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Amitié

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Amitié

Poésies de la collection amitié

    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Les deux amitiés Il est deux Amitiés comme il est deux Amours. L'une ressemble à l'imprudence ; Faite pour l'âge heureux dont elle a l'ignorance, C'est une enfant qui rit toujours. Bruyante, naïve, légère, Elle éclate en transports joyeux. Aux préjugés du monde indocile, étrangère, Elle confond les rangs et folâtre avec eux. L'instinct du cœur est sa science, Et son guide est la confiance. L'enfance ne sait point haïr ; Elle ignore qu'on peut trahir. Si l'ennui dans ses yeux (on l'éprouve à tout âge) Fait rouler quelques pleurs, L'Amitié les arrête, et couvre ce nuage D'un nuage de fleurs. On la voit s'élancer près de l'enfant qu'elle aime, Caresser la douleur sans la comprendre encor, Lui jeter des bouquets moins riants qu'elle-même, L'obliger à la fuite et reprendre l'essor. C'est elle, ô ma première amie ! Dont la chaîne s'étend pour nous unir toujours. Elle embellit par toi l'aurore de ma vie, Elle en doit embellir encor les derniers jours. Oh ! que son empire est aimable ! Qu'il répand un charme ineffable Sur la jeunesse et l'avenir, Ce doux reflet du souvenir ! Ce rêve pur de notre enfance En a prolongé l'innocence ; L'Amour, le temps, l'absence, le malheur, Semblent le respecter dans le fond de mon cœur. Il traverse avec nous la saison des orages, Comme un rayon du ciel qui nous guide et nous luit : C'est, ma chère, un jour sans nuages Qui prépare une douce nuit. L'autre Amitié, plus grave, plus austère, Se donne avec lenteur, choisit avec mystère ; Elle observe en silence et craint de s'avancer ; Elle écarte les fleurs, de peur de s'y blesser. Choisissant la raison pour conseil et pour guide, Elle voit par ses yeux et marche sur ses pas : Son abord est craintif, son regard est timide ; Elle attend, et ne prévient pas.

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    Nadia Ben Slima

    @nadiaBenSlima

    Ciel utopique Retrouve-moi au prochain soleil rose Je serai assise au bord du gouffre À feuilleter la prose, la beauté et les affres, Des mots que tu m’as soufflés Jadis bercée et honorée Rejoins-moi sur la pointe des pieds Au bord de la lune que tu m’as contée Car si je souffre de l’absence Ce n’est que pour rejouer ton inélégance Un goût de souffre dans nos regards J’ai lu la poésie de tes gestes Sur un parchemin écrit de hasards Maintenant sois confiant… je reste Volcanique

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    Nadia Ben Slima

    @nadiaBenSlima

    Son nid Quelque part je t’ai choisi comme mon arbre jumeau tu es née sur un nuage roses et bleuets et de ton rire tu as saupoudré mon enfance nominale, tu es dans l’équation de ma vie un hommage collatéral d’une beauté sincère main dans la main et toujours le jasmin

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Au nom d’un malaise Au nom d’un malaise, La peine m’a assaillie, Et s’en est allée la vie. Au nom d’un malaise, J’ai vécu sans amis, Et ils sont tous partis, Peine à vivre, Vivre à peine, Au nom d’un malaise…

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Dis, dis-moi… Quand l’ami se censure, il se cache? Quand il se découvre, il se révèle! Quand il choisit, il parle. Et ce qu’il ne dit pas, pour lui, parle… La sincérité d’un propos, La mascarade d’un dialogue, Parler ou se taire, Le silence en dit long… Dis-moi « patience », Parle-moi de « confiance », « Frustration » et « Ignorance », Dis-moi « connaissance. »

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    La fin des mots Il arrive qu’un couple sombre, comme un bateau pris dans la tourmente, que l’orage soit si violent que le navire malmené, prenne l’eau, que les voiles tendues, que l’équipage aurait omis de régler, se détachent et que la coque se brise. La passion des premiers jours passée, la réalité nouvelle de la vie à deux, la possession de l’autre, le don de soi, les mots doux qui cimentent cette idylle rêvée, le nid d’amour se construit, peu à peu, brin par brin. Il arrive que la source se tarisse, que le flot, un temps puissant et généreux, faiblisse, que le lit de la rivière s’assèche et laisse pousser de nouvelles espèces, faute d’eau; que ces deux forces, un temps complémentaires, s’ignorent longtemps. L’amour se transforme, au gré de la vie et de ses changements, il se teinte de mille nouvelles couleurs, il se renouvelle face aux obstacles, il grandit à l’ombre des arbres centenaires; à l’abri, il s’exprime et se renforce. Il arrive que les mots se perdent, que le couple en soit réduit à parler de toutes les tracasseries des jours monotones, en s’y limitant, faute de temps; au lieu de trouver les mots justes pour s’aimer et se respecter au quotidien, il se chamaille, se querelle et se perd. On en vient à cette saison qu’on nomme la fin des mots, cette saison où le verbe est limité à des ordres, des injonctions, des instructions, des reproches. Qu’en est-il de la poésie, des mots pleins de tendresse et de désir, des messages pleins de bienveillance ? Qu’en est-il du langage du coeur, cette langue sans mots, qui s’exprime par des regards complices, des sourires admiratifs et des tendres caresses ? Quelle saison succède à la fin des mots?

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Le chemin à deux Deux routes parallèles, Jamais ne se touchent, Un choeur si fusionnel, Qui jamais ne s’abouche. Deux vies nouvelles, Parfois s’entremêlent, Un fossé, une bretelle, Un lien, une passerelle. Deux rails, une échelle, À l’assaut du temps, filent, Deux esprits, une étincelle, À l’assaut du vent, graciles. Deux forces, aussi belles, Amies et complices réelles Deux êtres, aussi rebelles, Là, sous la même ombrelle.

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    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Mon homme Tu me façonnes, tu dessines les contours de mon être, comme un sculpteur à l’ouvrage, tu n’as de cesse de me travailler, de tes mots, de tes mains, de tes caresses, de tes baisers, de ton amour. Tu es la mer, qui meurt sur la côte, vague après vague, elle change le dessin des terres; et le continent lui cède, son sable fin, ses roches poreuses, ses rivages couverts de mousse, l’océan l’éclabousse. Tu m’enseignes, tu me portes, tu me désires pour toi, comme on se fait l’habit, sur mesure; et si je me trompe, tu me couvres de ta bienveillance, tu m’entoures de patience, tu me relèves avec douceur. Tu es le vent, qui joue dans les arbres, un air familier, qui souffle, qui caresse et qui sème, dans les terres; et la nature au coeur de ce ballet magique se réveille et bourgeonne en une nouvelle saison. Tu es mon roi, tu es mon homme, tu m’aimes malgré tout; et quand je ne m’aime plus, quand je n’arrive plus à voir au-delà de mes défauts, tu deviens ce seigneur magnanime, à jamais loyal. Tu es le ciel, qui veille sur la terre, qui marche à ses côtés, avec indulgence, qui l’accompagne sans jamais s’en éloigner; voûte parallèle qui se renouvelle au fil des contrées et des cycles, pour mieux l’exalter. Parce que ton amour me grandit, m’illumine et me libère, parce qu’à m’aimer ainsi, tu me construis; tu nous édifies notre refuge, notre sanctuaire, qui s’enracine entre terre et mer, comme une ancre, un repère, un phare de lumière, fendant les airs.

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    N

    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Mon refuge préféré Ma vie est comme cette maison, En ruines, abandonnée, négligée, Elle respire le chaos, l’amertume, Elle aspire à l’abandon, au vide. Ma vie est comme ce vaste monde, Opportunités et ressources infinies, Gâchée, pillée, éventrée et défigurée, Elle se déroule lasse et imperturbable. Ma vie est comme ces multiples doutes, Qui m’assaillent, me tourmentent encore, Acceptations, désirs et éternels dilemmes, Elle s’accommode de ces maints regrets. Ma vie est comme cet havre de paix, Si souvent parfaite, si tant généreuse, Qu’elle me semble factice et alarmante, Au point de redouter tant de maux à venir. Ma vie est comme ces labyrinthes secrets, À la croisée de mille chemins traversants, À la lisière de tant de belles rencontres, Quel chemin suivre? Quel destin choisir? Ma vie est comme ce tendre souvenir, Rejouant cent fois cette même séquence, Quand tu m’as serré fort dans tes bras, Cet instant où tu es devenu… mon refuge préféré.

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    Nicolas Boileau

    Nicolas Boileau

    @nicolasBoileau

    Amitié fidèle (Sur la mort d’Iris en 1654.) Parmi les doux transports d’une amitié fidèle, Je voyais près d’Iris couler mes heureux jours: Iris que j’aime encore, et que j’aimerai toujours, Brûlait des mêmes feux dont je brûlais pour elle: Quand, par l’ordre du ciel, une fièvre cruelle M’enleva cet objet de mes tendres amours; Et, de tous mes plaisirs interrompant le cours, Me laissa de regrets une suite éternelle. Ah! qu’un si rude coup étonna mes esprits! Que je versais de pleurs! que je poussais de cris! De combien de douleurs ma douleur fut suivie! Iris, tu fus alors moins à plaindre que moi: Et, bien qu’un triste sort t’ait fait perdre la vie, Hélas! en te perdant j’ai perdu plus que toi.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Air vif J’ai regardé devant moi Dans la foule je t’ai vue Parmi les blés je t’ai vue Sous un arbre je t’ai vue Au bout de tous mes voyages Au fond de tous mes tourments Au tournant de tous les rires Sortant de l’eau et du feu L’été l’hiver je t’ai vue Dans ma maison je t’ai vue Entre mes bras je t’ai vue Dans mes rêves je t’ai vue Je ne te quitterai plus.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    L’ami La photographie: un groupe. Si le soleil passait, Si tu bouges. Fards. À l’intérieur, blanche et vernie, Dans le tunnel. «Au temps des étincelles On débouchait la lumière.» Postérité, mentalité des gens. La bien belle peinture. L’épreuve, s’entendre. L’espoir des cantharides Est un bien bel espoir.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    A mes amis de la-bas Gens de la paisible Hollande Qu'un instant ma voix vint troubler Sans trop, j'espère, d'ire grande De votre part, voulant parler A vos esprits que la nature Fit calmes pour mieux y mêler L'enthousiasme et la foi pure Et l'idéal fou de réel Et la raison et l'aventure De sorte équitable, — ô le ciel non plus brumeux, mais de par l'ombre Même, et l'éclat essentiel, Ô le ciel aux teintes sans nombre Qu'opalisent l'ombre et l'éclat De votre art clair ensemble et sombre. Ciel dont il fallait que parlât La gratitude encor des races " Et dont il fallait que perlât Cette douceur vraiment mystique Et crue aussi vraiment qui rend Rêveuse notre âpre critique, Ô votre ciel, fils de Rembrandt !

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    A mon amie Eugénie Contrariante comme on l’est peu, nom de Dieu! Tu n’en fais qu’à ta tête — et moi rien qu’à la mienne Non plus — et je suis tel que je suis, quelque peu Que je sois, et j’y reste en dépit de la tienne De tête, et, nom de Dieu! j’adorerais ce jeu, S’il ne me tuait pas en manière de tienne Plaisanterie et de ta part et de la mienne, Je dis un peu ce qu’il faut dire, nom de Dieu. Je ne suis pas ni comme il faut, ni de génie, Mais je me souviens qu’on te prénomme Eugénie, Et je me rappelle aussi que c’est aujourd’hui Ta fête, et qu’il faut encore que je la souhaite, En dépit de nos torts de femme et de poète, Et je t’envoie, ô, ce sonnet fait aujourd’hui.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    L'amitié entre homme et femme est divine L'amitié, mais entre homme et femme elle est divine ! Elle n'empêche rien, aussi bien des rapports Nécessaires, et sous les mieux séants dehors Abrite les secrets aimables qu'on devine. Nous mettrions chacun du nôtre, elle est très fine, Moi plus naïf, et bien réglés en chers efforts Lesdits rapports dès lors si joyeux sans remords Dans la simplesse ovine et la raison bovine. Si le bonheur était d'ici, ce le serait ! Puis nous nous en irions sans l'ombre d'un regret. La conscience en paix et de l'espoir plein l'âme. Comme les bons époux d'il n'y a pas longtemps Quand l'un et l'autre d'être heureux étaient contents, Qui vivaient, sans le trop chanter, l'épithalame.

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    Pierre-Jean de Béranger

    @pierreJeanDeBeranger

    Le coin de l'amitié L'Amour, l'Hymen, l'Intérêt, la Folie, Aux quatre coins se disputent nos jours. L'Amitié vient compléter la partie, Mais qu'on lui fait de mauvais tours ! Lorsqu'aux plaisirs l'âme se livre entière, Notre raison ne brille qu'à moitié, Et la Folie attaque la première Le coin de l'Amitié. Puis vient l'Amour, joueur malin et traître, Qui de tromper éprouve le besoin. En tricherie on le dit passé maître ; Pauvre Amitié gare à ton coin ! Ce dieu jaloux, dès qu'il voit qu'on l'adore, A tout soumettre aspire sans pitié. Vous cédez tout ; il veut avoir encore Le coin de l'Amitié. L'Hymen arrive : Oh, combien on le fête ! L'Amitié seule apprête ses atours. Mais dans les soins qu'il vient nous mettre en tête Il nous renferme pour toujours. Ce dieu, chez lui, calculant à toute heure, Y laisse enfin l'Intérêt prendre pied, Et trop souvent lui donne pour demeure Le coin de l'Amitié. Auprès de toi nous ne craignons, ma chère, Ni l'Intérêt, ni les folles erreurs. Mais, aujourd'hui, que l'Hymen et son frère, Inspirent de crainte à nos cœurs ! Dans plus d'un coin, où de fleurs ils se parent, Pour ton bonheur qu'ils règnent de moitié ; Mais que jamais, jamais ils ne s'emparent Du coin de l'Amitié.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Aux amis inconnus Ces vers, je les dédie aux amis inconnus, À vous, les étrangers en qui je sens des proches, Rivaux de ceux que j'aime et qui m'aiment le plus, Frères envers qui seuls mon coeur est sans reproches Et dont les coeurs au mien sont librement venus. Comme on voit les ramiers sevrés de leurs volières Rapporter sans faillir, par les cieux infinis, Un cher message aux mains qui leur sont familières, Nos poèmes parfois nous reviennent bénis, Chauds d'un accueil lointain d'âmes hospitalières. Et quel triomphe alors ! Quelle félicité Orgueilleuse, mais tendre et pure, nous inonde, Quand répond à nos voix leur écho suscité, Par delà le vulgaire, en l'invisible monde Où les fiers et les doux se sont fait leur cité ! Et nous la méritons, cette ivresse suprême, Car si l'humanité tolère encor nos chants, C'est que notre élégie est son propre poème, Et que seuls nous savons, sur des rythmes touchants, En lui parlant de nous lui parler d'elle-même. Parfois un vers, complice intime, vient rouvrir Quelque plaie où le feu désire qu'on l'attise ; Parfois un mot, le nom de ce qui fait souffrir, Tombe comme une larme à la place précise Où le coeur méconnu l'attendait pour guérir. Peut-être un de mes vers est-il venu vous rendre Dans un éclair brûlant vos chagrins tout entiers, Ou, par le seul vrai mot qui se faisait attendre, Vous ai-je dit le nom de ce que vous sentiez, Sans vous nommer les yeux où j'avais dû l'apprendre. Vous qui n'aurez cherché dans mon propre tourment Que la sainte beauté de la douleur humaine, Qui, pour la profondeur de mes soupirs m'aimant, Sans avoir à descendre où j'ai conçu ma peine, Les aurez entendus dans le ciel seulement ; Vous qui m'aurez donné le pardon sans le blâme, N'ayant connu mes torts que par mon repentir, Mes terrestres amours que par leur pure flamme, Pour qui je me fais juste et noble sans mentir, Dans un rêve où la vie est plus conforme à l'âme ! Chers passants, ne prenez de moi-même qu'un peu, Le peu qui vous a plu parce qu'il vous ressemble ; Mais de nous rencontrer ne formons point le voeu : Le vrai de l'amitié, c'est de sentir ensemble ; Le reste en est fragile, épargnons-nous l'adieu.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Ici-bas Ici-bas tous les lilas meurent, Tous les chants des oiseaux sont courts ; Je rêve aux étés qui demeurent Toujours... Ici-bas les lèvres effleurent Sans rien laisser de leur velours ; Je rêve aux baisers qui demeurent Toujours... Ici-bas tous les hommes pleurent Leurs amitiés ou leurs amours ; Je rêve aux couples qui demeurent Toujours...

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    Renee Vivien

    @reneeVivien

    À l’amie Dans tes yeux les clartés trop brutales s’émoussent. Ton front lisse, pareil à l’éclatant vélin, Que l’écarlate et l’or de l’image éclaboussent, Brûle de reflets roux ton regard opalin. Ton visage a pour moi le charme des fleurs mortes, Et le souffle appauvri des lys que tu m’apportes Monte vers tes langueurs du soleil au déclin. Fuyons, Sérénité de mes heures meurtries, Au fond du crépuscule infructueux et las. Dans l’enveloppement des vapeurs attendries, Dans le soir énerve, je te dirai très bas. Ce que fut la beauté de la Maîtresse unique… Ah ! cet âpre parfum, cette amère musique Des bonheurs accablés qui ne reviendront pas ! Ainsi nous troublerons longtemps la paix des cendres. Je te dirai des mots de passion, et toi, Le rêve ailleurs, longtemps, de tes vagues yeux tendres, Tu suivras ton passé de souffrance et d’effroi. Ta voix aura le chant des lentes litanies Où sanglote l’écho des plaintes infinies, Et ton âme, l’essor douloureux de la Foi.

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    Rhita Benjelloun

    @rhitaBenjelloun

    Fleur du paradis Colombe blanche qui plane dans les cieux Réside avec les anges et le bon Dieu Ton âme est une note de musique qui nous éblouit Si rayonnante telle une fleur qui s’épanouit Juvénile, d’une blancheur pure et angélique Et ce sourire qui m’emporte vers un monde féerique Jadis, on marchait en chantant Main dans la main souvent en galopant Ainsi on vivait avant le 25 mai Ce jour damné qui a ton existence a mis un trait Houda …Ta mémoire est gravée dans mon cœur d’enfant Elle sera intacte, je veillerai à ce qu’elle le soit longtemps… Car ton authentique amitié est inestimable Je n’oublierai jamais nos rires, et même nos larmes Ton esprit court sans aucun doute Dans les jardins du paradis Je prierai chaque jour le bon Dieu pour ton répit Hommage à mon amie d’enfance Houda CHAHIDI, une pensée à tous ceux qui ont perdus leurs proches dans la guerre de la route…

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    Rutebeuf

    @rutebeuf

    La complainte Que sont mes amis devenus ; Que j'avais de si près tenus… Et tant aimés. Ils ont été trop clairsemés, Je crois le vent les a ôtés. L'amour est morte. Ce sont amis que vent me porte Et il ventait devant ma porte ; Les emporta. Avec le temps qu'arbre défeuille Quand il ne reste en branche feuille Qui n'aille à terre… Avec pauvreté qui m'atterre Qui de partout me fait la guerre Au temps d'hiver. Ne convient pas que vous raconte Comment je me suis mis à honte, En quelle manière. Que sont mes amis devenus ; Que j'avais de si près tenus… Et tant aimés. Ils ont été trop clairsemés, Je crois le vent les a ôtés. L'amour est morte. Le mal ne sait pas seul venir. Tout ce qui m'était à venir… M'est advenu.

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    Sabine Sicaud

    @sabineSicaud

    La main des dieux, tu peux refuser de la prendre La main des dieux, tu peux refuser de la prendre. La main du mendiant, tu peux aussi. Toutes les mains qui frôleront la tienne, tu peux les oublier. La main de ton ami, ferme les doigts sur elle, et serre-la si fort que le sang de ton cœur y batte avec le sien au même rythme.

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    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    Ne m'aimez pas Ne m'aimez pas !... Je veux pouvoir prier pour vous, Comme pour les amis dont le soir, à genoux, Je me souviens — afin qu'éloignant la tempête, Dieu leur donne un ciel pur pour abriter leur tête. Je veux, de vos bonheurs, prendre tout haut ma part, Le front calme et serein, sans craindre aucun regard ; Je veux, quand vous entrez, vous donner un sourire, Trouver doux de vous voir, en osant vous le dire. Je veux, si vous souffrez, partageant vos destins, Vous dire : « Qu'avez-vous ? » et vous tendre les mains. Je veux, si par hasard votre raison chancelle, Vous réserver l'appui de l'amitié fidèle, Et qu'entraîné par moi dans le sentier du bien, Votre pas soit guidé par la trace du mien. Je veux, si je me blesse aux buissons de la route, Vous chercher du regard, et sans crainte, sans doute, Murmurer à voix basse : « Ami, protégez-moi ! » Et prenant votre bras, m'y pencher sans effroi. Je veux qu'en nos vieux jours, au déclin de la vie, Nous détournant pour voir la route... alors finie, Nos yeux, en parcourant le long sillon tracé, Ne trouvent nul remords dans les champs du passé. Laissez les sentiments qu'on brise ou qu'on oublie ; Gardons notre amitié, que ce soit pour la vie ! Votre sœur, chaque jour, vous suivra pas à pas... Oh ! je vous en conjure, ami, ne m'aimez pas !

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    Susy Desrosiers

    @susyDesrosiers

    Amertume j’ai épluché nos aventures nos matins sur la grève nos insomnies encadré nos visages tes yeux tes soupirs autant de paradis pillés tes joues réminiscences coups de peur coups de fête ta bouche un lambeau de ciel débordant de tes lèvres un brin d’éternité fragile où je dépose nos cendres j’ai voulu te retenir te cloîtrer faire un chantier de nos paysages hélas nous sommes zone sinistrée

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Amitié sous X Pauvre enfant elle croyait l’amitié indissoluble unique primordiale dans l’esprit partagée dans la pensée La trahison l’attendait sur ce plan d’eau solitaire La barque partit sans elle Restèrent seules les vaguelettes du désespoir présentes à cet accouchement de vie

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    S

    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Elasticité temporelle Voix inchangées c’était hier le jour avant celui qui le précède pourtant l’eau a coulé sous les ponts c’est comme ça que l’on dit ? elles se sont parlé comme si le temps s’était figé jadis elle a toujours cette boucle d’oreille en argent donnée par une main d’adolescente elle l’a conservée dans un écrin brindille d’un parcours de vie couleur de sa jeunesse étourdie de plaisirs partagés de dialogues révélateurs de conquêtes le temps est élastique il passe et il revient immuable à la pureté des gens qui l’ont nourri

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Rencontres Rituels embellissant notre vie bleue ardoise errance à travers la ville la foule nous berce le verbe nous allaite magie d’une histoire ordinaire un chapitre béni est gravé un musicien joue du piano le colombophile respecté écrit son roman de gestes simples l’ange éphémère annule l’hypocrisie de ses congénères son parchemin reflète son âme extraordinaire alchimie des mots, tu nous fais gagner la bataille à la croisée des différences

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    T

    Thibault Desbordes

    @thibaultDesbordes

    Omerta I Demain je m’en irai Sous l’enseigne du banc, où il fait bon espoir De déclarer forfait, D’avancer sans retrait à l’ombre des couloirs. Quand tintera au clair une règle, un bocal, Ânonnons tous en chœur comme un grand récital L’âpre combinaison des gorges enrouées, Car je vois, mes amis, l’omerta m’écrouer. II Chantons, chantons chers amis ! Déversons nos poumons cois À la tête de l’égérie Comme un hideux éjaculat.  

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    Théodore de Banville

    Théodore de Banville

    @theodoreDeBanville

    À mon amie Hélas ! qu'il fut long, mon amie T'en souvient-il ? Ce temps de douleur endormie, Ce noir exil Pendant lequel, tâchant de naître A notre amour, Nous nous aimions sans nous connaître ! Oh ! ce long jour, Cette nuit où nos voix se turent, Cieux azurés Qui voyez notre âme, oh ! qu'ils furent Démesurés ! J'avais besoin de toi pour vivre : Je te voulais. Fou, je m'en allais pour te suivre, Je t'appelais Et je te disais à toute heure Dans mon effroi : « C'est moi qui te cherche et qui pleure. Viens. Réponds-moi. » Hélas ! dans ma longue démence, Dans mon tourment, J'avais tant souffert de l'immense Isolement, Et de cacher mon mal insigne, Emerveillé De gémir tout seul, comme un cygne Dépareillé ; J'étais si triste de sourire Aux vains hochets Dont s'était bercé mon délire ; Et je marchais, Si las d'être seul sous la nue, Triste ou riant, Que je ne t'ai plus reconnue, En te voyant. Et je t'ai blessée et meurtrie, Et je n'ai pas Au seuil de la chère patrie, Baisé les pas De l'ange qui dans la souffrance A combattu, Et qui me rendait l'espérance Et la vertu ! O toi dont sans cesse mes lèvres Disent le nom, Pardonne-moi tes longues fièvres, Tes pleurs ! mais non, J'en cacherai la cicatrice Sous un baiser Si long et si profond qu'il puisse Te l'effacer. Je veux que l'avenir te voie, Le front vainqueur, Serrée et tremblante de joie Près de mon cœur ; Ecoutant mon ode pensive Qui te sourit, Et me donnant la flamme vive De ton esprit ! Car à la fin je t'ai trouvée, Force et douceur, Telle que je t'avais rêvée, Epouse et sœur Qui toujours, aimante et ravie Me guériras, Et qui traverseras la vie Entre mes bras. Plus d'exil ! Vois le jour paraître A l'orient : Nous ne sommes plus qu'un seul être Fort et riant, Dont le chant ailé se déploie Vers le ciel bleu, Gardant, comme une sainte joie, L'espoir en Dieu, Poursuivant, sans qu'on l'avertisse, L'humble lueur Qu'on nomme ici-bas la justice Et le bonheur, N'ayant plus ni regrets ni haine Dans ce désert, Et se ressouvenant à peine Qu'il a souffert. Oui, je t'ai retrouvée, et telle Que je t'aimais, Toi qui, comme un miroir fidèle, Vis désormais Ma vie, et je t'aime, je t'aime, Je t'aime ! et pour L'éternité, je suis toi-même, O cher amour !

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    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    À la douce amie Çà : badinons – J'ai ma cravache – Prends ce mors, bijou d'acier gris ; – Tiens : ta dent joueuse le mâche... En serrant un peu : tu souris... – Han !... C'est pour te faire la bouche... – V'lan !... C'est pour chasser une mouche... Veux-tu sentir te chatouiller L'éperon, honneur de ma botte ?... – Et la Folle-du-logis trotte... – Jouons à l'Amour-cavalier ! Porte-beau ta tête altière, Laisse mes doigts dans ta crinière... J'aime voir ton beau col ployer !... Demain : je te donne un collier. – Pourquoi regarder en arrière ?... Ce n'est rien : c'est une étrivière... Une étrivière... et – je te tiens ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Et tu m'as aimé... – rosse, tiens !

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