Poèmes

En prison, vers 1942, Genet provoqué par des camarades de cellule qui s'essayaient à composer des poèmes médiocres et sentimentaux, écrivit les strophes du «Condamné à Mort» et la dédicace en prose à Maurice Pilorge, de la même veine que la prose de «Notre-Dame-des-Fleurs». En prison Genet écrivit des poèmes : «Marche funèbre», «La Galère», «La Parade» dont les deux meilleurs «Le Condamné à Mort» et «Marche funèbre» parurent en 1945 à L'Arbalète sous le titre de «Chants Secrets». Ils ressemblent à ces chefs-d'oeuvre de prisonniers, dont la seule possibilité est de fabriquer des ex-votos ou de construire un bateau toutes voiles dehors dans une bouteille. «Le pêcheur du Suquet» poème sentimental fut écrit en 1946. Et influencé par Cocteau «Un chant d'amour», en 1947. Ces six poèmes écrits dans des circonstances différentes, mais dans la première période créatrice de Genet (1942-1947) sont les seuls qu'il écrivit, en vers, genre qu'il abandonna.

Splendid's - piece en deux actes

Ce qui est resté d'un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes a été publié pour la première fois dans la revue Tel Quel en 1967. Le titre doit être pris littéralement : en 1964, suite au suicide de son compagnon, Jean Genet détruit les manuscrits sur lesquels il travaille, dont un consacré à Rembrandt. Quelque temps auparavant deux fragments en avaient été confiés à un traducteur, ce qui les sauve de la destruction.
Pour Tel Quel, Jean Genet les place en vis-à-vis sur deux colonnes, faisant de l'un le commentaire de l'autre, mise en forme radicale qui laisse entendre que toute parole est double.
Le premier fragment fait allusion à un épisode fondamental de sa vie : «un jour, dans un wagon, en regardant le voyageur assis en face de moi j'eus la révélation que tout homme en vaut un autre». Cette expérience profondément humaniste est mise en regard du second fragment où il évoque sa fascination pour les peintures de Rembrandt.
L'épisode du train apparaît alors pour lui comme un événement aux conséquences fondamentales : si tout homme en vaut un autre, la puissance érotique se délite, tout individu devenant le sujet possible de l'art.

Ce qui est resté d'un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes

Fragments... et autres textes

Una nave attracca al molo di Brest, sulla costa atlantica. A bordo, un equipaggio di marinai nerboruti contrae i muscoli annodando le funi sulla poppa, in una guazza di umori che impregna le fronti e le tempie. In mezzo a loro, Georges Querelle si staglia per grazia e violenza, per la bellezza serafica dei lineamenti e l'andatura imperiosa che lascia scorgere un lato impenetrabile e sinistro. Aitante narciso del mare, angelo della solitudine votato all'autodistruzione, il giovane marinaio è l'oggetto del desiderio di chiunque lo incontri, e contrappone alle avances dei suoi corteggiatori, uomini e donne, un'aura di dominazione che scatena le fantasie più bestiali. Il tenente di vascello Seblon cova morbosamente e in silenzio la sua ossessione per Querelle, confessando la vergogna delle insopprimibili erezioni alla memoria di un « libro delle preghiere », cui l'autore affida la dimensione lirica del testo, la celebrazione dell'amore fatale, la mitologia dell'avvenenza sirenica dei naviganti. A Brest la natura ribelle di Querelle trova pieno appagamento. Il bordello La Feria è il ricettacolo di ogni forma di perversione, e l'arrivo del giovane in città destabilizza immediatamente la vita degli altri personaggi, piegati alla coercizione dei suoi ricatti psicologici. Nono, il proprietario del bordello, il poliziotto Mario, il giovane operaio Gil e l'adultera Lysiane: Querelle si muove da un partner all'altro, senza inibizioni né limitazioni morali. Seduce, se vuole sedurre. Tradisce, per noia o convenienza. Uccide, quando decide che il gioco erotico deve ultimarsi nella sua più idilliaca risoluzione: la morte. Espulsione della soggettività, denuncia dell'omofobia nelle sue ipocrisie e nei suoi tropismi, indagine negli strati più profondi della psicologia umana: Querelle de Brest è la sola opera propriamente romanzesca di Jean Genet, e rivela l'influsso esercitato, all'epoca della sua scrittura, dalla frequentazione dell'autore con Jean-Paul Sartre, che la rende ancora più centrale per una narrazione della cultura occidentale contemporanea.

Querelle de Brest

"Une paillette d'or est un disque minuscule en métal doré, percé d'un trou. Mince et légère, elle peut flotter sur l'eau. Il en reste quelquefois une ou deux accrochées dans les boucles d'un acrobate." 

Ainsi s'ouvre Le funambule, un des textes emblématiques de l'ouvre de Jean Genet, dédié à son ami Abdallah.

Le funambule

'L'artiste n'a pas - ou le poète - pour fonction de trouver la solution pratique des problèmes du mal. Qu'ils acceptent d'être maudits. Ils y perdront leur âme, s'ils en ont une, ça ne fait rien. Mais l'ouvre sera une explosion active, un acte à partir duquel le public réagit, comme il veut, comme il peut. Si dans l'ouvre d'art le "bien" doit apparaître, c'est par la grâce des pouvoirs du chant, dont la vigueur, à elle seule, saura magnifier le mal exposé.'

Jean Genet.

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