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Jalousie

27 poésies en cours de vérification
Jalousie

Poésies de la collection jalousie

    A

    Abderrahmane Amalou

    @abderrahmaneAmalou

    O doute dormant Céder à l'invitation, Au doute dormant Qui regagne l'escorte Du feu et de la flamme Pour prêter main forte A la prise des armes! Arranger son propre camp A la taille du "blessé" Juste pour la journée, Le brouillard si frappant Tente d'en faire un errant Du fade au salé!! Enfin le gourmet-gourmand Troublé par le bruit dans l'oeil Se fait promener par l'oreille jusqu'à la graine mise en terre Dévorée par son propre ver: Là,il s'écoute dans le vent!

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    Antoine-Vincent Arnault

    Antoine-Vincent Arnault

    @antoineVincentArnault

    La jalousie Mélancolie est au fond de mon cœur ; De chants joyeux n'ai pas la fantaisie ; Plaintes, soupirs, accents de la douleur, Voilà les chants de la mélancolie. Cesse, ô ma voix ! cesse de soupirer Chanson d'amour où peignais mon martyre : À d'autres vers j'ai vu Daphné sourire. Tais-toi, ma lyre ! Ah ! laisse-moi pleurer ! Plus ne prétends en langage des dieux Chanter Daphné, chanter ma vive flamme : Chanson d'amour irait jusqu'à ses yeux ; Chanson d'amour n'irait plus à son âme. Hier encor l'entendais assurer Qu'un seul berger faisait chanson jolie : C'est mon rival. Toi, que l'ingrate oublie, Tais-toi, ma lyre ! Ah ! laisse-moi pleurer ! Si bien sentir vaut mieux que bien chanter, Si bien aimer vaut mieux que bien le dire, Las ! mieux que moi pouvait-on mériter Le seul suffrage auquel ma muse aspire ? Mais nouveauté, je le veux déclarer, Séduit souvent la plus sage bergère. Puisque Daphné comme une autre est légère, Tais-toi, ma lyre ! Ah ! laisse-moi pleurer ! Quoi, vous allez la chercher malgré moi, Vers indiscrets, enfants de jalousie ! Daphné vous lit : dieux ! quel est mon effroi ! Daphné sourit : dieux ! ma peine est finie ! Plus la douleur ne me doit tourmenter ; À mon rival retournez, ma tristesse. Mes vers encor plairaient à ma maîtresse ? Tais-toi, chagrin ! Ah ! laisse-moi chanter ! Écrit en 1789.

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    A

    Aïcha Bassry

    @aichaBassry

    Jalousie Avec ses doigts ses lèvres sa voix vibrante d'ivresse il a peint une femme pour son poème Comme elle était fascinante sa femme/poème J'ai avancé furtivement la main et lui ai arraché le cœur de la poitrine Je l'ai déposé sur la chaise près de moi pour mieux jouir du poème

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    S

    Sadek Belhamissi

    @sadekBelhamissi

    Fleurs d'Italie, fraîches roses de Russie Ô Christina, princesse, la plus charmante des jolies fleurs D’entre toutes plus que jamais la plus fraîche, quel bonheur ! votre galant à genoux, sublime, vous offre le bouquet Le plus beau jamais préparé pour le plaisir de sa bien aimée. . « Mon cher poète vous font rêver les jolies roses de tous pays, Décidément les distances ne vous découragent plus, fleurs d’Italie Les plus belles, les plus fraîches roses juste écloses de Russie, Enfin je ne sais plus ce dont est capable mon bel amour Dimitri ». . Christina, vous seule occupez mes pensées de jour comme de nuit. « Vos vers si séduisants, de chaudes larmes, chaque jour inondés, Terriblement seule à les relire, laissant au temps le soin de modeler Votre rose à sa guise, flétrie de jour en jour, un compagnon l’ennui.». . « j’ai bien appris en guise de travail, vos aventures folles en Russie, Les faisant sortir sous la neige, toilettes admirant ces belles dames En traîneau.Y a-t-il ballade plus romantique, sublime désir assouvi?» Christina, mon cœur et ma raison avec vous je vis sous le charme. . Ballades, toilettes, qu’ont-elles encore inventé vos «ambassadrices»? Emmener à l’hôpital Nathalie en urgence ayant glissé sur la neige, Cette malheureuse et pauvre dame est-ce pêché, satisfaire caprice Pendant qu’elle souffrait atrocement, sous l’effet de ses sortilèges ? . Je vous aime. Que désire mon amour je suis tout à vous, dites-moi. « Oui ! A moi seule vous m’avez fait pleurer, car aux histoires, je crois. Comblée, satisfaire tous mes désirs, câlins, caprices, autres envies Et aussi une belle ballade, sous la neige, en traîneau et en Russie.» . Belhamissi Sadek le 29.11.2017

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    C

    Chardin Fresnel Dzama

    @chardinFresnelDzama

    Jaloux Jaloux, celui qui comme Judas vend les princes Celui qui comme lui Arrache les roses Et qui pour votre oreille Son amour n'a point de flûte Ni le tambour des ébènes Ces journées commencent au seuil Du désamour Et qu'un jour parfois tombe du là-haut Rouspète vient s'approche et demande Les chemins pris par l'amour Il dit c'est une fois l'amour rencontré Qu'il vivra tout beau Quelle somme d'erreurs ce malheureux Quand reverra-t-il l'amour si rare si solitaire Lui qui dans peu de coeurs, fait demeure Où, dans quel aspect sera-t-il devant l'amour Petit divin du mal quoique les lunes Quoique les soleils mal je vois leur contact.

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Bonne fortune À Théodore de Banville. Tête penchée, Œil battu, Ainsi couchée Qu'attends-tu ? Sein qui tressaille, Pleurs nerveux, Fauve broussaille De cheveux, Frissons de cygnes Sur tes flancs, Voilà des signes Trop parlants. Tu n'es que folle De ton corps. Ton âme vole Au dehors. Qu'un autre vienne, Tu feras La même chaîne De tes bras. Je hais le doute, Et, plus fier, Je te veux toute, Âme et chair. C'est moi (pas l'autre !) Qui t'étreins Et qui me vautre Sur tes seins. Connais, panthère, Ton vainqueur Ou je fais taire Ta langueur. Attache et sangle Ton esprit, Ou je t'étrangle Dans ton lit.

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Dans la clairière Pour plus d'agilité, pour le loyal duel, Les témoins ont jugé qu'Elles se battraient nues. Les causes du combat resteront inconnues ; Les deux ont dit : « Motif tout individuel. » La blonde a le corps blanc, plantureux, sensuel ; Le sang rougit ses seins et ses lèvres charnues. La brune a le corps d'ambre et des formes ténues ; Les cheveux noirs-bleus font ombre au regard cruel. Cette haie où l'on a jeté chemise et robe, Ce corps qui tour à tour s'avance ou se dérobe, Ces seins dont la fureur fait se dresser les bouts, Ces battements de fer, ces sifflantes caresses, Tout paraît amuser ce jeune homme à l'œil doux Qui fume en regardant se tuer ses maîtresses.

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    C

    Charles Guérin

    @charlesGuerin

    Entre mon rêve et toi J'écris ; entre mon rêve et toi la lampe chante. Nous écoutons, muets encore de volupté, Voleter un phalène aveugle dans la chambre. Ton visage pensif est rose de clarté. Tu caresses les doigts que je te laisse et songes : « Si vraiment il m'aimait ce soir, écrirait-il ? » Tu soupires, tes mains tressaillent, et tes cils Palpitent sous tes yeux en fines grilles d'ombre. Je devine un chagrin secret, et je t'attire ; Tu fais sous mon baiser un effort pour sourire, Et voici que, longtemps, le cœur lourd de sanglots, Silencieuse et sans vouloir être calmée, Tu pleures, inquiète et jalouse des mots Qui te parlent de notre amour, ma bien-aimée.

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    Germain Nouveau

    Germain Nouveau

    @germainNouveau

    Jaloux En été dans ta chambre claire, Vers le temps des premiers aveux, (Ce jeu-là paraissait Te plaire) On ouvrait parfois Baudelaire, Avec ton épingle à cheveux, Comme un croyant ouvre sa Bible, En s'imaginant que le Ciel, Dans un verset doux ou terrible, Va parler à son coeur sensible, Quelque peu superficiel ; D'avance on désignait la page À droite ou bien à gauche, et puis, Par un chiffre le vers, ce mage Qui devrait être ton image, Ou me dire ce que je suis. Nous prenions du goût à la chose. Donc on tirait chacun pour soi Un vers, au hasard, noir ou rose, Dans ce beau Poète morose. Nous commencions, d'abord à Toi, Attention ! Dans ta ruelle Tu mettrais l'univers entier. Vous riez ! bon pour Vous, cruelle ! Car ce vers Vous flatte de l'aile, Et c'est un compliment altier ! Un compliment comme en sait faire Un homme sagace en amour, Et qui fleure en sa grâce fière, Sous le style de La Bruyère, Son joli poète de Cour ; Un compliment qui sent sa fraise, Son talon rouge, et qui, vainqueur, Allumant ses pudeurs de braise, Eût faire rire Sainte Thérèse, Chatouillée... au fond de son coeur. Qu'il est bon ! oui !... mais moi... je gronde ! Y songez-Vous, avec ce vers, Quelle figure fais-je au monde, Dans cette ruelle profonde, Au milieu de cet Univers ! Ah ! fi !... Pardonnez-moi... Madame... Oui, je m'oublie !... oui, je sais bien... Toute jalousie est infâme... C'est un peu de vertige à l'âme, Ça va se passer... ce n'est rien... Ah ! tant mieux ! je vous vois sourire. Continuons ce jeu si doux ; Mais avant, je dois Vous le dire, Afin d'éviter un mal pire, Si jamais je deviens jaloux, Rejetez-moi, moi G, moi N, Moi, vilain monstre rabougri, Rejetez-moi dans ma Géhenne ; Le jaloux n'est plus, dans sa haine, Rien... qu'un billet d'amour... aigri.

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    Guy Goffette

    Guy Goffette

    @guyGoffette

    Jalousie Il lui arrive de plus en plus souvent la nuit de descendre dans la cuisine où fument en silence sous la lune les statues que le jour relègue parmi les me les habits, sous l'amas des choses rapportées du dehors et vouées à l'oubli. Il n'allume pas mais s'assied dans sa lumière comme un habitué au milieu des filles et leur parle d'une voix triste et douce de sa femme qui se donne là-haut, dans sa propre chambre à de grands cavaliers invisibles et muets — Et c'est moi qui garde leurs chevaux, dit-il en montrant l'épais crin d'or enroulé à son annulaire.

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    J

    Jean Auvray

    @jeanAuvray

    La jalousie Poètes, peintres parlants, que vous sert de nous feindre, Peintres, poètes muets, que vous sert de nous peindre Des feux, des fouets, des fers, des vaisseaux pleins de trous, Des rages, des fureurs, des lieux épouvantables : Pour exprimer l'horreur des enfers effroyables, Est-il enfer semblable à celui des jaloux ? L'aigle de Prométhée, les fouets des Euménides, Les vaisseaux défoncés des folles Danaïdes, D'Ixion abusé les roues et les clous, Les peines de Tantal, de Sisyph, de Phlégie Ne sont que jeux au prix de l'âpre jalousie, Il n'est enfer semblable à celui des jaloux. Si la nuit le jaloux tient sa femme embrassée, Il croit tenant le corps qu'un autre a sa pensée ; Fût-elle à prier Dieu dans l'église à genoux, Si du temps qu'il lui donne elle passe les bornes, Ce Vulcain pense avoir le front tout plein de cornes Et se plonge insensé dans l'enfer des jaloux. Une rare beauté, un accoutrement brave, Une charmante voix, une démarche grave, Un oeil rempli d'attraits, un sourire trop doux, Une gaillarde humeur, une larme aperçue, Un doux accord de luth, une oeillade conçue, Sont les plus grands tourments de l'enfer des jaloux. Ils sont pâles, chagrins, songeards, mélancoliques, Noisifs, capricieux, maussades, fantastiques, Difficiles, hargneux, sauvages, loups-garous, L'esprit toujours porté à quelque horrible songe, Un vautour sans cesser les entrailles leur ronge, Bref, il n'est tel enfer que celui des jaloux. Donc vieillards refroidis, cherchez quelques Médées Pour faire rajeunir vos vieillesses ridées, Et au tripot d'amour mieux assener vos coups, Ou bien, dagues de plomb, votre horoscope preuve Que vous serez bientôt des cocus à l'épreuve Et que vous entrerez dans l'enfer des jaloux. Et vous cabas moisis, vieilles tapissières, Tétins mous, fronts ridés, culs plats, fesses flétries, Yeux pleureux, cheveux gras, pourquoi épousez-vous Ces volages poulains qu'un jeune amour enflamme ? Vous n'êtes que de glace, ils ne sont que de flamme. Entrez, vieilles, entrez dans l'enfer des jaloux.

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    J

    Jean Auvray

    @jeanAuvray

    Un jaloux Un jour en colère un Jean Cul Reprochait à sa prude femme : Est-il pas vrai, paillarde infâme, Que tu m'as fait cent fois cocu ? Mari, la fureur vous transporte. Confesse donc ou tu es morte. Si je le dis, que ferez-vous ? Je te ferais trancher la tête ! Je ne serais donc pas si bête De le dire en votre courroux.

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    J

    Jean Polonius

    @jeanPolonius

    Jalousie Il t’aime ! il t’aime ! — il me l’a dit : Ses regards me l’ont fait comprendre ; Fatal aveu ! secret maudit ! Est-ce moi qui devais l’entendre ? Il t’aime ! — À ce mot accablant, Mon front s’est couvert d’un nuage ; J’ai senti se troubler mon sang, Et ma lèvre a tremblé de rage. Et j’ai pu le voir, l’écouter ! Sans rompre à grands cris le silence ! Sans repousser, sans rejeter Son odieuse confidence !… Mais non : mes traits ne devaient pas Lui révéler que je t’adore ! Car t’aimer est un crime, hélas ! Et le dire est un crime encore. Pourquoi, par quels fatals attraits L’air où tu vis fait-il qu’on t’aime ? Je voudrais dérober tes traits Au monde, au jour, aux vieillards même. Je hais ceux qui parlent de toi ; Je hais ceux qui te trouvent belle ; Je hais ton nom, si devant moi Quelque autre bouche le rappelle ! Puisqu’un abîme est entre nous, Eh ! bien, que le sort s’accomplisse ! Mais que ce gouffre trop jaloux Nul autre au moins ne le franchisse ! Oui, je saurai, même sans toi, Supporter l’air et la lumière, Si le sort qui t’arrache à moi T’arrache au reste de la terre.

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    L

    Louisa Siefert

    @louisaSiefert

    Jalousie I Ah ! toi, l’indifférent, tu souffres à ton tour : L’angoisse t’a mordu, les peines sont venues ; Tu trembles et tu crains en attendant le jour, Et la nuit te remplit de terreurs inconnues. J’ai vu luire en tes yeux, par un brusque retour, Des larmes, jusque-là vainement retenues ; Et toi, qui ris de tout, toi, qui ris de l’amour, Pour sonder l’avenir tu regardes les nues. Tout n’est donc pas mensonge en nos maux ici-bas, Que tu subis aussi, toi, dont le cœur la nie, De la loi de douleur la sanglante ironie ? Et tu peux donc aimer, toi, qui ne m’aimes pas ? Mais quel déchirement qu’une telle pensée, Dans ma blessure encor, quelle épine enfoncée ! II Oh ! Ce sonnet me pèse à l’égal d’un remord ! Que je m’occupe ou non, que je veille ou je rêve, Ce souvenir ne peut me laisser paix ni trêve, Car pour moi chaque vers est un serpent qui mord. L’épreuve est salutaire alors qu’elle rend fort Et d’un souffle puissant jusqu’au ciel nous enlève, Mais tout ressentiment transperce comme un glaive, Et ces angoisses-là sont angoisses de mort. Arrière donc, vipère à la langue empestée, Amertume égoïste et vile, pour jamais Retourne au gouffre noir qui t’avait enfantée ! Moi, je veux vivre, aimer et sentir désormais Tout ce que peut souffrir une âme généreuse Qui demande au devoir le secret d’être heureuse. III Dans les champs reverdis passe un air pur et doux, Une blanche vapeur estompe la vallée ; Toute ligne s’efface aux horizons plus mous, La nature aujourd’hui de tendresse est voilée. Adieu, sombre chagrin, tristesse aux pleurs jaloux, De votre étreinte encor je suis tout ébranlée. Après poisons du cœur, bien loin enfuyez-vous, Laissez venir la paix à mon âme troublée. Je n’ai que trop senti vos aiguillons maudits, Et je veux maintenant que tout ce que je dis Soit trempé de douceur et de mélancolie, Comme aujourd’hui l’on voit la lumière affaiblie Glisser avec langueur jusqu’aux prés odorants Et changer l’ombre humide en rayons transparents.

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    Louise Colet

    Louise Colet

    @louiseColet

    Jalousie Jeunes femmes, parfois, quand je vais me mêler A vos jeux... si je sens mon âme se troubler, Si soudain sur mon front une ride se creuse, Si ma pensée empreint sa trace douloureuse Sur mes traits, que l'on voit se couvrir de pâleur, Ce n'est point jalousie, ô femmes ! c'est douleur ! Du bonheur passager de la nouvelle épouse, De ses illusions je ne suis pas jalouse. Quand elle apparaît, j'aime à l'entendre applaudir, A voir sous l'oranger son front pur resplendir, Sa parure éblouir la foule qui l'entoure, J'aime à la croire heureuse alors qu'elle savoure Cet encens que le monde aux femmes jette un jour, Encens de vanité parfumé par l'amour !... Mais ce qui me torture et fait fléchir mon âme, C'est de voir auprès d'elle assise une autre femme, Jeune de son bonheur dont elle prend sa part, Fière de ses succès, l'adorant du regard, Et la nommant tout haut sa fille, ô peine amère ! Je suis jalouse alors, car je n'ai plus de mère !

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    La jalousie Qu'as-tu fait d'un aveu doux à ton espérance ? Mes pleurs, qu'en as-tu fait ? Ton bonheur d'un moment. Les secrets de mon âme ont aigri ta souffrance, Et, pour y croire enfin, tu voulus un serment. Le serment est livré : tu ne crois pas encore, Tu doutes des parfums en respirant les fleurs ; Tu voudrais ajouter des rayons à l'aurore, Au soleil des flambeaux, à l'iris des couleurs. Incrédule, inquiète, ingrate jalousie ! Amour, aveugle amour qui méconnaît l'amour ! Qui regarde un ciel pur, et demande le jour ; Oh ! que je... que je t'aime, aimable frénésie !

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    N

    Nina de Callias

    @ninaDeCallias

    La jalousie du jeune Dieu Un savant visitait l’Égypte ; ayant osé Pénétrer dans l’horreur des chambres violettes Où les vieux rois thébains, en de saintes toilettes, Se couchaient sous le roc profondément creusé, Il vit un petit pied de femme, mais brisé Par des Bédouins voleurs de riches amulettes. Le baume avait saigné le long des bandelettes, Le henné ravivait les doigts d’un ton rosé. Pur, ce pied conservait dans ses nuits infernales Le charme doux & froid des choses virginales : L’amour d’un jeune dieu l’avait pris enfantin. Ayant baisé ce pied posé dans l’autre monde, Le savant fut saisi d’une terreur profonde Et mourut furieux le lendemain matin.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Contre la jalousie II. La jalousie est Multiforme La jalousie est multiforme Dans sa monotone amertume : Elle est minime, elle est énorme, Elle est précoce, elle est posthume ! Méfiez-vous quand elle dort : C’est le tigre et non plus le chat. Elle mord bien quand elle mord, C’est le chien enragé ! Crachat, Insulte, adultère à sa face L’affollent, et le sang ruisselle… Ou la laissent calme à sa place, Froide et coite comme pucelle. Elle prémédite des tours Pendables sous un air charmant Et les exécute toujours Affreusement, terriblement… Nous ne sommes plus à des âges Pour nous piquer de ces folies : Ah ! bien mieux nous vaut être sages, Ayant eu nos fureurs… jolies ! Être jaloux, rien d’aussi sot ! Et j’efface à l’instant les vers D’un peu plus haut, vague tressaut D'encore ce cruel tressaut. III. D’ailleurs la Jalousie est Bête D’ailleurs, la jalousie est bête. D’abord, elle ne sert de rien Malgré tout son martel en tête. Puis elle n’est pas d'un chrétien, Jésus qui pardonnez des milliards de fois Par la bouche du prêtre et Votre grâce toujours prête, Même, entre tous, à ceux qu’a damnés sa menteuse voix. C’est aussi le péché morose Portant eu lui déjà l’Enfer Tant mérité sur toute chose! C’est Caïn et c’est Lucifer, L'un jaloux de son frère et l’autre de son Dieu Et tous deux malheureux sans fin méditant sur la cause Et sur l’effet, auteurs de leur éternité de feu! Ô rien ne vaut la confiance Entre deux Cœurs pécheurs, mais vrais. L’un pour l’autre et qu’une nuance Divisait aux temps jeunes, mais Qui ne peuvent avoir un bonheur mutuel Et que la seule mort diviserait et que fiance À la joie éternelle un franc accord perpétuel. IV. Bah! Confiance ou Jalousie! Bah ! confiance ou jalousie! Mots oiseux et choses impies. «Je te soupçonne, tu m’épies,» «Tu me cramponnnes, je te scie.» Ô toi, Catulle et vous, Lesbies! «Tu m’as élu, je l’ai choisie.» Comme eux suivons la fantaisie, Et non pas trente-six lubies. Tu m’es clémente et je crois t’être, En revanche, soumis et tendre: Lors il est aisé de s’entendre. Plus d’«infidèle», plus de «traître», Plus non plus de serment qui tienne Ou non! mais ta joie et la mienne.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Je ne suis pas jaloux Je ne suis pas jaloux de ton passé, chérie, Et même je t'en aime et t'en admire mieux. Il montre ton grand cœur et la gloire inflétrie D'un amour tendre et fort autant qu'impétueux. Car tu n'eus peur ni de la mort ni de la vie, Et, jusqu'à cet automne fier répercuté Vers les jours orageux de ta prime beauté, Ton beau sanglot, honneur sublime, t'a suivie. Ton beau sanglot que ton beau rire condolait Comme un frère plus mâle, et ces deux bons génies T'ont sacrée à mes yeux de vertus infinies Dont mon amour à moi, tout fier, se prévalait Et se targue pour t'adorer au sens mystique : Consolations, vœux, respects, en même temps Qu'humbles caresses et qu'hommages ex-votants De ma chair à ce corps vaillant, temple héroïque Où tant de passions comme en un Panthéon, Rancœurs, pardons, fureurs et la sainte luxure Tinrent leur culte, respectant la forme pure Et le galbe puissant profanés par Phaon. Pense à Phaon pour l'oublier dans mon étreinte Plus douce et plus fidèle, amant d'après-midi, D'extrême après-midi, mais non pas attiédi Que me voici, tout plein d'extases et de crainte. Va, je t'aime... mieux que l'autre : il faut l'oublier, Toi, souris-moi du moins entre deux confidences, Amazone blessée ès belles imprudences Qui se réveille au sein d'un vieux brave écuyer.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Ô toi triomphante Ô toi triomphante sur deux « Rivales » (pour dire en haut style). Tu fus ironique, — elles... feues — Et n'employas d'effort subtil Que juste assez pour que tu fus — Ses encor mieux, grâce à cet us Qu'as de me plaire sans complaire Plus qu'il ne faut à mes caprices. Or je te viens jouer un air Tout parfumé d'ambre et d'iris, Bien qu'ayant en horreur triplice Tout parfum hostile ou complice, Sauf la seule odeur de toi, frais Et chaud effluve, vent de mer Et vent, sous le soleil, de prées Non sans quelque saveur amère Pour saler et poivrer ainsi Qu'il est urgent, mon cœur transi. Mon cœur, mais non pas ma bravoure En fait d'amour ! Tu ressuscite- Rais un défunt, le bandant pour Le déduit dont Vénus dit : Sit ! Oui, mon cœur encore il pantèle Du combat court, mais de peur telle ! Peur de te perdre si le sort Des armes eût trahi tes coups. Peur encor de toi, peur encore De tant de boudes et de moues. Quant aux deux autres, ô là là ! Guère n'y pensais, t'étais là. Iris, ambre, ainsi j'annonçai — Ma mémoire est bonne — ces vers A ta victoire fière et gaie Sur tes rivales somnifères. Mais que n'ont-ils le don si cher, Si pur ? Fleurer comme ta chair !

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    Pierre Corneille

    Pierre Corneille

    @pierreCorneille

    Jalousie N'aimez plus tant, Phylis, à vous voir adorée : Le plus ardent amour n'a pas grande durée ; Les nœuds les plus serrés sont le plus tôt rompus ; A force d'aimer trop, souvent on n'aime plus, Et ces liens si forts ont des lois si sévères Que toutes leurs douceurs en deviennent amères. Je sais qu'il vous est doux d'asservir tous nos soins : Mais qui se donne entier n'en exige pas moins ; Sans réserve il se rend, sans réserve il se livre, Hors de votre présence il doute s'il peut vivre : Mais il veut la pareille, et son attachement Prend compte de chaque heure et de chaque moment. C'est un esclave fier qui veut régler son maître, Un censeur complaisant qui cherche à trop connaître, Un tyran déguisé qui s'attache à vos pas, Un dangereux Argus qui voit ce qui n'est pas ; Sans cesse il importune, et sans cesse il assiège, Importun par devoir, fâcheux par privilège, Ardent à vous servir jusqu'à vous en lasser, Mais au reste un peu tendre et facile à blesser. Le plus léger chagrin d'une humeur inégale, Le moindre égarement d'un mauvais intervalle, Un sourire par mégarde à ses yeux dérobé, Un coup d'œil par hasard sur un autre tombé, Le plus faible dehors de cette complaisance Que se permet pour tous la même indifférence ; Tout cela fait pour lui de grands crimes d'état ; Et plus l'amour est fort, plus il est délicat. Vous avez vu, Phylis, comme il brise sa chaîne Sitôt qu'auprès de vous quelque chose le gêne ; Et comme vos bontés ne sont qu'un faible appui Contre un murmure sourd qui s'épand jusqu'à lui. Que ce soit vérité, que ce soit calomnie, Pour vous voir en coupable il suffit qu'on le dit ; Et lorsqu'une imposture a quelque fondement Sur un peu d'imprudence, ou sur trop d'enjouement, Tout ce qu'il sait de vous et de votre innocence N'ose le révolter contre cette apparence, Et souffre qu'elle expose à cent fausses clartés Votre humeur sociable et vos civilités. Sa raison au dedans vous fait en vain justice, Sa raison au dehors respecte son caprice ; La peur de sembler dupe aux yeux de quelques fous Etouffe cette voix qui parle trop pour vous. La part qu'il prend sur lui de votre renommée Forme un sombre dépit de vous avoir aimée ; Et, comme il n'est plus temps d'en faire un désaveu, Il fait gloire partout d'éteindre un si beau feu : Du moins s'il ne l'éteint, il l'empêche de luire, Et brave le pouvoir qu'il ne saurait détruire. Voilà ce que produit le don de trop charmer. Pour garder vos amants faites-vous moins aimer ; Un amour médiocre est souvent plus traitable : Mais pourriez-vous, Phylis, vous rendre moins aimable ? Pensez-y, je vous prie, et n'oubliez jamais, Quand on vous aimera, que l'amour est doux ; mais...

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Inquiétude Pour elle désormais je veux être si bon, Si bon, qu'elle se sache aveuglément chérie ; Je ne lui dirai plus : « Il faut, » mais : « Je t'en prie... » Et je prendrai les torts, lui laissant le pardon. Mais quel âpre murmure au fond de moi dit : « Non ! » Contre un servile amour toute ma fierté crie. Non ! je veux qu'étant mienne, à ma guise pétrie, Ce soit elle, et non moi, qui craigne l'abandon. Tantôt je lui découvre en entier ma faiblesse, Tantôt, rebelle injuste et jaloux, je la blesse Et je sens dans mon cœur sourdre la cruauté. Elle ne comprend pas, et je lui semble infâme. Oh ! que je serais doux si tu n'étais qu'une âme ! Ce qui me rend méchant, vois-tu, c'est ta beauté.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Jaloux du printemps Des saisons la plus désirée Et la plus rapide, ô printemps, Qu'elle m'est longue, ta durée ! Tu possèdes mon adorée, Et je l'attends ! Ton azur ne me sourit guère, C'est en hiver que je la vois ; Et cette douceur éphémère, Je ne l'ai dans l'année entière Rien qu'une fois. Mon bonheur n'est qu'une étincelle Volée au bal dans un coup d'œil : L'hiver passe, et je vis sans elle ; C'est pourquoi, fête universelle, Tu m'es un deuil. J'ai peur de toi quand je la quitte : Je crains qu'une fleur d'oranger, Tombant sur son cœur, ne l'invite À consulter la marguerite, Et quel danger ! Ce cœur qui ne sait rien encore, Couvé par tes tendres chaleurs, Devine et pressent son aurore ; Il s'ouvre à toi qui fais éclore Toutes les fleurs. Ton souffle l'étonne, elle écoute Les conseils embaumés de l'air ; C'est l'air de mai que je redoute, Je sens que je la perdrai toute Avant l'hiver.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Un sérail J'ai mon sérail comme un prince d'Asie, Riche en beautés pour un immense amour ; Je leur souris selon ma fantaisie : J'aime éternellement la dernière choisie, Et je les choisis tour à tour. Ce ne sont pas ces esclaves traîtresses Que l'Orient berce dans la langueur ; Ce ne sont pas de vénales maîtresses : C'est un vierge harem d'amantes sans caresses, Car mon harem est dans mon cœur. N'y cherchez point les boîtes parfumées, Ni la guitare aux soupirs frémissants ; Chants et parfums ne sont qu'air et fumées : C'est ma jeunesse même, ô douces bien-aimées, Que je vous brûle pour encens ! Les gardiens noirs que le soupçon dévore Selon mes vœux ne vous cacheraient pas ; Ma jalousie est plus farouche encore : Elle est toute en mon âme, et le vent même ignore Les noms que je lui dis tout bas.

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    S

    Souad Hajri

    @souadHajri

    Sur l’autel de la jalousie se meurt l'amour Sur l’autel de la jalousie se meurt l’amour Entre soupçons et doutes s’égrènent les jours Les regards se voilent de maladive amertume Peignant l’aube de noir et les jours de brume La méfiance soufflant sur la flamme des cœurs Tuant l’allégresse, les serments, les valeurs L’amour se dérobe, la haine jette ses racines Le temple du présent se vêt d’invisible écume Les murs du futur ne sont plus que ruines Pour un regard innocent, un mot infime Que l’esprit habille d’histoires indignes Pour satisfaire un amour propre qui trépigne Entre l’amour et la haine, il n y a qu’un pas Dont la jalousie se veut être son bel appât Capable d’em’ pêcher les sains sentiments Pour les griller sur les feux des tourments La jalousie ensemencée à tort et à foison Conduit au carrefour des larmes et des peines Et c’est à celui qui la sème en premier Qu’elle détisse le sourire et s’en prenne

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    Théodore Hannon

    @theodoreHannon

    Jaloux Eh! oui, jaloux! Je suis jaloux Ce que l'on peut appeler comme Une kyrielle de loups, Mais ce n'est certes pas d'un homme. Car je suis jaloux de la mer, De la vaste mer amoureuse Dont le flot, qu'on prétend amer, Possède une âme langoureuse... A l'ombre des cabines, près De l'eau verte qui te flagelle, Et plus morose qu'un cyprès Sous le vent du Nord qui me gèle, O ma baigneuse, j'admirais Ton corps si beau dans son costume, Que le flot où tu te mirais, Croyant à la Vénus posthume, Vint lécher, lui, le flot altier, Tes pieds que tu recroquevilles, Et river, galant bijoutier, De clairs anneaux à tes chevilles. Ensuite, à ton mollet cambré, Voulant nouer sa jarretière, Il trama sur le derme ambré Un maillot pour la cuisse entière. Prodiguant son baiser salin, Et sans pitié de mes tortures, Toujours montant, le flot câlin, Te mit aux hanches des ceintures. Or, soudain, commença l'assaut De ta poitrine demi-nue; La vague écumante, d'un saut, Bondit de la croupe charnue Et resta surprise devant Le flot de ta gorge qu'azure Un fin réseau; lors, me bravant, L'audacieuse prit mesure Pour un corset.... Tes seins jaseurs Interrompirent leurs harangues En voyant ces étranges sœurs Les darder de leurs mille langues. Plus indiscrète qu'un amant, La vague aux lesbiennes ivresses, T'enveloppait étonnamment De ses infécondes caresses. Puis enfin, la mer t'engloutit Enamourée, âpre, béante, Te roulant, pâmée, en son lit D'un baiser de Sapho géante.

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    Tristan L'Hermite

    @tristanLhermite

    Pour me jalousie enragée dans un Roman Destins, faites-moi voir une ville allumée ', Toute pleine d'horreur, de carnage et de bruit, Où l'inhumanité d'une orgueilleuse armée Triomphe insolemment d'un empire détruit. Faites-moi voir encore une flotte abîmée Par le plus fâcheux temps que l'orage ait produit, Où de cent mille voix, dans la plus noire nuit, La clémence du Ciel soit en vain réclamée. Ouvrez-moi les enfers; montrez-moi tout de rang Cent ravages de flammes et cent fleuves de sang, Et pour me contenter lancez partout la foudre. Faites-moi voir partout l'image du trépas, Mettez la mer en feu, mettez la terre en poudre, Et tout cela, Destins, ne me suffira pas.

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