La Source au bout du monde - 2

"Savez-vous où il se trouve – le Pays Creux ? Depuis longtemps, maintenant, j’en suis à la recherche, j’essaie de le retrouver – le Pays Creux – car c’est là que j’ai vu mon amour pour la première fois. Je veux d’abord vous dire comment je l’ai trouvé ; mais je me fais vieux, et ma mémoire me trahit : il vous faut patienter et me laisser réfléchir si d’aventure je puis vous dire comment c’est arrivé. Oui, à mes oreilles résonne un bruit de trompettes qui retentissent dans des landes désolées, de mes yeux et mes oreilles, je vois, j’entends le choc et le fracas des sabots de chevaux, le son et l’éclat de l’acier ; des lèvres retroussées, des dents serrées, des cris, des hurlements, et des imprécations. [...]"

Le pays creux

I wish to say a few plain words on the subject of art; and since I address myself chiefly to those who are called the working-classes, I know well that the plainer those words are the better, since now for many years, for centuries, the working-classes have scarcely been partakers in art of any kind, and the phraseology of men learned in the fine arts will be strange to you. For centuries this slavery has been added to the rest of the oppression under which you lie, that you have been forbidden to have any share in the intelligent production of beautiful things.

Indeed, I think it will be news to many of you who toil to live that you may live to toil, that there either is or has been or can be any connexion between Art and the People. It may seem to you, I can well imagine, that art is concerned only in making luxurious toys for rich and idle persons, and that all the working-classes have to do with it, is that some of them can earn their poor wages by working at it as machines work, without knowing or caring what they are doing; while now and then on holidays those of them that chance to think of it and who live in London may stray into the National Gallery or the British Museum, and see the carefully hoarded works of past ages, and get from them such good as men can get who look on a book in an antiquated dialect of their language without an interpreter between them and the past.

Art and the People - Protest against Capitalist Brutality

I want you to consider the position of the working-classes generally at the present day: not to dwell on the progress that they may (or may not) have made within the last five hundred or the last fifty years; but to consider what their position is, relatively to the other classes of which our society is composed: and in doing so I wish to guard against any exaggeration as to the advantages of the position of the upper and middle-classes on the one side, and the disadvantages of the working-classes on the other; for in truth there is no need for exaggeration; the contrast between the two positions is sufficiently startling when all admissions have been made that can be made. After all, one need not go further than the simple statement of these few words: 'The workers are in an inferior position to that of the non-workers'.

When we come to consider that everyone admits nowadays that labour is the source of wealth - or, to put it in another way, that it is a law of nature for man generally, that he must labour in order to live - we must all of us come to the conclusion that this fact, that the workers' standard of livelihood is lower than that of the non-workers, is a startling fact. But startling as it is, it may perhaps help out the imaginations of some of us - at all events of the well-to-do, if I dwell a little on the details of this disgrace, and say plainly what it means...

How Labour is Robbed

Vers la fin du XIXe siècle, un conférencier socialiste s'endort. Divagant, promenant son esprit jusque dans la belle campagne anglaise du XIVe siècle, il rencontre quelques paysans, un ancien soldat, un prêtre rebelle. Ces hommes sont prêts à se battre ; mais, cette fois, ce ne sera pas pour leurs seigneurs, mais contre eux. John Ball, le curé qui sert de guide à ces rebelles, résume la pensée de tous en quelques mots : " Quand Adam bêchait et qu'Eve filait, où était alors le gentilhomme ? ". A leur manière, chacun de ces deux hommes se retrouve perdu dans un monde qui ne lui correspond pas. La discussion entre ces deux révoltés, portés par le même amour des hommes, se prolongera toute la nuit. Rêverie fantastique, nouvelle, traité philosophique, manifeste politique : Un rêve de John Ball, de l'écrivain, artiste, entrepreneur et militant William Morris (1834-1896) est tout cela à la fois. Il accompagne son lecteur dans un voyage onirique étonnant, mêlant aventures et réflexion, et qui s'achève sur un désir : celui de connaître " une lutte pleine d'espoir et une paix sans tâche, c'est-à-dire, en un mot, la vie ". Traduction de Marion Leclair.

Un Rêve de John Ball

In dem Roman schläft der Erzähler, William Guest, nach der Rückkehr von einer Sitzung der Sozialistischen Liga ein und erwacht in einer zukünftigen Gesellschaft, die auf Gemeineigentum und demokratischer Kontrolle der Produktionsmittel beruht. In dieser Gesellschaft gibt es kein Privateigentum, keine Großstädte, keine Behörden, kein Geldsystem, keine Heirat oder Scheidung, keine Gerichte, keine Gefängnisse und keine Klassensysteme. Der Roman untersucht während einer utopischen Reise auf der Themse die Aspekte dieser Gesellschaft, einschließlich ihrer Organisation und der Beziehungen, die sie zwischen den Menschen hervorbringt. Es ist sowohl eine Reise durch die von der Revolution veränderte Gesellschaft als auch eine Suche nach dem Glück. Das Ziel der Suche des Protagonisten ist Ellen, das Symbol der wiedergeborenen Zeit, eine im Sozialismus emanzipierte Frau aus der Arbeiterklasse, aber auch ein gütiger Naturgeist und die Seele in Frauengestalt. 

Gibt es überzeugende Antworten auf Einwände gegen den Sozialismus? Gibt es in der utopisch kommunistischen Gesellschaft überhaupt einen Anreiz zur Arbeit? Wird der Protagonist sein persönliches Glück finden?

Nachrichten von Nirgendwo - Eine Epoche der Ruhe und eine utopische Romanze

William Morris (1834-1896) connaît plusieurs carrières successives : il est peintre, poète, tisserand, traducteur, décorateur, romancier, éditeur, imprimeur. Vers 1883, il s'engage auprès des socialistes. Dès lors, il sillonne l'Angleterre, l'Ecosse, l'Irlande, pour donner des conférences, en général à des auditoires d'artistes ou d'ouvriers. Ce volume réunit trois de ces conférences. Il y examine le système économique de son temps et démontre avec ferveur ce que ce système a de déshumanisant, il s'y interroge sur les arts décoratifs et sur leur importance dans la vie quotidienne. Dans ces pages, Morris affirme ses préceptes favoris : aucun objet chez soi qui ne soit beau ou utile. Aucun travail qui ne soit une joie à accomplir. Rien de plus important que la beauté, l'amitié et la solidarité.

Comment nous vivons, comment nous pourrions vivre

C'est en 1884, soit six ans avant la parution de son célèbre Nouvelles de nulle part, que le socialiste révolutionnaire et architecte-décorateur, William Morris, prononce cette conférence. Voici comment nous vivons et voilà comment nous pourrions vivre, écrit Morris, qui appelle à un sursaut collectif pour substituer la " coopération " à " l'état de guerre perpétuelle " inhérent au capitalisme, introduire la nature et l'art dans " ces conglomérats énormes, impossibles à gérer, qu'on appelle des villes ", et refuser, au nom de la joie et de la dignité, la fatalité des " existences mécaniques ". Si le mot décroissance fait aujourd'hui polémique, ce texte révèle que l'idée, elle, ne date pas d'hier.

La Source au bout du monde - 2

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