Autrefois à Marseille comme ailleurs, les jeux de société, en particulier les jeux de cartes, étaient de véritables institutions populaires auxquelles on se rendait quotidiennement pour des parties acharnées. Dans les bistros marseillais, une superstition était très répandue qui consistait à penser que, si lors de périodes de déveine on perdait plusieurs mènes ou parties d’affilées, c’était parce que la chaise sur laquelle on était assis était hantée. Pour conjurer ce mauvais sort, la parade consistait alors à tourner la chaise sur elle-même pour faire un tour complet, cette pratique existe toujours chez les joueurs acharnés, ce qui évidemment déclenchait l’hilarité chez l’adversaire d’abord et dans l’assistance, jamais avare de railleries et de quolibets. L’évocation de cette pratique comique est restée pour être évoquée chaque fois que quelqu’un subit un coup de malchance, avec ou sans chaise, substitut à toucher une patte de lapin ou un talisman quelconque. Exemple : Tourne la chaise ! qu’il t’a emmasqué (voir ce mot) cette chouette ! = Fais-toi exorciser ! parce qu’il t’a ensorcelé cet oiseau de malheur !, dit avec une pointe de raillerie tout de même.