s’élève un tumulus ! Les légendes mystiques perdues aux fils des ans, Nous racontent l’histoire qui imprègne ces lieux, Des Elfes et des Géants en sont les habitants, Protégeant le sommeil des Héros et des Dieux. Ici, pour nous le rêve devient réalité, Il y flotte toujours, comme un parfum étrange, Et l’on s’attend sans cesse à quelque étrangeté, Paraissant devant nous, un Démon ou un Ange. Si vous croisez un jour, au détour d’un chemin, Des yeux d’un bleu si pur que l’on s’y perd dedans, Sachez que ce regard est celui d’un lutin, Vous ne pourrez le suivre, il est le fils du vent…

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    L

    Louis Ménard

    @louisMenard

    L’idéal Je ne voudrais rien des choses possibles ; Il n’est rien à mes yeux qui mérite un désir. Mon ciel est plus loin que les cieux visibles, Et mon coeur est plus mort que le coeur d’un fakir. Je ne puis aimer les femmes réelles : L’idéal entre nous ouvre ses profondeurs. L’abîme infini me sépare d’elles, Et j’adore des Dieux qui ne sont pas les leurs. Il faudrait avoir sa vierge sculptée Comme Pygmalion, et retrouver le feu Qu’au char du soleil ravit Prométhée : Pour incarner son rêve, il faudrait être un Dieu. Dans les gais printemps, la jeunesse dore Les plus âpres sentiers de ses ardents rayons ; Mais plus tard, qui peut rallumer encore Le soleil éclipsé de ses illusions ? Les rêves s’en vont avec l’espérance ; N’importe : marchons seul, comme il convient aux forts. Sans peur, sans regrets, montons en silence Vers la sphère sereine et calme où sont les morts. Grande Nuit, principe et terme des choses, Béni soit ton sommeil où tout va s’engloutir ; Ô Nuit ! sauve-moi des métempsycoses, Reprends-moi dans ton sein, j’ai mal fait d’en sortir.

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    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    L’idéal I Idéal ! Idéal ! sur tes traces divines, Combien déjà se sont égarés et perdus ! Les meilleurs d’entre nous sont ceux que tu fascines ; Ils se rendent à toi sans s’être défendus. Ce n’est point lâcheté, mais fougue involontaire, Besoin d’essor, dégoût de tout ce qui périt, Pur désir d’échapper à l’affreux terre-à-terre, A ce joug du réel qui courbe et qui meurtrit. Séducteur souverain, c’est ta main qui les aide A secouer leur chaîne, à jeter leur fardeau, Et quand la Vérité les trouble et les obsède, Tu mets devant leurs yeux ton prisme ou ton bandeau. Afin de mieux tromper leur âme inassouvie, Tu prends le nom d’amour en traversant leur vie. A ta voix ils feront, passagers ici-bas, Du désir affolé leur boussole suprême. Dans l’incommensurable ils ouvrent leur compas ; L’objet de leur poursuite est l’impossible même ; II leur faut avant tout ce qui n’existe pas. Par un courant fatal poussés vers le mirage, Ayant perdu leur lest, jeté leurs avirons, D’avance ils sont, hélas ! dévolus au naufrage. Si la réalité seule est le vrai rivage, Plutôt que d’aborder, ils s’écrieraient : « Sombrons ! » Sombrez donc, sombrez tous, les uns après les autres, Toi qui ne tends qu’au ciel comme toi qui te vautres. A tous deux l’Idéal ouvre un gouffre enchanté, Qu’il soit l’amour divin ou bien la volupté. Mais avant de partir, chacun pour son abîme, Sous un commun éclair, ne fût-ce qu’un moment, Le débauché splendide et l’ascète sublime Se seront rencontrés dans le même tourment. II Les voilà déjà loin, suivant leur destinée. Au frêle amour humain arrachant son flambeau, Tu tombas tout à coup dans ta course effrénée, Toi qu’on nous peint d’abord si candide et si beau. Victime du désir, plein d’une ardeur étrange, Tu t’acharnais en vain à fouiller dans la fange. Et descendais toujours sans cesser d’aspirer. Oui, jusqu’au bout tu crus, sous ta lèvre pâlie. Obtenir de l’ivresse en t’abreuvant de lie ; Tu ne parvins pas même à te désaltérer. Chaque jour plus ardent, vers de nouvelles ondes Nous te voyons, don Juan, haleter et courir, Criant toujours : « J’ai soif ! » à ces sources profondes Que d’une haleine en feu tu venais de tarir. Enfin, l’enfer s’ouvrit. Dans ce gouffre des âmes Tu t’es précipité, plongeur passionné ; Et qu’as-tu découvert ? — Des démons et des flammes. — Mais tu les connaissais avant d’être damné ! III Ah ! qui nous donnera, sur l’autre route ouverte. Le courage de suivre un plus noble égaré ? Il n’en périt pas moins ; le divin fut sa perte : C’est vers en haut qu’il prit son vol désespéré. A l’ardeur de ses vœux que ce monde eût déçue, Et quand les passions tentaient de l’agiter, C’est du côté du ciel qu’il cherchait une issue, Sachant que toute flamme est faite pour monter. Non, malgré la jeunesse, et sa fougue et ses fièvres, II ne vous connut point, transports avilissants, Et le jeune homme ardent n’a pas sali ses lèvres, Tout altéré qu’il fût, au vase impur des sens. Qu’à de commun son âme avec la chair fragile ? Dût sa force se perdre en des élans ingrats, Plutôt que d’embrasser une idole d’argile, Au fantôme divin il a tendu les bras. S’il crut parfois sentir, le grand visionnaire, Battre le coeur d’un Dieu sur son cœur de chrétien, C’est que pour l’animer, ce cœur imaginaire, Il lui prêtait l’amour qui débordait du sien. Toi, son premier flambeau, Science, il te renie ; Le miracle est sa loi. Vers un monde inconnu Des ailes le portaient, d’envergure infinie ; Dans l’illusion pure elles l’ont soutenu. Des mains de l’Idéal, et préparé pour elle, Cette dominatrice absolue et cruelle, La Foi t’a pris, Pascal, et ne t’a plus rendu. Que ta raison résiste, aussitôt tu l’accables. En un jour solennel coupant ses derniers câbles, Tu lanças vers le ciel ton esquif éperdu. Seul but de ton essor, vertigineux, rapide, L’abîme était en haut, mais profond, mais perfide, Qui t’attirait à lui comme un divin aimant. Aussi, sans l’arrêter tu montais en plein vide ; Pour ton âme emportée et toujours plus avide L’ascension s’achève en engloutissement. IV Implacable Idéal ! enfin, ton œuvre est faite. Au gré de tes désirs, sous ton souffle enivrant, Le supplice fut double et double la défaite. Tu peux t’enorgueillir, ton triomphe est navrant. On te donne deux coeurs, deux grands cœurs que la vie A ses combats ainsi qu’à ses fêtes convie, Qu’elle allait couronner en vrais triomphateurs, Oui, deux êtres, la fleur de l’humaine nature. Qu’en fais-tu ? Des martyrs, des fous, des déserteurs. Leur aspiration ne fut qu’une torture ; Car tu ne repais point ; tu ne veux que leurrer. Toi qui les affamais, tu leur devais pâture, Et tu ne leur donnas qu’une ombre à dévorer !

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    L

    Léopold Partisan

    @leopoldPartisan

    Capharnaüm ou le mimétisme de la métamorphose Ne serai-je toujours que ce rêveur au cœur de fiel ou alors atteindrai-je un jour peut-être, la célébrité des Tueurs de la lune de miel ? Ah si papa ne m’avait pas arraché les ailes, tandis que maman grouillait comme toujours en furetant dans les décolletés des gamines abandonnées à notre charité : comme mon destin en aurait été métamorphosé, transfiguré. « Non je ne suis plus ta jolie libellule ! » ai-je souvent gémi dans son giron ! Il voulait un garçon, pas d’une demi-lune, se croyant tout à la fois ange et papillon. « Mais regarde donc ces horribles cicatrices : on dirait qu’il m’a greffé dans le dos deux horribles mille-pattes baveux et morveux ! » Était-ce l’automne passé ou y a-t-il déjà quelques années ? Chez nous les éphémères, le temps a parfois de ces variations. En tout cas ce fut lors de la dernière fête des maïs, à laquelle je pus participer, qu’à la douce et tendre Abigail, je dérobai bien involontairement la virginité. Comment aurais-je pu savoir, idiot de charançon, crétin dytique, que cette molle corolle n’avait rien à voir avec la chrysalide dont je voulus libérer la nymphe avec mes patauds élytres. Lorsqu’après des heures et des heures de recherches forcenées, les hommes du village m’eurent retrouvé, ils jugèrent que me livrer à mon père serait une punition bien plus sévère que la maison de correction. Papa eut alors beau me fouetter comme un damné, jamais je ne retirai l’anathème que j’avais prononcé dès qu’il m’eut attaché à un arbre, la bouche ensanglantée, les deux yeux pochés, entouré de mes inséparables phalènes réelles ou virtuelles… et par lequel je lui annonçais qu’à l’aube du cinquième jour, il s’en irait pourrir sous la terre, où moi et mes semblables ferions un festin de son immonde carcasse… C’est sans doute une question de phéromone, mais j’ai toujours tenu parole. Faut dire aussi que Maman toujours aussi silencieuse et effacée l’avait, depuis bien longtemps déjà, infecté et rongé. Toujours est-il que le jour prédit, à peine arrivé à la rivière, où il allait toujours pisser après nous avoir brisés ou violés, il fut littéralement assailli et happé par une colonie de scolopendres, aussi venimeux que monstrueux. Il hurla longtemps, en s’enfonçant très lentement dans la vase fangeuse. Il beugla, vociféra et éructa. Il conjura, implora et supplia. Je me contentai seulement de le fixer de mes yeux globuleux et d’imiter la cigale amoureuse. Pour ce faire, je frottais comme un damné, mes excroissances dorsales contre la branche qu’il tentait vainement d’agripper. Je renforçais ainsi par cette chaleur torride, la dramaturgie malsaine de mon Œdipe dégénéré où parfois à l’ombre de ces palétuviers, les taux d’humidité de mes orgasmes dépassaient allègrement les cent pour cent. Il aurait dû savoir, ce sombre idiot, que jamais mon destin ne serait celui d’un Grégoire Samsa*. *Franz Kafka : la métamorphose

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    Marc-Antoine Girard de Saint-Amant

    @marcAntoineGirardDeSaintAmant

    La solitude (1) O ! que j'aime la solitude ! Que ces lieux sacrés à la nuit, Éloignés du monde et du bruit, Plaisent à mon inquiétude ! Mon Dieu ! Que mes yeux sont contents De voir ces bois qui se trouvèrent A la nativité du temps, Et que tous les Siècles révèrent, Être encore aussi beaux et verts, Qu'aux premiers jours de l'Univers !

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    Marcel Proust

    Marcel Proust

    @marcelProust

    Antoine Watteau Crépuscule grimant les arbres et les faces, Avec son manteau bleu, sous son masque incertain; Poussière de baisers autour des bouches lasses… Le vague devient tendre, et le tout près, lointain. La mascarade, autre lointain mélancolique, Fait le geste d’aimer plus faux, triste et charmant. Caprice de poète – ou prudence d’amant, L’amour ayant besoin d être orné savamment – Voici barques, goûters, silences et musique.

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    Minod Alain

    @minodAlain

    Du silence des hauteurs aux chants des mutins J'accroche les voix au silence des hauteurs Elles s' rassemblent sans un atome de violence L'électron libre – le poème – entre en leurs cœurs Et fabrique un vertige où roule la patience Une musique magnétique nous y tient Toute la maisonnée en remue et résonne De tous ce bien secret s'arraisonne en un lien Qui comme une mue encore là nous façonne Voix ! Vous aimez pavoiser avec les lutins Sortant des forêts pour aller toucher les cimes Vous les rencontrez ici leurs chants de mutins Sauf à vous emprisonner dans des murs intimes Dans toutes les trames où traînent les nuées S'aventure sur rocs et neiges la lumière Qui trace des futurs au sein des trouées Où chaque accent de nos voix au monde s'éclaire Qu'importe vitesse ! Qu'importent les courants ! Qu'importe l'évanouissement des blancs marbres ! L'air se piquera encore au chant des errants Pour – du savoir – alimenter nos moindres arbres

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    Nadia Ben Slima

    @nadiaBenSlima

    Conversation masquée Si La nuit rime avec la mort l’oubli prouvera que tu as tort Si la mort défie ton ennui Ne lui cède pas ton âme et ta vie À l’ennui, à la mort À la vie, à l’envie schizophrénique hypothétique Lorsque le masque tombera Seule la ferveur restera C’est impétueux, cette cérémonieuse envie de partir Une illusion pour tes sourires, Languir Puis sourire Le masque ne sied à ravir Qu’à ceux capables de s’en démunir

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    N

    Nadia Ben Slima

    @nadiaBenSlima

    Du jour ou de la nuit La nuit n’est plus pénible. Enveloppée dans les nuages elle se remet du jour et de la tristesse dans son sillage, les orages blessent se défient les oiseaux volages sombres et volubiles. Pourtant c’est bien là que l’on rêve c’est dans cet air, que se jouent les meilleures trêves qui apaisent et qui intègrent. Les éclaircies ne se voient guères mais il est sûr qu’elle sourit. Dans le jour se cache la belle nuit.

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    Patrice Cosnuau

    @patriceCosnuau

    Merci, mais sans moi Pour que la nostalgie ne soit plus douloureuse, Mon désir erratique en désaxe les cibles ; Je vous garde en mémoire, ô voeux inaccessibles Qui font briller les yeux d’aveugles tubéreuses. Mon royaume est criblé de dettes fabuleuses, Ma couronne est futile et mon sceau peu crédible. Mon coeur, sois libertaire et demeure infrangible Quand la vie te délie des joies ensorceleuses ! Concurrence tueuse, ourlée de stratagèmes, Cesseras-tu un jour tes pénibles baptêmes ? Comme Orphée qui d’or fin surligna son regard, Orphelin de lumière, exilé d’innocence, Je vais en l’avenir, chercher réminiscence De ce puissant sillon où, faible, je m’égare…

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    À la minute L’instrument Comme tu le vois. Espérons Et Espérons Adieu Ne t’avise pas Que les yeux Comme tu le vois Le jour et la nuit ont bien réussi. Je le regarde je le vois.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Bouche usée Le rire tenait sa bouteille À la bouche riait la mort Dans tous les lits où l’on dort Le ciel sous tous les corps sommeille Un clair ruban vert à l’oreille Trois boules une bague en or Elle porte sans effort Une ombre aux lumières pareille Petite étoile des vapeurs Au soir des mers sans voyageurs Des mers que le ciel cruel fouille Délices portées à la main Plus douce poussière à la fin Les branches perdues sous la rouille.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Entre autres À l’ombre des arbres Comme au temps des miracles, Au milieu des hommes Comme la plus belle femme Sans regrets, sans honte, J’ai quitté le monde. —Qu’avez-vous vu? —Une femme jeune, grande et belle En robe noire très décolletée.

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