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Totalité et finitude - Spinoza et Heidegger | Jean-marie Vaysse
Totalité et finitude - Spinoza et Heidegger | Jean-marie Vaysse

Totalité et finitude - Spinoza et Heidegger

Publié par Vrin, le 01 janvier 2004

297 pages

Résumé

Spinoza est le penseur de la totalité qui, allant de l'être au connaître, fait, contre la tradition métaphysique, de l'Absolu le principe d'affirmation d'une finitude essentielle et montre que l'homme, tout en n'étant pas " comme un empire dans un empire ", peut cependant accéder au savoir de son appartenance à la totalité comme cause prochaine, en une intuition intellectuelle que la tradition réservait à Dieu. Heidegger est le penseur de la finitude ontologique, pour qui la pensée de l'Être est ancrée dans l'analytique du Dasein comme cet étant dont la seule essence est l'existence finie. Là où Spinoza propose une éthique excédant la logique de la métaphysique, Heidegger entreprend un travail de déconstruction de celle-ci, visant à sa métamorphose en une autre pensée permettant de rejouer le logos, la mort, le divin. Heidegger parle peu de Spinoza qui semble court-circuiter le fil historial de sa lecture de la métaphysique. Comment comprendre ce quasi-silence, si ce n'est en admettant que l'éthique fait retour dans l'ontologie fondamentale ? L'ethos doit alors se penser comme un séjour, qui est tout à la fois un habiter et une manière d'exister ordonnés à une vérité de l'Être. Celui-ci n'est le transcendant absolu qu'en tant qu'il n'est pas une transcendance ontique, mais l'immanence de ce fond abyssal duquel tout ek-sister doit s'arracher et à partir duquel il trouve sa tenue. Joie active, la béatitude est l'affect ontologique par excellence, et elle est aussi l'angoisse comme sérénité. Le mutisme de Heidegger pourrait ainsi signifier un accord impensé avec la seule pensée qui ne se laisse pas intégrer dans une histoire de l'Être et qui demeure comme une " anomalie sauvage ". S'il est vrai que tout penseur a deux philosophies, la sienne et celle de Spinoza, on est en droit de se demander si la philosophie de Spinoza ne fut pas la philosophie silencieuse et sans cesse indicible de Heidegger.

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