Le moi d'après ; les sentes de la conscience 2
Dernières nouvelles d'un monde qui meurt
Publié par FeniXX réédition numérique (Rijois), le 01 janvier 1977
198 pages
Résumé
Ces douze nouvelles, acérées et tendres, véhémentes et vibrantes de passion, comme répercutant l'écho douloureux des douze derniers coups de minuit d'un jour qui s'éteint, d'un monde qui meurt, imposent d'emblée Gérard Blua comme un authentique écrivain. Sous-tendues par une écriture étincelante et polémique, parfois même violente, ces nouvelles dynamisent en effet un univers étonnant de force et de cohérence, un univers où la générosité le dispute à l'hypocrisie, la vérité au mensonge. Conscience dérangeante de notre société petite-bourgeoise, Gérard Blua dresse un implacable réquisitoire, criant sa haine et son dégoût devant les injustices et les scandales, se refusant à toutes compromissions, à toutes faiblesses, vitriolant, fustigeant, nos habitudes et nos fuites. Mais ce qu'il dénonce plus encore, s'inscrivant en cela dans la lignée des grands anciens, tel Kafka ou Buzzati, c'est l'absurdité d'un monde en carton-pâte. De la première nouvelle, « La mouche », à la dernière, « L'écrivain », Blua poursuit sa démonstration, posant les jalons d'une logique personnelle, à la frange d'un fantastique qui s'insinue, discret et inquiétant. « Pourquoi, se dit la mouche, l'homme vit-il accroché au plafond » (« La mouche »). Cette interrogation préfigure bien le ton général de ce recueil : Gérard Blua pose des questions, toujours et toujours, mais n'y répond jamais, victime, à l'instar de ses personnages, plutôt que vainqueur, s'arc-boutant dans une position lucide et désespérée. Comme est victime le narrateur de « La mutation », qui s'aperçoit, trop tard, que son amour pour sa femme est mort, parce qu'il n'a pas voulu ou pas su lui donner l'enfant qu'elle espérait. Comme est victime cet ouvrier, perdu dans l'anonymat (« Il »), usé par vingt cinq ans « de bons et loyaux services ». Anti-héros, jouets des circonstances, les personnages dans l'ouvre de Blua sont broyés, rejetés dans l'enfer de leur solitude. Qu'ils tentent de s'élever au dessus de leur condition (« Journal d'un misanthrope »), qu'ils jouent à un jeu cruel et mystificateur (« L'enfant »), ou encore qu'ils se révoltent (« Le monologue du fils »), la fin, pour eux, est inéluctable. Rien ne pourra empêcher que sur la poitrine du « Petit soldat » ne fleurisse une rose couleur de sang...
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