Neutre
Le Détrônement de la mort: Journal du chapitre Los
Publié par Galilée, le 16 janvier 2014
77 pages
Résumé
Hélène Cixous Ce livret est le shadow book du Livre de Los.Son témoin et son double.Quand j’eus fini d’écrire-déposer, semer, Le Livre de Los, j’étais en feu, je venais de me vaincre et d’être ressuscitée, je crus dormir enfin, sur ce arrive en urgence, télégraphiquement ce petit livre, le livret du Livre de Los : je dois l’écrire. Ce petit livre a force de loi. Une force douce, à laquelle on ne peut et ne veut échapper.J’étais étonnée : il était déjalà. C’était même un déjalà. Et comme c’est le cas pour tout déjalà on ne le remarque pas, subitement, d’un instant à l’autre il fait apparition.C’est l’éclaireur et l’ombre.Il se « crée » par brèves rafales, en quelques minutes, dans l’aube noire du mardi 28 août. Je me rends sachant qu’il est 1) vivant ; 2) qu’il ne sera pas publié « de mon vivant ». C’est ce qui fait sa force. « De mon vivant » c’est peut-être son titre, ou « Pas de mon vivant ».Dans l’heure qui suit j’apprends qu’il est déjà-vivant, l’était depuis avril (2012) donc avant la formation du Livre de Los, puis depuis la Pentecôte (il en garde quelque chose). De plusieurs parts : il vit déjà par moments détachés dans presque tous les carnets et cahiers qui font mon bagage dans le temps. On en trouvera des notes dans le cahier Peau d’Âne, dans le cahier Giacometti, dans le cahier Matisse, dans le carnet Beethoven – partition (Isaac me le donne en 1998, j’y séjourne en 1998, 2000, puis 2012). À la même époque, dans dix scènes différentes sous dix toi, le même ange mendiant tape à dix fenêtres. Intérieurs clos. Une telle dispersion dit le fantôme : il m’a suivie partout avec l’insistance et la puissante faiblesse d’un prophète : on ne l’entend pas, on ne l’entend pas, on ne l’entend pas, jusqu’au jour où on l’entend. Le jour où on ne peut pas ne pas l’entendre. Une voix (elle a l’autorité enchanteresse de mon père) : Écris-moi.Une voix : Tu devrais avoir peur. Tu as peur. Journal de bord : le registre de toutes les forces qui se succédaient autour de moi pour me dissuader d’écrire Le Livre de Los. Et qui, ce faisant, faisaient le livre, l’appelaient de tous les noms.Un livre qui s’est battu pour fuir, pour garder ce nom de Los, pour le défendre, l’attaquer, le défendre, en réquisitionnant bien des langues (l’allemand, l’anglais, l’espagnol, le français). Comment ne pas le trahir ? 1) Ce livre doit la vie à la mort.2) Ce livre doit la vie à la mort. La mort vit aussi.Ces réflexions se regardent avec un étonnement mélancolique : ainsi, c’est à la mort que certains livres prennent vie (feu, source). Le double goût de l’eau du Léthé : une gorgée pour oublier la vie, une gorgée pour avaler la mort. L’eau d’oubli. Eau double. Double eau. La Mort et son double et vice versa.Nous dormions chez les morts, Carlos. Ta mort nous ramène vivre. Réveille les rêves.
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