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Max Jacob

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Max Jacob, né Max Jacob Alexandre le 12 juillet 1876 à Quimper et mort le 5 mars 1944 à Drancy, est un poète moderniste, romancier et peintre français. Précurseur de Dada puis du surréalisme sans y adhérer, il bouleverse de son vers libre et burlesque la poésie française dès 1917, après avoir renoncé à sa carrière de journaliste auprès d'Alphonse Allais et s'être intimement lié à Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, André Salmon, Amedeo Modigliani. Artiste vivant principalement de sa peinture, laquelle a été assimilée à l'École de Paris, il devient à partir de 1934 un épistolier influent, en particulier sur Jean Cocteau, et prolixe, dont la théorie esthétique, au-delà du mysticisme qui anime son écriture, sert en 1941 de fondement à l'École de Rochefort. Né en Basse Bretagne dans une famille juive voltairienne et non pratiquante, Max Jacob, qui restera toute sa vie tourmenté par son homosexualité, se convertit en 1915 au catholicisme après avoir eu plusieurs visions, tout en continuant à animer l'avant-garde montmartroise et montparnassienne. À partir de 1936, il mène à Saint-Benoît-sur-Loire la vie monacale d'un oblat séculier rattaché à l'abbaye de Fleury. Sa poésie témoigne dès lors du quasi quiétisme dans lequel il assume douloureusement sa vie de pécheur comme une condition de sa rédemption. Ses origines juives lui valent, six mois avant la Libération de Paris, d'être arrêté par la Gestapo, destin qu'il accepte comme un martyre libérateur. Interné par la gendarmerie française dans le camp de Drancy, il y meurt en cinq jours, trente heures avant sa déportation programmée pour Auschwitz.

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Poésies

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    Amours du jeune peintre Le soir que nous vînmes ensemble S'asseoir sur le bord de mon lit Tu fus surprise, ô ma jolie, J'avais ton portrait dans ma chambre Ton portrait peint de mon pinceau Juste au-dessus du lavabo « Quoi ! j'ai l'air si belle et si noble ? « Comme c'est moi ! Fait de mémoire ! « La couleur de lune à la robe ! « J'en veux une ainsi toute en moire ! » Le portrait avait dit : « je t'aime » De l'amour il eut le destin. Desinit, un jour, inpiscem Je le touchais tous les matins : Plus grande bouche, le nez moins fin, Il ressemblait toujours quand même. Trois mois !... il devint un blasphème. Il ressemble trop à la fin. Je couvris la toile sans haine.

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    Angoisses et autres J'ai peur que tu ne t'offenses lorsque je mets en balance dans mon cœur et dans mes œuvres ton amour dont je me prive et l'autre amour dont je meurs Qu'écriras-tu en ces vers ou bien Dieu que tu déranges Dieu les prêtres et les anges ou bien tes amours d'enfer et leurs agonies gourmandes Justes rochers vieux molochs je pars je reviens j'approche de mon accessible mal mes amours sont dans ma poche je vais pleurer dans une barque Sur les remparts d'Édimbourg tant de douleur se marie ce soir avec tant d'amour que ton cheval Poésie en porte une voile noire

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    Automne Cette année est de chiffre impair Six reines en ce bocage errent la pluie veut que l'on en sorte ce n'était que feuilles mortes au bout de sceptres rouillées n'as-tu point pitié, vent jaloux, des nus grelottant dessous les robes que tu découds après les avoir fouillées. Et toi papesse en ta paroisse ne sois plus de ta maison neuve en turquoise et laide au pignon gênée, gênée jusqu'à l'angoisse quand tu pédales, couture veuve, car le vent lui fait édredon. Le vent dit qu'il faut en rabattre des six reines il reste quatre ! girouettes au-dessus des cloisons deux martyres, deux hameçons là où le bœuf et l'âne sont girouettes ! à tous les coups l'on perd cette année est de chiffre impair.

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    Bienfaits de l'ivresse Je ne blâmerai plus l'alcool qui nous rend fou si c'est par la folie qu'on vient à Vos Genoux. A vos ordres, mon Dieu !... je suis à découvert car l'homme est un trésor caché par sa poussière mais l'ivresse est puissante sur nos décombres l'ivresse met à jour les poids qui nous encombrent. Dites à ceux qui me croient mort que je le fus, que je le suis encore. Partagez-vous mon bien, mes esprits et mon corps ! Soixante fois la vie m'a crucifié en vain. Je n'ai pas fondu plus que la pierre au feu mais dans les toxiques, les alcools et le vin ma tête s'est fendue et j'ai visité Dieu. Prométhée dit à l'aigle : « Tenez ! voici mon foie ! je ne pleurerai plus que des larmes de joie. » L'aigle a répondu : « Nage ! l'océan est à toi ! » Comme Noé fut ivre Jonas sortit de la baleine. Comment ai-je habité cet intestin moisi ? Dehors chantait le coq du soleil dans la plaine et moi dans les volières d'anges bavards j'ai choisi. Je préfère être ivre sur les branches d'un arbre que de sang-froid dans une villa de marbre.

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    Bénéfices de Dieu Ô toi agenouillé sur les prés de l'église regarde un peu où tes crimes te conduisent devant un Dieu si bon, si puissant et si beau regarde tes méfaits et ta vie de sabot. Dieu s'est montré à toi et que fais-tu pour lui ? Frappe-toi la poitrine, indigne, et dis « merci ». Tu craques de partout, tu t'affoles et tu pèches au lieu de préserver ra poitrine où tu bêches. Dieu t'a donné l'esprit, l'intelligence et tout il a donné sa mort, sa vie ; crains son courroux. Dieu est patient et toi quelle délicatesse ? Un rien te tourne et vire du côté de ta graisse. Sois innocent, sois un enfant, vois ce tableau d'un noir démon occupé de sa peau et du Dieu puissant qui te rappelle à l'ordre. N'est-ce pas abuser de sa miséricorde que de se confesser si souvent et si mal et aussitôt après retourner à son mal. Ce qui fait la grandeur de l'homme l'as-tu ? As-tu la lance en main, sur la tête le heaume de la sagesse et de la volonté préservatrice où est la lutte en toi ? où sont tes cicatrices ? Bête et coquet, dur au moindre prochain et l'orgueil broché sur cuirasse d'airain. Bien entendu, je comprends mal étant plus bête qu'un cheval il en résulte un certain ridicule je joue d'horribles infâmes rôles et je me fais prendre pour un drôle les uns me croient un demi-saint d'autres voient juste en voyant « serin ». Il faut en convenir chez mes meilleurs amis je suis taxé d'infamie. Et tout cela si lourd si bête lourd comme mon profil et ma tête. Qui vivra verra Tête et queue de rat. Tout de même l'enfer, et ses grilles en fer. Pendant que je me livre à toutes les fantaisies de ma bêtise immense et profonde Dieu maître premier de la terre et de l'onde me comble de miséricorde et de pardon. Il me traite comme son petit garçon à qui l'on donne des bonbons tous les matins messe, communion tribunal de Grâces, confessions et j'arrive là avec mes colères mes susceptibilités, mes inclinations grossières avec mes airs supérieurs et mon arrogance avec mon « tout pour la panse » ma fatigue pour tout ce qui pense et la visible infériorité d'un homme qui se croit élevé. Dieu ! regardez mes souffrances elles sont archiméritées par un imbécile fieffé qui se met dans des situations atroces soit parce qu'il a voulu être rosse soit parce qu'il n'a pas su être bon.

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    Cheval Baïart Cheval Baïart est un cheval en flamme. Quand Aymon prend le Roi des Sarrazins, Cheval aussi prend cheval par les crins En lui mordant le cou comme une femme. Deux grands châteaux édifiés par génies Génies et fées dansant sur la clairière, En cet abri nonente fois surpris Et par vaillance et vertus seigneuriales, Ou par effet promis du Saint Esprit. Voici mon ost et notre gent guerrière ! Dans la forêt écoulent les prières Les quatre Aymon par l'empereur vaincus. Le père lié au noble Charlemagne Contre ses fils soulève les campagnes. Le monde entier couvre la France entière. Duchesse mère de chagrin tombe et meurt. Vieux duc époux courbé jusqu'à la mort. De tout le sang Aymon fait pénitence Comme ouvrier maçon de cathédrale. Cheval Baïart en roc de gémonie Fut métamorphosé auprès du Rhin Là où Aymon jeté pour félonie S'illumina en gloire comme saint. Pour tant de coups s'ouvre le ciel de havres Car le noyer personne ne pourra Oiseaux, poissons, évêque et troupes d'anges Jusqu'au château porte haut le cadavre Dessus les flots qui chantent ses louanges.

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    Corpus mensonges Toi seule es ma Société ma gloire et ma banqueroute jusqu'à honte et satiété en coquille ou décoquillé en liasse et goutte et goutte. Toi Seule ! et moi à Sardanapale que tout le reste est pâle. L'église croule et tout l'argent les dieux, l'art et les gens légendes ! Comment quitter l'appartement où s'embusque le faune ! Au moins le pneu, ce spécimen de toi ! le téléphone. Or on m'ordonna de dîner c'est chez M. le comte. Et mes dix doigts tambourinaient. Quand donc auront-ils terminé ? Est-ce que tout cela compte ? Ainsi parle étourdiment l'amant aux murs de l'enfer ses tourments sous le vocable d'une maîtresse. Pardon deux fois, ô Jésus-Christ c'est moi ! pour vous, ces vers écrits c'est à Vous qu'ils s'adressent.

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    Demande en mariage « Voulez-vous que je vous aide à plumer les deux poulets ? — Valet de pied, vous m'obsédez. — Devant prêtre et mairie voulez-vous vous marier? — Que n'avez-vous perdu la langue Comme vous perdez la raison — Si j'avais perdu la langue j'aurais toujours le menton. Pas besoin d'une harangue quand l'amour se correspond. — L'amour rougit vos oreilles et votre nez, la bouteille ! Si l'amour vous reste aux nerfs le diable est vétérinaire ! A la cuisine videz le pot le receveur pour l'impôt à l'église pour le cercueil quand vous aurez tourné l'œil.

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    Devant la Mer Les années sont des villes dont on a fait le tour les jours sont des palais dont les heures sont des tours De l'autre côté de mes heures quand, écartant les météores et votre chevelure, ô vagues, soulevée le Christ enchantera mon âme nouvelle-née je tâtonnerai, ébloui à la porte de ton enceinte Vierge Sainte. ô vallée, ô portes, ô palais, allées... Plus de vent qui secoue les soupirs de ma robe L'on a ratissé le chemin de la mort Plus de beuglement du bétail la volière est ignifugée ; l'alcool et l'ail éteints rimée ta racine d'aigle, ô mandragore Les siècles sont des villes résonnantes et l'éternité même est Jérusalem. Les années sont des lacs dont la rive est l'amour et cette neige : la pensée A l'horizon il y a un cratère solennel : c'est l'enfer.

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    Douarnenez a la plage Regardez-la avec son maillot de bain ! Sa grand'mère avait deux jupes de dessous Ma fille est en maillot de bain ; son dos par chacun est vu à volonté : chacun connaît sa peau. Montrez-vous donc, ma fille. Vous trouverez vite un mari ! un enfant, je ne dis pas, mais un mari ?... je ne crois pas. Allez ! rentrez à la maison ! Fille sans honte et sans raison. Des sous pour avoir un bonnet de bain ? ni pour les chaussons américains, ni l'apéritif chez Martin ni pour la crème qui rend pâle ! Plus d'usine, alors ! à la plage ! quand j'aurai dit tout à votre père Les Parisiens verront sa lanière sur votre peau en rouge. A votre âge ! Et vous, messieurs, si ma fille vous tente attention à l'eau bouillante.

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    Désir Deux cous comme deux serpents ne savent où ils se posent deux baisers ferment la rose ils ont la saveur du sang Pays caché par l'habit ce corps blanc qui me subit, tu m'es la natale terre de ma grêle et mon tonnerre Qu'importe si l'enfer en tremble si le ciel m'ôte pitié on meurt de soif d'être ensemble au même buisson liés Bûche au foyer devient cendre ! et le désir de chacun ? la ferraille d'un scaphandre sur un visage défunt Aphrodite est la merveille toujours nouvelle, emplumée toujours espoir se réveille qui toujours part en fumée Quel refrain, la flatterie ! vain refrain deviendra gris refrain de l'Avril mépris Agenouille-toi et prie.

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    Désir du paradis Empire et Paradis bien tardif à te rendre où les morts enroulés de leurs sites si tendres robustes comme étaient les saints de nos aïeux sont de vieux criminels nettoyés par le feu. Empire et Paradis bien tardif à te rendre si tu es défendu par les anges douaniers voici mes droits d'octroi et voici mes deniers, pour dévider chez toi le mal qui recroqueville : tant d'humiliations d'un doux habit m'habillent tombant de haut, tombant sur mes patientes mains ! Vois ce qui jusqu'au noir a brûlé mes paupières, car je reviens, très las, des serpents de la terre : un autre Purgatoire a-t-il d'autres burins ? Si ton mur de défense est couronne d'épines mon cou y passera comme à la guillotine. Enflez, Jésus, un ciel nouveau et que j'étrenne le nouveau pont et l'Arbre dont vous êtes la Graine. Et maintenant certes je sais l'Irrécusable ! Ta clef fait peur : c'est moins qu'un mot : une syllabe Je cherche avec les yeux les Donneurs de la Science rassasiés par la sublime Quintessence et leurs troupes veinées d'une pâleur auguste errant dans le silence oublieux des arbustes. Un blanc marronnier plantureux s'étale et pense anciens désirs, ô plantes, et dont la fleur exulte ; la fontaine s'apaise, ivre de son tumulte et la troupe des mages et des blonds Archimèdes des Apollons chrétiens et des saints Ganymèdes mène dans le silence d'un éternel matin ce qui les possède et qui déjà me défriche. Le génie brille aux yeux des cerfs, au front des biches un lasso de rubans brille au cou du jaguar et les lions sont coquets et doux comme l'ivoire Autant Votre Indéterminé Amour pour moi tient bon autant le mien s'avance respectueux de vos balcons. Sans doute les princesses étaient Dieu dans vos salles l'impériale identité du pays est la Face du Roi Votre Indéterminé Amour tiendra toujours pour moi. Mais voici revenu ce bas monde Hottentot Ah ! plaise à Vous qu'il ne m'atteigne. Ce monde est comme une châtaigne une armoire à battants mi-clos sur certain noir. C'est un espoir déçu par chaque lendemain ! Que je sois à Quimper, Saint-Benoît ou Paris Un doux habit d'humiliation m'habille. Il retombe de haut sur mes patientes mains !

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    Et sa Mère en prison Au temps du temps des moines des moines de Crozon j'avais mon fils Antoine toujours à la maison. L'abbé Saint-Polycarpe chantait sur le gazon Apprenez-moi la harpe ! la harpe et le violon. Moines du monastère où donc est mon garçon ? Parti en Angleterre pour une fondation. Sur une auge de pierre C'est le Roi des Poissons qui tient le Reliquaire et qui fait les répons. La Dame des Fontaines en guise d'artimon et les queues des sirènes y servent d'aviron. Moines de l'Angleterre rendez-moi mon garçon son frère est à la guerre et sa mère en prison.

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    Fête de la tres Sainte Vierge J'aime ces chansons que vous faites sur Moi et Ma Lignée Écrivez-les, celles qui vous passent en la tête. Le matin du jour de sa fête, Marie, née au-dessus des hommes et des filles, dit à sa mère quand Elle se lève : « Sainte Anne, écoutez mon rêve ! « Plus qu'il n'y a grains dans la grange « je voyais prophètes et anges, « ma mère ! je tremble en en parlant ! » — Allons ! Marie ! le pot-au-feu ! et raccommodez-moi vos bas ! Si vous êtes bonne fille ici-bas, on vous aidera lors du trépas ! — Ma mère ! honteuses sont mes joues ! « Vous serez sainte comme mère et Vierge. « Demain vous aurez une visite « je ne peux pas en dire plus « ce sera l'heure de l'Angélus. « Ma mère ! je vis un homme ensuite « c'était un fils à moi et vous voilà "grand'mère « Ne lavez pas ce mouchoir « dit-Il, gardez-le bien dans votre armoire « car c'est de mon sang qu'il est rouge. « Paix à qui sait ce qu'il en coûte « Mystère et fête le quinze août « pour ceux du ciel et de la terre. »

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    L'ange de Sainte Véronique Allez du côté des remparts sur la promenade des remparts. Prenez des torchons propres avec vous du beau linge fin, disait un ange à Sainte Véronique — Et que ferais-je près des remparts sur la promenade des remparts que ferais-je du linge fin ? — Un condamné à mort vous le verrez vous verrez un condamné avec les bois de Justice sur le dos. Deux autres seront près de Lui deux condamnés avec leurs gibets avec leurs gibets sur le dos. La foule ne manquera pas, Des trois l'un est innocent : il est venu sur terre pour vous sauver tous de l'enfer. — Et comment reconnaître Celui qui est cet agneau ? — A la couronne qu'il aura sur le front. — A la couronne je le reconnaîtrai et son sang je l'essuierai ses pieds salis je les essuierai avec mon torchon neuf, avec mon tablier. — Il vous faut du courage à cause des soldats Vous garderez la toile marquée par ce sang-là Tenez-la à la main le jour que vous mourrez Au grand Saint Pierre du ciel vous la lui montrerez ! »

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    La lutte avec lange L'ange aux ailes d'épervier, l'ange fut vainqueur de Jacob mais il y avait là deux colonnes égyptiennes, peintes des signes éternels : oh ! colonnes resplendissantes brillantes de toutes les couleurs radieuses, l'ange pensa les détruire : il échoua. Oh ! colonnes resplendissantes, si vous êtes celles des Saintes Écritures, soutenez-moi dans ma lutte contre l'ange aux ailes d'épervier.

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    La Mère du prêtre Pauvre je ne serai pas toute ma vie, non, non ! je n'irai pas sur les routes toute ma vie avec bâton et sac. Fermière et veuve j'étais il n'y a pas longtemps encore, maintenant j'aurai mon fils prêtre et mes péchés seront pardonnes. Vendez tout I vendez tout ici, alors avec l'argent j'irai à l'école des Frères, à l'école des Frères j'irai, petit et grand séminaire. — Petit et grand séminaire ! oui vous irez, mon fils et prêtre après vous serez prêtre pardonnant les péchés à vos père et mère. Vendez tout ! et tout j'ai vendu mon fils est au grand séminaire et moi je suis par les rues, par les foires et par les champs ; Mon fils, quand vous serez prêtre c'est moi qui tiendrai la maison, toujours en robe de dimanche pour recevoir les autres prêtres, l'évêque et le Pape s'il lui plaît de venir. Pauvre je ne serai pas toute ma vie, regardez mon sac et mon bâton, c'est la dernière fois que vous les voyez.

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    Le corps et l'âme L'âme — Vous m'avez trompée. Le corps — Vous m'avez trompé. L'âme — Vous m'avez conduite d'erreur en erreur vers le rideau qui cache le noir. Le corps — Vous m'avez conduit vers la laideur et la vieillesse et l'infirmité. L'âme — Vous m'avez conduite vers le bain et j'ai perdu ma ductilité. J'ai perdu ma transparence. L'âme a perdu son âme dans un bain de plomb fondu. Voyez, je ne suis plus une âme, je suis piquée au plomb, déformée, épaissie. Où ai-je perdu ma substance ? Dans ce bain. Le corps — J'ai obéi à mon âme qui me menait là où vont les corps, dans leur bain de corps obèses. Si vous m'aviez mené où vont les âmes, je serais resté jeune. Je serais devenu noble comme sont les âmes. C'était à vous de me tenir. L'âme — Max, éveille-toi. Le corps — Misère ! le rideau noir.

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    Le mariage Comme blanche bruyère est la jeune fille La fille mariée est une barque qui fait eau qui fait eau les jours de tempête. Bien bête celle qui promet à un homme qui se promet à un homme. Chapeau sur l'oreille et fleur dans la bouche doux sourire et engagements lorsque l'affection les prend. Lorsque le gars a sa satisfaction un ménage il l'a sur le dos. La nichée veut du pain blanc Femme, domestique tu seras. Marie lève-toi de là pour changer la litière des bêtes Marie lève-toi de là pour ouvrir la boutique en bas. Au couvent je serai vierge et pour monter à l'Empyrée Dieu me tiendra la courte échelle belle comme fleur de lait. François, voici votre parole ! allez à la flotte pour la France ou n'importe... Pour quelques plaisirs d'amour une vie d'enfant et de désolation ! A la mairie à deux je n'irai pas. Si je suis plante d'aubépine c'est l'ombre qui me cueillera.

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    Le vin Le calice où les lèvres de Dieu ont bu du vin est le calice où les prêtres boivent le matin. Si le vin est l'Esprit, donnez-moi à boire au même verre, le Vôtre, Seigneur ! S'il faut des agonies et la mort après ce coup de Boisson, saisissons-les et jusqu'au sang et jusqu'à la fièvre. Les agonies et la mort ne sont pas épargnées aux autres. Autant boire ! Si le vin qui vient de Vos Vignes est le meilleur, je veux en boire et y retourner. Les boissons rendent orgueilleux. Les boissons font du bruit. Votre Vin est silence, humilité, joie intime. En touchant notre estomac il touche aussi notre âme ! et en voilà pour toute une journée de sérénité et d'union avec autrui et avec Vous.

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    Les anges déménagent Voici que les anges chavirent voici ! les anges se retirent ! comme les maladies et comme la pâleur comme les vieilles heures. Ils m'avaient invité chez eux leurs tables étaient bien pourvues. Des anges j'avais la confiance Ils m'avaient fait leurs confidences « Gare si tu es infidèle ! « Rien n'est qu'osmose ! pas d'étincelles ! « Lorsque les anges déménagent « qui suivrait notre escamotage ? » Le jardin, mon jardin n'est plus qu'un solfatare quand on arrive on trouve les démons et les louves les démons et les Sicambres les décombres. Le jardin, mon jardin n'est plus qu'un solfatare. Visages, vous laissez ma poitrine au catarrhe Parfumeur, tu me laisses à mes odeurs d'été, et la crasse envahit lentement mes complets. A vous héros du ciel comment me présenter ? « Non non, pas de l'odeur des fauves ! « depuis ta dernière débauche « tu sens la bile et la colique « comme un musée zoologique ! » Démons, j'avais la vocation des firmaments. J'ai recueilli des témoignages d'habitants. Et maintenant l'enfer ? Quand jusqu'à la ceinture les flammes observent comme un lac de verdure et vous ceignent de plis en terrible velours il est trop tard ! trop tard pour implorer secours.

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    Les yeux du Grand-Père Le serviteur disait, le petit serviteur : « grand-père, grand-père, vos yeux ne sont pas clairs crocbez dur dans mon bras, je ferai le haleur « agrippez-vous au mur crépi où est le lierre — « Ce n'est pas comme il faut : « laisser un enfant nu se rouler dans l'avoine « Si c'est mon petit-fils ce n'est pas un pourceau ! » Moi de rire ! un enfant ? et c'était des pivoines « Pourquoi ne pas les mettre en gerbe à la chapelle plutôt que de les perdre ces lys, au vent du Lof? — Des lys ? et quels lys donc ? les coiffes de dentelles des filles à genou au pardon de Roscoff. » « Par annonce de mort, j'ai vu des sans-baptême des crânes de fœtus ! — Censé, grand-père, censé ! avec vos mains, grand-père, ramassez-les vous-même c'est devant la maison, vos rangées de pensées.

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    Mariage I — C'est le plus riche que je prendrai disait un jour la plus belle — Avec lui vous en découdrez regret aurez de votre écuelle — C'est la plus belle que j'aurai dit le riche, paysanne fût-elle — mais la beauté rend infidèle — Fille de vilain n'oserait. II — Je vous ai tiré de la boue — Des sous vous n'avez pas beaucoup — C'est vous qui m'avez mangé tout — Vous avez l'air d'un vieux hibou — Dans le miroir regardez-vous Vos seins tombent jusqu'aux genoux Plus de sourcils, des rides au cou et rustaude comme un égout — Pourtant vous êtes jaloux vous m'enfermez sous les verrous

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    Père Yvon, criminel acquitté Qu'est-ce que vous faites, Suisse de l'église à pécher des poissons dans mon coin ? — Ici je suis bien à mon aise installez-vous un peu plus loin. — Votre tête ira dans la rivière plantée, cocu, la jambe en l'air ! — Rentrez chez vous, monsieur Yvon, vous n'êtes pas dans votre raison — Sur la tête et en plein courant ma main droite à votre derrière l'autre à votre cou de feignant — Si vous buvez tant d'eau-de-vie c'est que ma femme vous fait envie — Vous pouvez gueuler pour les sourds vos habits ne pèsent pas lourd. » Vingt années, il porte son ventre genoux cagneux ; et nul ne rentre pour ne pas le bonjourer ; sauf son garçon le militaire « Est-il vrai que j'avais un criminel pour père? » __Ah ! Dieu ! le bagne presqu'à mon âge plutôt que de mon fils entendre ce langage 1 Père et fils pleuraient le soir en prenant un verre au comptoir.

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    Repas chez Simon Chacun doit pleurer sur Son Sort Car c'est pour chacun qu'il est mort. Ce n'est pas Lui, ce n'est pas Lui qui avait mangé de ce fruit Pourtant II a été puni. Par pitié pour moi, par amour pour eux, Il s'est offert au Roi des Cieux « Puisque vous êtes en cette ville « Soupez avec nous aujourd'hui. « Venez donc à mon domicile : « Dans une heure les plats seront cuits. » Disait Simon à Jésus-Christ. — Simon, de ton repas je ne ferai pas fi. » — Je suis irrité contre moi-même. Disait au Seigneur Madeleine, De ma triste vie qui me guérira donc ? — Moi ! qui te donne mon pardon. Que ma grâce descende à ta nuque, Toi qui te courbes à mes pieds nus Voici mes amis ! Qu'ils t'éduquent : Près d'eux tu seras bienvenue. Pendant que tous étaient à table, Judas l'envieux, l'implacable S'en va trouver les gens notables ; « Je donne aux soldats rendez-vous « Demain soir après son repas 1 « Que je Le voie sous les verroux. « Croyez-moi ! C'est un scélérat ! » J'ai le triste pressentiment Disait Marie, la Vierge-Mère, Ne va pas en ville, mon enfant, Pas ce soir si tu veux me plaire — Pour soulager l'humaine gent Je dois me donner chair et sang.

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    À un poète amoureux J'ai cru trouver mon âme en m'entourant de livres et c'est l'âme d'autrui que l'on m'offrait de suivre. J'ai cru trouver mon âme en cherchant la vertu j'ai fatigué mes nerfs las d'avoir combattu. J'ai cherché le talent j'ai trouvé des complices j'ai cherché Jésus-Christ obtenu l'armistice j'ai cherché le secret du monde des humains et l'âme est restée loin même du médecin. Un soir que je rêvais dans un jardin de fleurs une fille m'a dit : « Pense à moi ou tu meurs » j'avais trouvé mon âme et l'ai perdue en elle. Poète ami, Phébus a poursuivi Daphné l'amour nous révélant nous a vite incarnés avant que nous ayons vu le miroir qu'il tend." Le Seigneur est toujours déjoué par Satan. La terre donne l'âme et la terre la prend. Beau Montretout de l'univers chaudement dit en ver de vers de clous en clous de moelle en moelle il totalise les étoiles. Terre et chair ce qu'on appelle une belle langue ce que j'appelle une belle cangue. Terre et chair, quand la pensée (tout repensé et compensé) s'empuantit bon avec l'engrais pied sur la nuque et ventre à l'ail plus de passe-boule que de travail. Terre et chair ou l'étonnement à minute minute du génie ingénument qui n'en peut mais... d'être là las pas lassé mais cancrelas là ! et jusqu'à ce que l'ange se mêle au côte à côte pour les faire saigner ! l'aie ! aïe ! aïe ! jusqu'à faire rire la langue à frire... à frire, la langue à l'écarlate langue de bœuf rugueuse, la langue échec et mat, qui fait se réveiller plus tôt de la Belle qui dort le parc et le château. Non ! Pas de porte ! on n'entre pas dans les gens comme dans une usine et de la naissance au trépas ils sont seuls avec leurs cuisines. Si tu entres, c'est un scandale ! ameutez l'opinion le juge les amis et la police. « J'appelle mon mari ! vous en avez du vice ! « Sorcier c'est un sorcier, l'anneau du roi Candaule. »

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