La Cuisine De La-Bas

" Dans cette parole sans trêve qui nourrit l'histoire de Marguerite Duras, Dieu, sa quête, son absence, comme sa trace surprise dans l'évidence de l'amour et des enfants, forment un des motifs majeurs de son oeuvre. Qu'il soit banal substantif, " truc ", substitut grandiose à " l'ineptie de la vie ", instance muette du malheur ou bien intuition de l'amour, aveu du centre, Dieu est toujours lié, pour Marguerite Duras, à la nostalgie des origines, à leur inlassable tentative d'élucidation, à la douleur du manque. Cette inépuisable interrogation qui ne trouve d'issue que dans la plainte et le cri, donne à son oeuvre une ritualité, un rythme et une intensité spirituels rarement atteints dans la littérature du XXe siècle. Ce colloque a rassemblé les chercheurs les plus attentifs à l'oeuvre de Marguerite Duras et s'est donné l'ambition d'approcher les secrets de sa quête et d'en comprendre leur réverbération. " Alain Vircondelet.Actes du colloque de l'Institut catholique de Paris. 20-21 mars 1997.

Duras, Dieu et l'écrit: colloque international

La Nuit de Mayerling

"Les heures s'écoulaient dans une torpeur suspendue, les prières n'étaient plus formulées, les psaumes qu'il tenait à chanter l'hiver passé, presque mécaniquement, ne surgissaient même plus. Il attendait. Il sentait en lui de vastes flux le traverser, des circulations mystérieuses, comme un travail qui se déroulait à son insu. Obstinément, il faisait en sorte de laisser son corps ouvert à tout ce qu'il pressentait. Que le corps, disait-il, soit libre au passage du visiteur."

Extase de Tolede

Les chats de Balthus vaquent sereinement à leur vie de chat dans le Grand Chalet du paus de Vaud. Ils lapent leur pâtée comme le fait le gros chat de Thérèse rêvant et connaissent par coeur les trilles de La Flûte enchantée qui résonnent dans la demeure. En apparence, une vie rêvée de chat...Les chats sous la tutelle douce et altière de Balthus et de Setsuko, son épouse, n'ignorent pas qu'ils font partie de l'histoire souterraine et lumineuse qui se vit ici. Ils ont donné de leur temps pour la "pose" et leur intrusion dans les toiles les a chargés d'un poids de mémoire originelle.

Les Chats de Balthus

La vie que nous menions, paresseuse, indolente, se calquait sur la topographie de Venise, du moins sur ce qu'elle donne à voir, d'étale et d'abandonné. Il n'y avait rien d'autre qu'à faire l'amour et encore faire l'amour, errer dans les rues. Quand l'exclusion du monde me devenait insupportable, je quittais Léa quelques heures, et j'allais au devant de Venise. Alors je découvrais la gaité de Venise. Elle me sauvait du désastre comme elle sauve la ville. Mais Venise revenait toujours à l'enfermement, comme moi je revenais toujours à l'enfermement, à sa nature de spirale, comme moi je revenais à Léa après mes errances, en captif. J'aimais les mélanges de l'air marin, tonique, qui quelquefois soufflait ici en rafales, entrait dans notre chambre, l'air d'Orient, porté par la mer, et aussi cet air confiné où nous résumions dans l'amour, dans ce désir d'amour, insatiable.

Devenir Venise

Camille Claudel, Séraphine de Senlis, Aloïse Corbaz : trois femmes, trois immenses artistes que la puissance de leur génie a conduites à la folie et à la solitude des asiles.Ces trois personnalités, aux destins parallèles, revivent ici grâce à des témoignages nouveaux et inédits, ainsi qu'à des archives et des correspondances.Vies délirantes au sens propre du terme, vies peuplées de mondes connus d'elles seules, vies de souffrances aussi, prix à payer de leur quête d'absolu. Vies minuscules devenues majuscules, inséparables de l'histoire de l'art du XXe siècle.Alain Vircondelet, universitaire et écrivain, est l'auteur de très nombreuses biographies traduites dans le monde entier. On lui doit notamment celles consacrées à Séraphine de Senlis, Marguerite Duras, Antoine de Saint-Exupéry, Albert Camus, Blaise Pascal, Arthur Rimbaud.

L'Art jusqu'à la folie: Camille Claudel, Séraphine de Senlis, Aloïse Corbaz

C'est à un retour au pays natal que nous convie Alain Vircondelet. A la recherche du temps perdu, il nous invite à le suivre dans sa promenade riche en souvenirs, parmi les dédales d'Alger : de l'aéroport au boulevard Carnot, en passant par la rue de Constantine, la plage Saint-Eugène ou le quartier de Bab-el-Oued, les détours sont nombreux et riches en rencontres. On croise Marie Cardinal à deux pas du jardin Marengo, des vedettes de passage, telle Arletty non loin du square Bresson. On goûte aux pâtisseries locales, on visite le jardin d'Essai ou le musée du Bardo... On revoit aussi des films : Pépé le Moko, Le Coup de sirocco...Mais Alger a aussi ses souvenirs malheureux : la guerre d'indépendance, le discours de De Gaulle, l'OAS, et les déchirants adieux, en 1962...Une déambulation nostalgique et illustrée, où chaque souvenir, comme une madeleine de Proust, garde sa saveur.

Alger d'hier et de toujours

" Souvent, ici, sous le sable, les bêtes qui y logent trépident sous le roulement des camions et des tanks, des chenilles écrasent les fleurs naissantes, et c'est la guerre... "Quand il quitte la France pour l'Algérie, Pierre-Marie, le jeune appelé, sait-il qu'il ne résistera pas longtemps aux horreurs et aux violences de la guerre et qu'il s'enfuira ? Sait-il qu'il rencontrera Hassiba et l'amour dans les maquis de Grande Kabylie ? et Karim, son double, son frère en amitié ?Sait-il encore que, protégé par la tendresse de la terre et des mères, la sienne d'abord, Marilou, et celle qu'elle invoque chaque jour pour lui, la Vierge Marie, il reconquerra sa dignité d'homme ?C'est cette lutte acharnée pour la vie que raconte Alain Vircondelet avec la passion qui nourrit ses romans.

La Cuisine De La-Bas

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