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Jésus: Lecture de l'Évangile selon Luc, Volume 1: Jusqu'a Jerusalem | Raphaël Draï
Jésus: Lecture de l'Évangile selon Luc, Volume 1: Jusqu'a Jerusalem | Raphaël Draï

Jésus: Lecture de l'Évangile selon Luc, Volume 1: Jusqu'a Jerusalem

Publié par Hermann, le 14 novembre 2014

270 pages

Résumé

Le dialogue interreligieux entre Juifs et Chrétiens a une longue et parfois difficile histoire. Depuis 1945, un certain apaisement se constate, mais il importe encore aux Juifs de pouvoir s'expliquer avec la figure de Jésus. C'est dans cette perspective que Raphaël Draï a conçu le projet de ce livre, dans lequel il entreprend un commentaire méthodique de l'Évangile de Luc, le premier et le plus argumenté des textes du "Nouveau Testament": « Je ne contesterai d'aucune manière, en termes de foi, la plausibilité réelle de l'Évangile de Luc, relativement à son auteur ou à ses contenus. Cet évangile sera abordé tel quel, suivant ses énoncés et dans son cadre, afin d'être lu comme n'importe quel texte lié à l'histoire d'Israël et à son "identité".» Quel portrait historique Luc nous livre-t-il de Jésus? Quel genre de Juif était-il? Quelles interprétations semble-t-il faire de la Loi juive? À partir de sa grande connaissance historique et juridique de l'époque, l'auteur essaie, dans ce premier tome, de restituer la première partie de la vie psychique, sociale, religieuse et politique de Jésus, en examinant parallèlement la stratégie de distinction du groupe des apôtres par rapport à Israël.Extrait:ZACHARIE ET ELISABETH, UN COUPLE DE COHANIM MAIS STÉRILESL'Évangile de Luc se présente à la fois comme un récit continu, celui d'événements réellement vécus par des hommes et par des femmes du temps d'alors, et comme un témoignage concernant rien moins que le Fils de Dieu, et cela en vue d'une transmission pour l'éternité. Ce récit s'adresse nommément à l'interlocuteur de l'Évangéliste, à Théophile dont le nom signifie en grec : «Qui aime Dieu». Théophile était-il lui-même grec ? Aurait-il pu être Juif ? Ou n'être ni l'un ni l'autre ? Son nom laisse penser que la langue dans laquelle il pouvait comprendre le récit en cours était bien la langue grecque. C'est donc celle dans laquelle l'Évangéliste nommé Luc doit le toucher au plus près mais aussi celle dans laquelle l'univers d'Israël doit être transporté, traduit, compris, en espérant que le passage de l'une à l'autre langue, de l'un à l'autre univers, s'effectue sans distorsions et sans déperdition de sens. Autrement, le contenu de la transmission en serait gravement affecté, d'autant que parmi les récits des Évangélistes celui de Luc est celui qui voudrait s'inscrire le plus profondément, au moins en ses premiers moments, dans la réalité de la vie juive de ce temps et dans les références explicites à la Thora, quitte à les utiliser comme il les entend.Luc raccorde d'emblée les événements qu'il se propose de relater à l'histoire d'Israël et d'Israël seulement, même si par la suite il lui faudra évoquer la présence de Rome : «Il était au temps d'Hérode un prêtre du nom de Zacharie, de la classe d'Abia, et il avait une femme issue des filles d'Aaron, et son nom était Elisabeth».Les textes de cette nature et de cette contexture appellent un commentaire mot à mot, si ce n'est lettre par lettre. Telle serait la méthode idéale et optimale à suivre. Elle demeure néanmoins impraticable dans le cadre d'un livre qui doit rester à portée de lecteur, sauf à lui conférer des dimensions incompatibles avec ces deux objectifs. Dans tous les cas il faudra opérer des choix, un peu à la manière de Rachi, lorsque pour éclairer le sens d'un verset, le Maître de Worms et de Troyes arbitrait entre de fort nombreux midrachim. Un choix ainsi opéré n'invalide d'ailleurs nullement les références qui n'auraient pas été retenues. Celles-ci demeurent disponibles pour qui les rechercherait.Dès ce commencement, deux données retiennent l'attention. La première concerne l'époque particulière où se situent les événements dont le récit va parler. Cette époque, tourmentée, est celle du règne d'Hérode. La référence est loin d'être exclusivement chronologique. Dans l'histoire juive, Hérode incarne le type même du «roi» qui n'a pas été choisi, selon les règles du Pentateuque, directement parmi «ses frères». Grâce à l'irremplaçable Flavius Josèphe son extraction «étrangère» est connue, non pas au sens ethnique mais au regard des traditions d'Israël, pour sa manière brutale, despotique, sans respect d'aucune règle, de régner. Placé sur le trône précaire de Judée par le pouvoir romain, il joue les potentats somptuaires vis-à-vis de ce peuple juif qui n'est pas complètement le sien et se donne les apparences de la souveraineté sous le regard d'acier des représentants de l'Empereur romain, désormais divinisé. Sa propre famille est divisée, encline au fratricide, et ses moeurs personnelles ne sont pas, tant s'en faut, celle du roi, du Melekh, tel que le conçoit la Thora. Le peuple en subit les excès malgré ses travaux somptuaires, notamment l'édification d'un Temple qu'il voudrait voir rivaliser avec ceux du Moyen-Orient et ceux de la péninsule d'Italie. Pour user d'un euphémisme, ces moeurs sont relâchées. Cependant, pour peu qu'il ne transgresse pas les limites assignées par le véritable pouvoir impérial et qu'il sauve les apparences vis-à-vis des autres autorités juives, son désir fait loi.

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