Saisons d'argile

L'arrogance des jours

Pluie de juillet, Saison du sel, Mirage... : les titres des sections qui composent ce recueil nous rappellent que Salah Al Hamdani vient d’une région de sable et de vent. Un royaume dévasté par la dictature et des décennies de guerre. Un pays à reconstruire. Avec des mots simples et un lyrisme à la puissance contenue, le poète n’évoque pas seulement l’exil qui est le sien, sa mère restée dans la guerre ou les victimes d’une déchirure qui semble ne jamais vouloir prendre fin. Il s’attache aussi à la renaissance que lui o_ re sa terre d’asile, célèbre l’héritage d’Albert Camus, se fait passeur de culture entre l’Orient et l’Occident. Refusant de pleurer sur les pierres et la poussière, il tend la main aux hommes avec lesquels il espère « rebâtir les jours ».

Rebâtir les jours

"Fais en sorte que la larme sur la joue du cygne soit la 
première pierre dans l'océan de la joie, et que j'apprenne à 
nager" Ronny Someck. "Tu murmures en hébreu à propos de 
Bagdad des mots émigrés de mon coeur nuée de tourterelles 
vers des îles inconnues". Salah Al Hamdani

Bagdad-Jérusalem - A la lisière de l'incendie. Edition français-arabe-hébreu - Occasion

J'ai vu dans les bidonvilles sous les châles des étoiles et des visages en marge un écrivain pendu fouetté par la loi de Dieu et le sourire de femmes qui cirent les bottes des soldats en route vers le front de la défaite". Chant lancinant de l'exil et de la résistance, poème-témoignage qui convoque avec force des images puissantes et indélébiles pour le lecteur, "J'ai vu" nous force à voir et à nous faire témoins aux côtés du poète. Il nous rappelle qu'il n'y a rien de pire que de fermer les yeux sur la violence et l'injustice, rien de pire que la résignation passive. Il nous rappelle que la guerre détruit des corps et des lieux, marquant à jamais la mémoire et l'âme de ceux qui la vivent. Ce ne sont plus des images, mais des visions de la destruction des enfants, des femmes, des hommes, des gestes ordinaires, de la vie que le poète Salah Al Hamdani provoque par ces poèmes.

J'ai vu" en arabe - Occasion

Il vit aujourd’hui en France, mais il est né à Bagdad, en Irak, en 1951. Il chante la liberté, mais il a connu les prisons de Saddam Hussein pour s’être élevé contre la tyrannie. Il songe aux déserts de sa terre natale, mais il loue la culture française lorsqu’elle accepte de s’ouvrir à l’autre et à sa différence. Voix fraternelle, voix rebelle, Salah Al Hamdani écrit en deux langues, le français et l’arabe, mais n’a qu’une seule véritable patrie, la poésie. Cette patrie est aussi la mienne. Peut-être la vôtre, lecteur qui entrez dans ce livre. Le Balayeur du désert envoie en l’air une poignée de sable, le sable des mots. Ce qui retombe entre nos mains ouvertes a l’éclat des étoiles.

Saisons d'argile

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