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Titre : Vous avez souleve les questions O freres assassines !

Auteur : Minod Alain

Changer la vie – l'habiter … Toujours penser la blessure des jours quand ont été rayés des corps De la carte du tendre – avec la vitesse habituelle à la terreur La panser avec le baume de l'instant jamais livide Au creux alors palpable du temps Ne pas escamoter ce vide Qui se couche dans les draps des morts et monte au fanal de l'Histoire Comme l'insondable miroir de la promesse sans chair ni os Que « la guerre totale » nous traverse De nouveau et nous atteint Oui ! Que le vide paisse dans l'armoire aux médailles Vous lui direz votre vérité O Les obscurs  Pour qu'elle ne s'en aille pas Avec les revenants Oui ! Ils nous font marcher au pas des honneurs bâtis Dans la fausse gloire des héritages morts Au dernier printemps de la splendeur Candide mais révoltée Et qui maintenant pérore d'amour sage et de paix en nous-mêmes Pour appuyer là où ça fait mal : cette blessure Ressentie pour la mort de frères Et maintenant ne prions plus Dans l'absence au monde ! L'exception est aujourd'hui la règle et la mesure de nos temps Embourbés dans le suif de tous Pouvoirs Qui coule en courbe raide Du banal érigé En vertu... Jusqu'à cet air vicié où s'étalent des amours intimes Avec leurs têtes si laides et si protubérantes Sur le faîte de tous nos espoirs Qu'ils assaillent le sentiment Serré aux bras des vaillants Coursiers de l'impossible : Ce bien réel et infini univers de l'amour Faisant fi de tout prétexte à resserrer Les fers de la domination ! Le mensonge s'érige en règle de nos songes Pour paraître immunisé de toute passion Exceptée celle du Pouvoir qui sait Récupérer tous nos frères Assassinés par la terreur Pour faire taire les voix Fraternelles et libres Il faut être raisonnable sans raison ni pourquoi Il faudrait s'aligner sur le « qu'en dira-t-on » Ne pas hausser le ton sauf si c'est Pour tonner avec narcissiques Accents contre toute Radicale question … De celles visant à désengager le flux même du sang versé De tout trafic chaotique – mobile – guerrier Et si mortifère qu'il nous laisse Que la survie Ne pas mourir donc comme si l'éternité dans l'instant Devait toujours nous être promise et … Ainsi abandonner notre pays A la célérité d'exception Comme règle hors-droit De notre survie : Ce pouvoir sur Nos vies !!! Oui ! Le vide est là propice à toute question essentielle ! Nous pouvons gagner la chair de nos âmes En soulevant l'instant où ne bavardent Que ces rhéteurs importuns Pressés par l'autre guerre Qu'ils nous font … Changer la vie en la mesurant à l'aune de toute aube Où voyager de la nuit au jour sans craindre Ce moment gris où tout ciel Semble se confondre Avec notre terre … Puis … Nous la rattachons cette terre à la diagonale De la lumière naissante – pensant l'être vivace D'un temps levé pour réaliser Tant de rêves ... Qu'ils aient été de simples étoiles filantes avec Ces vœux du pouvoir lancés à la cantonade D'en finir avec notre désir De changer la vie … Oui ! Du vide nous les mesurons ces vies outrepassées A la plénitude de l'instant libéré Par nos chairs liées aux Âmes disparues Nous rappelant Leur liberté Mais quelqu'un peut-il effacer – assassiner le soleil pour tous ? Et si nous ne donnons ni dans «  la guerre totale » Ni dans tout ce qui ressemble Au « Viva la Muerte ! » Nous saurons faire vivre la paix même si elle est guettée Par l'infâme – le vide – le banal et l'exception... Changer la vie ne doit être sacrifié Sur l'autel de la « Sécurité » Le silence auquel on nous oblige ne saurait être avalé Par notre désir solaire de voir briller La justice – la paix – nos droits A vivre autrement que Dans ce monde qui Va à notre perte ! Nous ne négocions pas notre aspiration au bonheur Nous ne négocions aucun Pouvoir Ils sont morts ou blessés Ces êtres libres ! Nous leur laissons notre dernier mot : Qui est aussi le leur : « La liberté on ne L'assassine pas » Et «  Que la terreur qui vous a touchés de plein fouet N'accouche pas ici de la tyrannie » Vous seriez affligés De savoir Que nous n'avons rien appris de la fraternité