Le pays des possibles

Publié par Éditions de Minuit, le 01 octobre 1988

219 pages

Résumé

Wittgenstein appartient à la catégorie des philosophes pour lesquels la tâche de la philosophie est de comprendre le monde, et non de le transformer. Comme il le dit et le répète, la philosophie “ laisse toutes choses en l’état ”. Elle ne propose aucune révision de nos pratiques linguistiques, mathématiques, etc., usuelles. Pourtant dans ses remarques sur les fondements des mathématiques, Wittgenstein semble par moments singulièrement proche de l’intuitionnisme, dont il devrait, semble-t-il, accepter les conclusions révisionnistes, alors qu’en fait il les rejette explicitement. Le Pays des possibles tente de démontrer, par une analyse détaillée des textes disponibles, qu’aux yeux de Wittgenstein les raisons philosophiques invoquées pour justifier une révision ou un abandon de certains principes logiques ne sont pas et ne peuvent pas être meilleures que celles des gens qui défendent les principes en question. Certaines de nos pratiques n’ont pas de justification ; mais c’est une erreur d’en conclure qu’elles doivent être révisées. Comme dit Wittgenstein, au moment où notre bêche heurte le roc de l’injustifiable, il est inutile de chercher à creuser davantage. La difficulté principale en philosophie est justement celle-là : savoir s’arrêter.

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Critiques