Les grandes questions de la philosophie pénale

Altérité et vulnérabilités

Par sa culture et sa civilisation, la Grèce ancienne se révèle comme l'architecte du logos au coeur des mythes, contribuant grandement à l'héritage occidental par des trésors intellectuels et des vérités éternelles. La définition classique de la justice prend ses sources dans les expressions mythiques de la dikaiosynè qui portent nombre d'images anthropologiques : Dikè, Thémis, Némésis... En effet, chez les Hellènes, la justice mythique, contrairement à celles des légendes orientales, n'est guère dépourvue d'une rationalité bienfaitrice pour l'homme. Dans les récits philosophiques hellènes, ce qui est juste, to dikaion, est incarné presque toujours par une figure féminine. Même l'idée de fécondité qui suit la justice porte le visage de la déesse Déméter. La justice, par extension, engendre ce qui assure la prospérité politique, tout en conservant en équilibre les rapports entre l'homme et le cosmos. La justice se dévoile dès lors comme principe régulateur de l'univers et de l'ordre social de la cité dans leurs mouvements continus. Ici les mythes racontent les combats des héros, les forces des divinités et l'évolution de la mentalité des citoyens dans le déploiement de leur histoire et l'évolution de leur culture. La multiplicité des formes anthropologiques de la justice à travers la symbolique des mythes éclaire ce qu'Aristote affirme dans L'Ethique à Nicomaque : " la justice se dit de plusieurs façons ".

Mythe et justice dans la pensée grecque

Qu'est-ce que la loi ? Et d'ailleurs, qui la connaît ? Protéiforme et polysémique, elle semble avoir envahi tous les moments de notre existence. Elle régit aujourd'hui jusqu'au plus petit détail de la vie. Pourtant, dans le même temps, elle semble avoir sensiblement perdu de son autorité sociale, au point que nombre de nos concitoyens, tout en l'ignorant, la violent. Ce n'est pas tout. La loi est même parfois consciemment transgressée au nom des droits individuels ou bien au nom du droit humanitaire. Quels sont alors les rapports entre la loi et ces expressions du droit ? Toute l'actualité du sujet peut se poser ainsi sans la loi, notre société ne saurait exister. Seul l'ordre juridique peut assurer une symbiose entre les citoyens et les différentes communautés. Grâce à la loi peut se construire l'Europe. La loi devient le symbole de l'union et, par là, la condition fondamentale de la cohésion des cultures. La loi peut-elle pourtant redonner à l'Europe ses lettres de noblesse, alors qu'une loi inique, voire une erreur judiciaire fondée sur la loi, peuvent transformer un Etat démocratique en dictature ? La loi garantira-t-elle notre culture ? La diversité des opinions et la grande richesse des personnalités qui ont accepté de collaborer à cette réflexion sur les visages de la loi, contribuent à apporter à l'ensemble de ces interrogations des réponses à la fois originales et ouvertes sur notre monde en pleine évolution.

Les visages de la loi

Cet ouvrage collectif vise à mieux cerner l'importance que nous devons accorder au respect de la diversité culturelle face à la vocation universelle des droits fondamentaux. La reconnaissance de la place de la collectivité dans l'identité individuelle soulève des difficultés pour la conception individuelle des droits. Mais l'application rigoureuse du droit des peuples conduit à la fragmentation des Etats ; et poussée à l'extrême, elle revient au système tribal des familles. Jusqu'où devons-nous aller dans la protection des minorités ? L'excès de l'Etat conduit à l'étouffement des expressions culturelles et artistiques où les minorités ne se reconnaissent pas dans l'Etat. Avec l'excès de la minorité, personne ne se reconnaît dans l'Etat et cela conduit à son éclatement. Comment éviter les excès ? Tel est l'enjeu de cet ouvrage.

Minorités, culture et droits fondamentaux

Comme une symphonie, la justice s'écoute et se déchiffre grâce aux notes qui la composent. Le résultat est l'effet dynamique des notes. On ne dit pas ce qu'est la justice, mais ce qui est conforme à la justice qui fait partie de nous, de l'Être et de la société. 
Dans la symphonie de la justice, le droit ou les droits interviennent comme une sorte d'interludes pour assurer l'oralité et les tonalités musicales de la justice.Le droit ou les droits prescrivent les contours de la justice. Les interludes garantissent l'accord des discordants dans une cohésion sonore qui témoigne de proportions musicales. 
Dans ce livre, nous proposons une nouvelle lecture de la culture juridique et politique des Hellènes ainsi que les perspectives qu'elle ouvre pour la postmodernité, autour des chapitres suivants : a. Le cosmos chez les Hellènes. Le droit en éthique et politique ; b. Le pathétique philosophique et tragique dans la musique de la physis ; c. Les harmoniques du dikaion physikon (droit naturel) et les notes de la dialectique dans l'univers de la justice politique ; d. L'existence et la personne avec les prétendants de la justice dans les interludes de l'Être ; e. Les interludes de la justice personnaliste moderne ; f. Les revenants grecs dans les visions d'aujourd'hui.

Les grandes questions de la philosophie pénale

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