Serva amorosa

Goldoni en Europe aujourd'hui, et demain ? - Utopie théâtrale en quatre journées dédiée à Bernard Dort

"La Mandragore de Machiavel me tomba entre les mains. Oh, cette pièce-là, oui qu'elle me plut! La première fois, je la dévorai, puis je la lus et je la relus, je ne pouvais me rassasier de la lire. Il me semblait reconnaître dans cette étonnante comédie un art, une critique, une saveur que je n'avais goûtés nulle part ailleurs. Mon père me surprit en train de la lire, il me l'arracha des mains, il voulait la jeter au feu et il l'aurait fait si ma mère n'était arrivée à temps pour l'en empêcher. Elle aimait tout ce qui me plaisait et pensait bien fait tout ce que je faisais, elle prit ma défense avec tant de cœur qu'une dispute enflammée éclata entre le mari et la femme. Mon père finit par déclarer que ce livre était scandaleux et mis à l'index, qu'il traitait d'amours illicites et montrait un cas d'abus de confession. Ma mère, alors, se troubla un peu, elle tourna brusquement son regard vers moi et me dit: "Pourquoi, fripon, pourquoi lire des livres pareils?" Puis, revenant à son mari : "Il l'a sûrement fait, dit-elle, en toute innocence. Mon fils est un bon garçon, il va souvent à confesse, et il n'avait pas encore quatre ans qu'il disait déjà avec moi l'office de la Vierge". "

Les mémoires italiens

Les vingt dernières années de la vie de Goldoni, à Paris, donnent naissances à de subtiles comédies de caractère et d'intrigue, proches de la fable romanesque. Composé au plomb.

Annees francaises t.1 ; l'amour paternel ; le mariage sur concours

A Naples, au milieu du XVIIIe siècle, que se passe-t-il dans la maison de Pantalon, devenue le refuge des extravagances ? Contrairement à la tradition, Pantalon ria pas quarante ans, et il n'est pas marchand, mais homme d'affaires. Marié depuis des mois à Eufemia, il en est toujours amoureux, il en est même très jaloux et la fait vivre presqu'enfermée. Mais il aime l'or, aussi, et en plus de ses affaires, il fait le changeur en trichant sur la valeur des pièces et le prêteur avec des taux usuriers. Or voilà qu'un jeune seigneur s'obstine à vouloir, selon la mode, "servir" Eufemia qui s'y refuse absolument. Sur dénonciation, Pantalon est sur le point d'être arrêté, le jeune seigneur accourt avec ses serviteurs armés pour s'y opposer, un ministre intervient, et Pantalon... Telle est la comédie shakespearienne par laquelle s'ouvre en 1753, au Théâtre Saint-Luc de Venise, la troisième phase de la carrière théâtrale de Carlo Goldoni, le réformateur du théâtre italien.

L'avare jaloux

Theatre comique goldoni

Les jumeaux vénitiens

Pour doubler ses gages, le fourbe Arlequin a l'idée de se faire le valet de deux maîtres. Les maîtres dupés se révèlent être deux amants, logés à la même auberge, en quête éperdue l'un de l'autre mais ignorant chacun la présence de sa moitié. Imbroglios, travestissements, coups de bâton : la machine est lancée et ne s'arrêtera qu'une fois tous les masques tombés. Dans cette "comédie à l'impromptu", où la ruse court de scène en scène, Goldoni manie à merveille la matière foisonnante du répertoire dell'arte et en tire les ficelles pour mieux les réinventer.

Arlequin serviteur de deux maîtres

Aubergiste à Florence, Mirandoline règne sur son domaine dans une atmosphère carnavalesque. Ici le despote est une femme, une petite-bourgeoise que les aristocrates se disputent sans pouvoir se l'approprier. Son père est mort, elle n'est pas mariée, nul homme n'est son tuteur : Mirandoline est sa propre maîtresse. Affranchie de l'autorité d'un seul, elle entend prendre le pouvoir sur tous. Jusqu'au jour où surgit le chevalier de Ripafratta, que sa féroce misogynie semble protéger des charmes de l'aubergiste. Tout en feintes, en ripostes bien tranchées, leur affrontement féroce masque une sensualité qui couve et vient ébranler les certitudes. MlRANDOLINE .«Je ne dis pas que tous doivent tomber amoureux au premier coup d'oeil, non. Mais me mépriser ainsi, voilà qui me met dans une rage noire.» Acte l, scène XI

Serva amorosa

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